The Hate U Give (version française) – La haine qu’on donne  de Angie Thomas (Auteur), Nathalie Bru (Traduction)

Un roman coup de poing sur la question universelle du racisme et des violences policières !

Starr a seize ans, elle est noire et vit dans un quartier difficile, rythmé par les guerres entre gangs, la drogue et les descentes de police. Tous les jours, elle rejoint son lycée blanc situé dans une banlieue chic ; tous les jours, elle fait le grand écart entre ses deux vies, ses deux mondes. Mais tout vole en éclats le soir où son ami d’enfance Khalil est tué. Sous ses yeux, de trois balles dans le dos. Par un policier trop nerveux. Starr est la seule témoin. Et tandis que son quartier s’embrase, tandis que la police cherche à enterrer l’affaire, tandis que les gangs font pression sur elle pour qu’elle se taise, Starr va apprendre à surmonter son deuil et sa colère ; et à redresser la tête.

La haine qu’on donne traduction de l’anglais The Hate U Give. THUG

« Ce roman va bien au-delà de la catégorie diamant. Il mérite une place spéciale, une place classée: « je te fais réfléchir, je te fais pleurer, je te donne envie de tout casser, je te donne envie de te battre ».

The Hate U Give, ce n’est même pas de l’or en barre. C’est bien plus pur, bien plus poignant. C’est un concentré d’émotions ».

«Le titre du film « The Hate U Give » fait référence à l’acronyme employé par Tupac : un rappeur américain de style hip-hop et un activiste politique. Ses chansons, « étaient composées des textes très profonds, qui poussaient à la réflexion sur la pauvreté, le racisme et la guerre des gangs qu’il a toujours dénoncés jusqu’à sa mort7 ». De plus, « pour transmettre un message, Tupac utilisait des codes qui renfermaient plusieurs significations8 » comme les quatre premières lettres du film, qui veulent dire « T.H.U.G. » : un acronyme qui signifie « The Hate U Give Little Infants Fucks Everybody9». En français : La haine que vous transmettez aux enfants détruit le monde. En effet, ceci est la version longue de T.H.U.G. L.I.F.E. : un terme a pris de l’importance en 1993, lorsque « Tupac s’est joint à d’autres rappeurs américains pour former le groupe Thug life », mais « dans la seconde moitié du 20e siècle, le mot THUG : voyou a pris un sens racial, en particulier pour les noirs vivant dans les communautés urbaines, même s’ils n’avaient pas de comportements criminels» ce qui fait que le sens de T.H.U.G. L.I.F.E. « soit souvent mal interprété comme étant négatif ou criminel ». T.H.U.G. L.I.F.E. est en réalité « un terme utilisé avec fierté pour décrire une personne qui n’avait rien au début de sa vie, mais qui s’est reconstruit une vie pour devenir quelque chose10 ». Le film fait allusion au racisme dès la première séquence : Starr écoutant son père lui expliquant la manière dont elle doit se comporter si un policier venait l’arrêter sans aucune raison. Le policier blanc « a arrêté la voiture de Khalil dû à sa couleur de peau et lorsqu’il a pris une brosse à cheveux dans la voiture, le policier s’est senti menacé et a tiré en pensant que c’était une arme». Cette scène « nous montre la réalité à laquelle font souvent face les communautés noires urbaines» surtout aux États-Unis, car « c’est une nouvelle forme puissante de racisme symbolique qui cible les noirs pour leur comportement ordinaire tout en étant noir en même temps. Le policier blanc se sent donc libre de montrer sa dominance». En effet, la mort de Khalil est un exemple parfait de profilage racial : « une notion apparue aux États-Unis à l’occasion de conflits entre les forces policières et les communautés racialisées». Starr, ayant été témoin de cette scène déchirante « vit ce sentiment difficile que des personnes ayant perdu un ou plusieurs proches morts ressentent5» soit « vouloir rester seul ou chercher du réconfort en essayant d’oublier cet événement5 ». C’est comme cela que le mouvement Black Lives Matter se ressent à travers l’histoire de Starr. En français : « La vie des Noirs compte », qui peut être perçue comme la morale de ce film est « un mouvement apparu le 13 juillet 2013 sur Twitter avec le hashtag #BlackLivesMatter après qu’un Latino-Américain coordonnant la surveillance du voisinage ait tué un adolescent noir non armé en Floride ». Starr a toujours voulu garder « des secrets pour se protéger contre les crimes fréquents dans son quartier4 », mais la mort de Khalil l’a beaucoup affecté et à travers ses actions, elle va tenter de montrer à quel point la vie de Khalil a été enlevée sans raison. Starr refuse de « rester silencieuse cette fois-ci, car elle ne veut pas que le policier blanc qui a tué Khalil s’en tire aussi facilement  wikipedia

« T : Starr est une jeune fille noire, qui vit dans un quartier un peu difficile d’une ville américaine mais va dans une école privée majoritairement fréquentée par des élèves blancs. Si Starr arrive plutôt bien à naviguer entre les deux mondes, tout va changer en une soirée durant laquelle son meilleur ami d’enfance est abattu par un agent de police. Starr va alors prendre la parole et s’engager pour rendre justice à son ami. Elle va comprendre toute l’ampleur des combats que mènent son peuple depuis des années et y prendre pleinement part grâce à sa voix.

M : Une voix qui résonne dans le brouillard des affrontements dans un quartier à feu et à sang. Une voix qui semble être celle de millions de personnes. Qui prennent la parole. Qui utilisent leur plus belle arme : leur voix. Ces voix qui s’élèvent partout, haut et fort, qui s’encouragent les unes, les autres, qui se donnent de la force dans une lutte qui ne date pas d’aujourd’hui. Des familles, des ami.e.s, des connaissances, des inconnu.e.s qui se soutiennent, qui, au milieu des bombes lacrymogènes et des vitrines de magasins en mille morceaux, ne forment plus qu’une seule et même voix. Avec le même message, les mêmes revendications, la même force qui trouveront peut-être un jour un véritable écho chez chacun.e d’entre nous.

T : Je suis une femme blanche.

M : Je suis blanche.

T : J’ai lu ce livre suite à l’affaire George Floyd et ce roman m’a permis de voir les choses différemment, sous un autre angle.

M : Ce que je peux faire, c’est lire des fictions qui parlent de la réalité, tenir le même rôle que Chris, c’est-à-dire, être là quand il faut, soutenir et aider à obtenir justice.

T : Parce que la haine que l’on donne, que l’on transmet, à nos enfants fout tout le monde en l’air. Et c’est ce qu’il faut retenir. Ne répétez pas bêtement ce que l’on vous a dit, forgez votre propre avis, ne mettez pas tout le monde dans le même panier et peut-être que le monde ira mieux ».