Verbacide(S) (Contes africains) Format Kindle  de Thiobane Amadou Bamba

Merci à l’ami et promotionnaire Eric Gilles FOADEY de nous avoir suggéré cette lecture.  Avec lui nous avons été disciples de ce professeur modèle. Le Pr B THIOBANE m’a appris à mieux lire, pour mieux interroger l’Aventure Ambiguë. Avec lui, j’ai appris la sagacité de l’esprit. Merci et reconnaissance au talentueux Pr, modeste et bon éducateur, qui sait tirer l’élève vers le haut. Je le retrouve après 30 ans. P Bakary CISSOKO

Ouvrage des éditions Le nègre international en coédition avec NENA

Verbacide(s) est un texte protéiforme, un monstre qui tient du journal intime, de l’autobiographie, de la critique littéraire, de la poésie, du conte. : « Déjà, je ne sais pas dans quel genre littéraire on pourra ranger ce produit qui est en train de naître. Mais, iconoclaste comme tout bon littéraire, je peux d’ores et déjà parier qu’il sera monstrueux. Je m’y projetterai tout entier et en vrac : j’y serai critique, poète, romancier, conteur. A certains moments, cela va puer l’autobiographie ou le journal intime. Journal où je coucherai, non ce que je ferai ou qui m’arrivera, au jour le jour (cela ne vous regarde pas), mais ce que je penserai, au jour le jour. Un journal intime de mes intimes convictions en somme. Si cela était possible aussi, ce texte serait original ».

Tout va y passer finalement, comme le promet cet extrait. Mais en volume, c’est le conte qui y domine. L’histoire littéraire (ou l’histoire du verbe) d’Orphée aux surréalistes en passant par les classiques et les philosophes des lumières est revisitée, travestie (africanisée) et située dans un pays imaginaire : la République Artistique de Saarabaa (RAS) qui, suite à une crise profonde du verbe, deviendra la Saarabeen Anarchical Republic (SAR).
C’est dans ce contexte que le procès des «verbicides» aura lieu. Ces assises déboucheront sur le NOSP (Nouvel Ordre Saarabeyeen de la Parole), et la SAR redevient RAS.
Tout au long du texte, toutes les occasions sont saisies par l’auteur pour mener une réflexion profonde sur  le verbe, la littérature en général et la poésie en particulier

. Au total, dans Verbacide(s), l’auteur, professeur de Lettres de formation, se sert du conte pour régler ses comptes et faire un cours ludique d’esthétique des genres et d’histoire littéraire. Chassez le pédagogue, il revient au galop.

Extrait

Ça y est, cette fois-ci, c’est bien décidé; je vais écrire. 0n m’y a souvent poussé : « Mais pourquoi tu n’écris pas? ». Et j’ai toujours, pour éluder la question, me cachant derrière le « primum vivere » des Latins, répondu par une autre question : « Comment voulez-vous que quelqu’un qui pense panse pense un seul instant à coucher sa pensée sur papier? »

La vérité est que je me suis toujours dit qu’il y a une bien trop grande prétention dans la publication. Jeter un livre  entre les mains du lecteur, c’est entrer par effraction dans son intimité et lui intimer l’ordre, toutes activités cessantes, de nous lire; c’est donc, implicitement, lui dire que ce que nous avons à lui dire est autrement plus important que ce qu’il était en train de faire… Redoutable et insolente prétention! Naturellement, ce que je dis là de la littérature peut, mutatis mutandis, l’être de tous les autres arts. Assez souvent, j’ai sacrifié et de mon argent et de mon temps pour lire, écouter ou voir de ces productions qui ont été loin de tenir leurs promesses. Le racolage n’est pas l’apanage des belles de nuit ou d’une certaine presse.

Ce sont peut-être ces frustrations accumulées, frustrations imposées par des gens qui prennent tout leur temps… et le temps des autres (malheureusement) pour en revanche ne rien leur proposer qui en vaille la peine, qui m’ont imposé la grave décision que je prends aujourd’hui d’écrire.

Mais écrire pourquoi?

Ecrire pour quoi?

Ecrire pour qui?

Ecrire parce que, pendant trop longtemps, je me suis borné à écouter et à lire alors que, moi aussi, j’ai des choses à dire.

Ecrire parce que, pendant bien trop longtemps, devant la petite lucarne ou l’oreille collée au poste, chaque fois que j’ai vu ou entendu un intellectuel tirer un bon coup, la ré-jouissance que j’en ai tirée n’a eu d’égale que la virulence avec laquelle je tire sur les mauvaises sorties et les sorties ratées.

Donc, écrire pour quitter le hublot…

Ecrire pour sortir la tête de l’eau…

Ecrire pour sortir du lot des intellos voyeurs au jugement facile…

Ecrire pour cesser d’être ce discret témoin, et à mon tour, prendre le témoin…

Ecrire pour être à mon tour jaugé et jugé…

Ecrire pour extérioriser des idées obsédantes que j’ai toujours gueulées en silence…

Ecrire pour ne pas mourir éternel « receveur universel »…

Ecrire pour donner de mon sang, c’est-à-dire, écrire d’abord pour moi-même, …

Amadou Bamba Thiobane, Formateur au CRFPE de Dakar

Professeur de Lettres modernes

Nouvelles Editions Numériques Africaines (NENA)

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