La surdité
« Quand on tombe malade, c’est comme si le monde s’écroulait. Effectivement il y a un bouleversement et une autre façon de revivre . Il faut passer des étagpes des moments de réadaptations et c’est là où la famille, les amis sont plus qu’importants, ce sera aussi le moment de faire le tri parmi les amis-es . Après, avec force, détermination et courage une autre vie s’ouvre « P B CISSOKO
« En ce moment, c’est calme dans mes oreilles. Le silence du confinement leur sied bien. Pas de sollicitation ou sursollicitation. Pas de tentative d’attraper des mots au milieu d’un groupe ici et là. Pas de constant brouhaha de la rue, de la circulation, pas de peur de ne pas entendre la prochaine phrase. Pas de lecture labiale non plus. Et pas d’appareils. »
Le jour de ses vingt-cinq ans, les oreilles de Zoé font leur première crise, que la jeune comédienne assimile à une otite. Très vite, les maux s’accentuent, les acouphènes arrivent. Et le diagnostic tombe : otospongiose bilatérale cochléaire. Comme Beethoven. C’est le début d’une bataille et d’une acceptation. Avec grâce, joie, lyrisme, Zoé raconte, cherche à guérir, et s’interroge.
Zoé Besmond de Senneville est comédienne, poète et modèle d’art. Journal de mes oreilles, adapté de son podcast, est son premier livre (Flammarion, 2021).
À l’occasion de la Journée nationale de l’audition, Matthieu Belliard reçoit Zoé Besmond de Senneville, actrice, poétesse et autrice du « Journal de mes oreilles » chez Flammarion.
Zoé Besmond de Senneville, malentendante : « C’est comme un brouillard de sons mais ce n’est pas le silence »
Une maladie me fait perdre l’ouïe : le témoignage de Zoé Besmond de Senneville
PAR CLÉMENTINE BILLÉ
Zoé Besmond de Senneville a une maladie qui lui fait perdre l’audition : l’otospongiose. Sa pathologie s’est clairement manifestée à ses 25 ans. Elle comprend petit à petit qu’elle doit s’adapter et réapprendre beaucoup de choses : elle doit commencer à vivre en étant malentendante.
Sommaire
- Découvrir que l’on est malentendante
- Apprendre à vivre en étant malentendante
- Être sourde et rendre son handicap invisible visible
Le jour de ses 25 ans, pour beaucoup on s’en rappelle. On le fête, on a l’impression de passer un cap, après celui des 18. Bref, il reste en mémoire. C’est d’autant plus vrai pour Zoé Besmond de Senneville. Sauf que pour cette femme, toute sa vie allait alors changer.
Cette comédienne, auteure et modèle d’art a une maladie qui lui fait perdre l’ouïe : l’otospongiose. Il s’agit d’une pathologie qui « affecte un tout petit os de l’oreille, l’étrier, qui va dysfonctionner et ne plus assurer sa fonction de transmission du son », nous explique-t-elle.
Découvrir que l’on est malentendante
« J’ai commencé à avoir des inflammations ORL très fortes qui sont apparues le jour de mes 25 ans. Les douleurs sont devenues récurrentes », narre Zoé Besmond de Senneville. Des mois passent pour qu’elle parvienne à canaliser les douleurs, essayant diverses méthodes. Prendre soin de son corps à travers son alimentation est par exemple devenu essentiel pour elle.
« En ayant réglé ça il me restait quand même des acouphènes qui étaient assez forts et présents tout le temps, et une petite perte auditive (…) Du coup je suis allée voir des médecins qui m’ont fait faire des scanners (…) et ils ont pu poser un diagnostic », explique-t-elle.
La comédienne est d’abord abasourdie. Jamais elle n’a eu un souci grave de santé. Elle commence à faire des recherches pour comprendre cette maladie et ne comprend que petit à petit que c’est pour toujours.
Elle raconte : « C’est en faisant des recherches et au fur et à mesure que je me suis rendue compte à quel point ça m’affectait. Au début, je ne me suis pas rendue compte que ça allait vraiment changer ma vie, et que j’allais devoir porter des appareils, et que les appareils allaient impacter vraiment mon corps et ma sensibilité de façon très très profonde et tous les endroits où ça allait m’affecter ».
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