Caroline Goldman, psychologue : « J’ai vu arriver dans mon cabinet des parents sains et structurés, victimes de désinformation sur la parentalité positive »

A découvrir absolument 

« On parle de la nouvelle Dolto ou Aldo Naouri   allez savoir ….La ressemblance n’est pas identité…

«Trop aimer l’enfant au point que le non soit banni, en Afrique on dira que quand un enfant grandit ainsi c’est le fils de son oncle qui ne le laissera pas faire, il vaut mieux le préparer à la vie bonne avec des valeurs. Notre monde est un univers de rencontres, de contraintes et de permissions pour vivre ensemble L’Education est un tout…. » Pape B CISSOKO

La docteure en psychologie de l’enfant se rallie aux pédopsychiatres qui dénoncent les écueils de l’« éducation positive », source selon elle de troubles du comportement. Elle défend la méthode du « Time Out », consistant à mettre à l’écart l’enfant pour un temps limité.

Caroline Goldman, psychologue : « J’ai vu arriver dans mon cabinet des parents sains et structurés, victimes de désinformation sur la parentalité positive »

Caroline Goldman, psychologue pour enfants, à son domicile, à Montrouge, le 12 novembre 2022. SÉBASTIEN LEBAN

Il y a huit ans, Caroline Goldman a vu arriver dans ses consultations des enfants « agités » qui ne manquaient pourtant de rien ; des petits « choyés jusqu’à la démesure » mais qui vivaient dans « un manque préoccupant de limites éducatives ». Dans ses podcasts qui l’ont fait connaître (plus d’un million d’écoutes), et dans son dernier ouvrage File dans ta chambre ! (Interéditions, 2020, réédité en avril), la docteure en psychologie dit partager ce constat avec de nombreux professionnels de l’enfance : les troubles du comportement explosent en France, notamment en raison des écueils d’une éducation positive largement relayée dans les médias depuis une dizaine d’années.

Dans un entretien au Monde, elle explique aussi que des enfants « mal limités » peuvent faire l’objet d’un diagnostic erroné de TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) ou de HPI (haut potentiel intellectuel).

Psychologue pour enfants et adolescents longtemps restée loin des projecteurs malgré son célèbre patronyme, Caroline Goldman part en croisade contre les dérives de l’éducation positive qui, selon elle, produit en France des enfants « mal limités » et « mal élevés » lorsqu’elle est mal pratiquée

 

ENTRETIEN – À l’heure où bon nombre de parents appliquent les préceptes de l’éducation bienveillante, la psychologue clinicienne Caroline Goldman alerte sur ses dérives et rappelle l’importance des limites dans l’éducation des enfants.

Quel parent n’a pas essayé d’enlacer son enfant après une crise post-caprice pour le rassurer quant à l’amour qu’on lui porte ? Expliqué (pour la cinquième fois) pourquoi il ne fallait pas taper les autres camarades ? Ou simplement dévoré des livres de cette fameuse éducation bienveillante ? Ce mouvement éducatif basé sur trois piliers, l’amour, le dialogue et les limites, a pénétré bon nombre de foyers français il y a une dizaine d’années. Mais après avoir séduit, il se voit désormais vivement critiqué.

Parmi ses pourfendeurs, la psychologue clinicienne Caroline Goldman. Depuis plusieurs années, la spécialiste est partie en croisade contre certains porte-parole français du mouvement. Elle les accuse d’avoir détourné la définition initiale en y retirant le volet «limites éducatives». Les conséquences «alarmantes» selon la psychologue, s’observeraient en consultation : des enfants sans aucune limite, hermétiques à l’autorité, intolérants à la frustration et surtout en…

Poser des limites à un enfant n’est pas une violence. Cela participe de l’éducation positive, la vraie, que la psychologue pour enfants et adolescents, Caroline Goldman a à cœur de recadrer.

Caroline Goldman, psychologue : « J’ai vu arriver dans mon cabinet des parents sains et structurés, victimes de désinformation sur la parentalité positive »

La docteure en psychologie de l’enfant se rallie aux pédopsychiatres qui dénoncent les écueils de l’« éducation positive », source selon elle de troubles du comportement. Elle défend la méthode du « Time Out », consistant à mettre à l’écart l’enfant pour un temps limité.

Il y a huit ans, Caroline Goldman a vu arriver dans ses consultations des enfants « agités » qui ne manquaient pourtant de rien ; des petits « choyés jusqu’à la démesure » mais qui vivaient dans « un manque préoccupant de limites éducatives ». Dans ses podcasts qui l’ont fait connaître (plus d’un million d’écoutes), et dans son dernier ouvrage File dans ta chambre ! (Interéditions, 2020, réédité en avril), la docteure en psychologie dit partager ce constat avec de nombreux professionnels de l’enfance : les troubles du comportement explosent en France, notamment en raison des écueils d’une éducation positive largement relayée dans les médias depuis une dizaine d’années.

Dans un entretien au Monde, elle explique aussi que des enfants « mal limités » peuvent faire l’objet d’un diagnostic erroné de TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) ou de HPI (haut potentiel intellectuel).

https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2023/02/15/caroline-goldman-psychologue-j-ai-vu-arriver-dans-mon-cabinet-des-parents-sains-et-structures-victimes-de-desinformation

Il ne faut pas confondre éducation positive et… la vraie éducation positive. Selon la psychologue pour enfants Caroline Goldman, la première tient du produit marketing profitable à ceux, voire celles, qui n’ont « aucune compétence » pour présumer des bienfaits et méfaits possibles. La seconde, scientifique, est le fruit de décennies de travaux réalisés par des professionnels dûment formés. « Il y a un mouvement qui a été créé aux États-Unis qui s’appelle Éducation positive et qui transporte des idées tout à fait saines et qui font suite à un siècle de psychanalyse des enfants. Elle récapitule les besoins fondamentaux des enfants, en l’occurrence, un besoin d’amour, d’explications et de limites éducatives », pose en préambule l’auteure de File dans ta chambre Offrez des limites éducatives à vos enfants (*).

Parmi ses pourfendeurs, la psychologue clinicienne Caroline Goldman. Depuis plusieurs années, la spécialiste est partie en croisade contre certains porte-parole français du mouvement. Elle les accuse d’avoir détourné la définition initiale en y retirant le volet «limites éducatives». Les conséquences «alarmantes» selon la psychologue, s’observeraient en consultation : des enfants sans aucune limite, hermétiques à l’autorité, intolérants à la frustration et surtout en…

Poser des limites à un enfant n’est pas une violence. Cela participe de l’éducation positive, la vraie, que la psychologue pour enfants et adolescents, Caroline Goldman a à cœur de recadrer.

 

Time out et hyperactivité inventée : les théories controversées de la psychanalyste Caroline Goldman

Lorraine Redaud · Mis en ligne le 22 février 2023

C’est la nouvelle voix tendance dans le milieu de l’éducation parentale. Caroline Goldman enchaîne les médias pour plaider une approche différente de l’éducation positive. Une approche vivement critiquée par certains qui lui reprochent de s’en tenir à des thèses dépassées et non scientifiques.

 

Son podcast culmine à plus d’un million d’écoutes, son dernier ouvrage « File dans ta chambre » a dû être réédité, et on ne compte plus ses apparitions dans les médias dont les derniers en date, Le Monde et le Figaro, ont fait fureur : Caroline Goldman est la psychanalyste pour enfants du moment. Pourtant son travail ne fait pas l’unanimité.

Principale source de controverse, qui lui vaut aussi une certaine renommée : sa critique de l’éducation positive, un mouvement venu des États-Unis dans les années 2000 et qui est, selon la définition du Conseil de l’Europe, « un comportement qui vise à élever l’enfant et à le responsabiliser, qui est non violent et qui lui fournit reconnaissance et assistance en établissant un ensemble de repères favorisant son plein développement. » Un mouvement que Caroline Goldman considère mal traduit et donc mal appliqué en France par des « spécialistes auto-proclamés sans qualification académique ».

Punition / récompense

Le 15 février 2023, une interview de Caroline Goldman dans Le Monde a engendré de nouvelles critiques. Elle y développe et défend la pratique du « time out » ou « temps mort » en français, qui consiste à « mettre à l’écart l’enfant (généralement dans sa chambre), pour un temps limité » ce qui permettrait de « ne pas tomber dans l’écueil des cris, des coups, de la violence verbale et physique, de la rancœur, des débats répétitifs et agressifs qui prennent la place d’autres propositions relationnelles beaucoup plus fondamentales pour les enfants. »

Une méthode éducative que n’a pas vu d’un bon œil le philosophe Pierre Versperini. Ce dernier lui a répondu dans une tribune, pour le même journal, citant notamment une étude scientifique qui démontre l’inefficacité du « temps mort ». Il ajoute que ce concept « nous ramène au bon vieux temps de la psychologie « béhavioriste », où l’animal humain était vu comme une espèce de machinerie répondant uniquement à des stimulus de punition/récompense. »

Un stimulus peu efficace, selon Agnès Fortin, professeure émérite de psychologie de l’enfant à l’université de Nantes : « Une pratique éducative efficace c’est une pratique basée sur les effets positifs connus. Une des techniques de renforcement positif se base sur le compliment plutôt que sur la récompense », décrypte-t-elle pour Charlie Hebdo.

La question freudienne

Si elle n’est pas psychologue, Élisabeth Feytit, documentariste, créatrice du podcast Méta de Choc et passionnée de métacognition (soit l’analyse des mécanismes de la pensée), a elle aussi de vives réserves quant aux théories de Caroline Goldman et de son « temps mort » : « Goldman s’appuie sur des arguments issus de la psychanalyse. Or, la psychanalyse est fondée sur des dogmes de Freud qui n’ont pas été vérifiés par les nouvelles connaissances psychologiques ! », explique-t-elle à Charlie. Pour elle, « Caroline Goldman part du principe que l’éducation positive est du laxisme. Elle utilise des arguments fallacieux, en lui faisant dire ce qu’elle ne dit pas. »

CAROLINE GOLDMAN EST-ELLE LA NOUVELLE FRANÇOISE DOLTO ? (et ce n’est pas une bonne nouvelle)

Beaucoup de #parents ayant adhéré au discours de certaines figures de l’#ÉducationPositive, professant par exemple que dire “non“ à un•e enfant serait…

La professeure Agnès Fortin partage la même position quant à la question freudienne : « Plus personne ne se base sur les écrits de Freud ! Ils sont intéressants sur le plan littéraire mais pas sur le plan scientifique. » Quant à Caroline Goldman, interrogée par Charlie, elle renvoie à son podcast sur la question tout en taclant l’audace de ceux qui « ne travaillent pas dans ce domaine mais osent jeter au visage des professionnels ce qu’ils doivent faire ».

Une maladie inventée par les laboratoires

Autre point de crispation pour Élisabeth Feytit, les propos de Caroline Goldman sur les troubles de l’attention et l’hyperactivité (connus sous le nom de «  TDAH », pour « troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité »). Cette dernière considère, en effet, que ces troubles ont été inventés de toutes pièces : « Elle relaie des thèses hors-sol. Pour elle, le TDAH n’existe pas et a été inventé par un laboratoire américain afin de commercialiser une molécule. » 

Loin de s’en défendre, Caroline Goldman persiste et signe sur la question : « C’est une maladie qui a été créée. L’articulation du « avec ou sans hyperactivité » en dit déjà long ! Associer ces deux dimensions, avoir du mal à se concentrer et être hyperactif, c’est associer le mal de gorge et un cor aux pieds ! »

Pour la psychologue, il s’agit d’ailleurs d’un véritable scandale sanitaire auquel viennent s’ajouter « le business autour des enfants HPI [haut potentiel intellectuel, ndlr] » et, bien sûr, l’éducation positive. « Comment voulez-vous créditer quelqu’un qui tient ce genre de propos ? L’histoire de la molécule pour les TDAH, c’est du même niveau que ceux qui pensaient que le vaccin contre le Covid allait leur injecter une puce dans le cerveau », s’exaspère Agnès Fortin.

Alors pourquoi un tel succès auprès des parents et des médias autour de la figure de Caroline Goldman ? Lasse, Agnès Fortin l’explique par des éditeurs « amateurs de buzz » et une presse « qui s’en fait les choux gras » mais se désole surtout de « pseudo-débats, loin, très loin, des travaux scientifiques ».

https://charliehebdo.fr/2023/02/societe/education/time-out-