PENSÉE : IL EST TEMPS DE S’AIMER !Amadou Lamine Sall,  le  poète nous parle encore ; Ecoutez

Il arrivera un temps qui sera le temps du rien, du néant, quand tous les témoins d’aujourd’hui comme hier, auront disparu, en silence, en se taisant.

Les témoins aussi meurent. La vie est un sablier. Il coule et un jour il finit de couler.

Et ce sont nos enfants, à leur tour, qui retournant le sablier, le regardent s’égoutter comme une horloge qui tourne, tourne, pour s’arrêter un jour.

Tout s’arrête un jour, même la lumière du jour et même si nous ne savons pas quand. Mais “Quelqu’UN” sait.

Les témoins partent toujours un jour. Et si l’histoire n’est pas écrite, elle ne s’écrira plus jamais.

Peut-être aussi que certaines histoires méritent d’être tues.

Alors, pour choisir, choisissons de ne pas perdre le temps d’aimer nos proches, de faire du bien, de pardonner à ceux qui n’ont appris qu’à faire du mal, qui n’ont appris qu’à se cacher de Dieu, comme s’ils pouvaient s’en cacher.

Ne perdons plus le temps de vivre et laissons à ceux qui ont choisi le mauvais rôle des politiciens et des autres prêcheurs-ces étranges bipèdes- vivre et mourir un jour, oubliés de leur peuple, sans gloire.

Ceux qui, parmi eux, resteront dans l’histoire et le cœur de leur peuple seront ceux qui, sublimes, et non insatiables, auront préféré “donner”que

“prendre”.

“Qui n’a pas vu, une fois dans sa vie, le visage d’un homme, d’une nation, d’un peuple, atteint dans ses droits ou dans sa dignité, ignore ce qu’est vraiment, totalement, la haine de l’oppression”.

Ne perdons plus les occasions que nous offre la vie pour «s’émerveiller» de ce qui nous reste de la nature en ces temps d’insoutenable prédation.

De ce qui nous reste des arbres, de l’eau, des oiseaux, du rire d’un enfant.

De ce qui nous reste de la bonté infinie et de l’humilité de quelques hommes.

De ce qui nous reste du visage de nos mamans invincibles ou de leur souvenir laissé dans nos cœurs meurtris par leur mort.

Notre terre n’est pas «un toit tranquille où marchent des colombes».

Mais aimons et pardonnons même à ceux «qui font six fautes dans “je suis”, c’est à dire à ceux qui, pas un seul jour de leur vie, n’ont arrêté de dépecer leur semblable ou de faire agonir leur peuple.

Émerveillons-nous avant le temps de l’oubli et du rien sur la clarté du jour et les étoiles de la nuit.

Très peu sortent la nuit dans les rues, les quartiers, de nos grandes villes où juste devant leur propre portail, rien que pour lever la tête, regarder le ciel à la recherche d’étoiles.

Peut-être aussi, que nous n’avons plus de ciel dans nos grandes villes et plus d’étoiles.

Nous avons tout perdu. Il n’existe même plus d’oiseaux au dessus de nos têtes.

Seuls les chants des muezzins et les dons de très lointaines cloches ramènent la paix dans nos cœurs.

Nous vivons trop avec les couteaux et le hurlement des hyènes. Mais ne cédons rien à la peur.

Émerveillons-nous devant ceux qui nous aiment et que nous aimons.

Et à ceux qui nous détestent, prions pour eux sans jamais se lasser.

Émerveillons-nous devant les livres, le réveil au petit matin quand nous découvrons que nous sommes vivants.

Octobre 2023

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