“Notre compatriote Amadou Elimane KANE est un homme multidimensionnel. L’Afrique est sa fondation qu’il veut porter haut pour exprimer sa puissance singulière et méconnue ou étouffée. A travers divers outils, poésie, théâtres, forums et autres, Amadou traverse le monde pour semer les idées forces du panafricanisme et faire entre chez les autres la littérature africaine. – La Justice cognitive est un concept de l’anthropologue indien Shiv Visvanathan. Elle » reconnaît le droit des différentes formes de savoirs à coexister, et cette pluralité doit aller au-delà de la tolérance ou du libéralisme et prôner une reconnaissance active de la nécessité de la diversité. Elle exige la reconnaissance des savoirs non seulement comme méthodes, mais aussi comme modes de vie. La connaissance est considérée comme ancrée dans une écologie des savoirs où chaque savoir a sa place, sa prétention à une cosmologie, son sens comme forme de vie-wikipedia . »Shiv Visvanathan
Je vous laisse lire” ce communiqué. Pape B CISSOKO
Ce communiqué s’inscrit dans une démarche explicative afin de valoriser la mémoire du patrimoine africain. Il s’agit de veiller à faire respecter le travail de recherche, la création dans le souci de la propriété intellectuelle. Ce communiqué a pour but de clarifier une situation qui concerne le « concept » de justice cognitive. Tous les travaux engagés s’y rapportant sont détaillés dans ce communiqué.
Aujourd’hui, le concept de justice cognitive est très agité par certains chercheurs. Ainsi, nous, les éditions Lettres de Renaissances, en tant que maison d’édition panafricaine libre et indépendante et non financée par une quelconque organisation internationale, tenons à apporter certaines précisions sur ce concept. En effet, notre maison d’édition a publié les premiers écrits entrepris sur la justice cognitive, des travaux menés par l’écrivain poète Amadou Elimane Kane. Permettez-nous ici d’en retracer tout l’historique.
En 1998, Amadou Elimane Kane initie le projet, en partenariat avec l’académie de Créteil en région parisienne. Il s’agissait de réunir des écrivains, des poètes, des dramaturges, issus de la diaspora africaine, pour faire entrer la littérature africaine contemporaine dans les écoles, les collèges et les lycées. Des auteurs de renommée s’y sont engagés : Kangni Alem, Mariama Barry, Bessora, Mahi Binebine, Victor Bouadjio, Léopold Congo-Mbemba, Eugène Ebodé, Amadou Elimane Kane, Koffi Kwahulé, Alain Mabanckou, Caya Makhélé, Tierno Monénembo, Pius Ngandu Nkashama, Nimrod, Babacar Sall, Brigitte Tsobgny, Abdourahman A. Wabéri. Ce dispositif a permis de monter des projets artistiques et culturels faits d’échanges pédagogiques entre l’Europe et l’Afrique.
Depuis 2005, Amadou Elimane Kane, en association avec les académies parisiennes, travaille sur l’articulation de la justice cognitive, sur le terrain littéraire et pédagogique, depuis l’école primaire jusqu’à l’université, en impliquant à la fois les apprenants et les enseignants. De nombreux échanges ont été organisés entre l’Europe et l’Afrique, entre l’Afrique, les Antilles et les Etats-Unis, entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie pour permettre une dimension plurielle.
En s’appuyant sur les précurseurs du mouvement panafricain, Amadou Elimane Kane a réintroduit en Afrique et en Europe la dynamique de la Renaissance Africaine. Pour cela, il a reçu le Prix International de la Renaissance Africaine Cheikh Anta Diop à Paris en avril 2006. De nombreux relais ont été faits dans la presse et les médias.
En 2010, Amadou Elimane Kane fonde l’Institut Culturel Panafricain et de recherche de Yene au Sénégal où des résidences d’artistes, de chercheurs, d’universitaires, d’étudiants, de lycéens et de collégiens ont été réalisées dans le cadre de différents projets et partenariats européens, africains et antillais.
Depuis 2011, Amadou Elimane Kane travaille en étroite collaboration avec l’inspection de l’académie de Paris pour intervenir dans les écoles primaires et les collèges, pour à la fois mettre en oeuvre un enseignement novateur autour de la poésie et de l’oralité, mais également pour valoriser la question de la justice cognitive qui tient compte de l’ensemble des parcours scolaires et de la différenciation culturelle.
Amadou Elimane Kane a donné plusieurs communications à ce sujet, notamment en 2014 à la Bibliothèque Nationale de France et à l’Institut National Supérieur du Professorat et de l’éducation de Paris, réunissant des professeurs documentalistes et des professeurs de lettres. Plusieurs enseignants ont été associés à ce travail pédagogique, Michel Assedo, professeur de lettres, Isabelle Chemin, professeure documentaliste, Gwénaèle Guillerm, professeure documentaliste, Julien Garbarg, conseiller pédagogique pour le 1er degré, Véronique Théfo, professeure des écoles. Ces interventions sont visibles sur plusieurs sites Internet : BnF – avril 2014 – ESPE décembre 2014.
En 2016, Amadou Elimane Kane a reçu le Prix FETKANN ! Maryse Condé – Mémoire des Pays du Sud – Mémoire de l’Humanité, dans la catégorie poésie, avec une mention spéciale pour le caractère pédagogique de l’action poétique de l’ensemble de son oeuvre.
En 2019, le projet Dire le monde en poésie avec Amadou Elimane Kane a été nominé par l’académie de Paris pour le Prix de l’Innovation : http://cdicharlespeguy.over-blog.com/tag/dire le monde en poésie
Ce n’est pas un travail confidentiel et tout chercheur y a accès. Nous soulignons également que tous les ouvrages publiés en pédagogie s’appuient sur la dimension de la justice cognitive, c’est-à-dire l’idée de prendre en compte l’ensemble des trajectoires plurielles. La poésie et l’oralité faisant partie intégrante du rétablissement du patrimoine culturel africain.
S’inspirant de la Charte du Mandé et du Pulakuu, Amadou Elimane Kane permet l’émergence du récit africain dans les écoles françaises. Dans le cadre du projet pédagogique Les voix citoyennes, conduit par Amadou Elimane Kane au collège Charles Péguy de Paris XIXe arrondissement en 2015, voici le préambule annoncé aux apprenants : « Amadou Elimane Kane place ces rencontres sous le signe de la parole Ubuntu qui dit littéralement, en langue zoulou, « Je suis parce que tu es, parce que nous sommes, si tu n’es pas libre, je ne suis pas libre », l’humanité formant un cercle solidaire. Puis, il définit les notions de la connaissance de soi, à travers la pensée de Socrate, « Connais-toi toi-même », ainsi que les valeurs de l’engagement citoyen à travers la poésie et la littérature. »[1]
De même, les principes du Pulakuu, une des valeurs de l’Almamiyaat et la Charte du Mandé sont largement repris dans les récits d’Amadou Elimane Kane.[2]
On ne peut terminer ce communiqué sans évoquer la « colère silex », déclaration poétique d’Amadou Elimane Kane ou encore son anaphore fétiche « comment voulez-vous que je me taise » [3] et rappeler que la recherche, la science et les idées appartiennent au patrimoine mondial mais des lois régissent le monde intellectuel et la publication éditoriale.
À ce titre, nous rappelons tous les ouvrages publiés par Amadou Elimane Kane et nous communiquons toutes les sources Internet où il est possible de voir les projets réalisés.
Enseigner la lecture/écriture et l’oralité : à la rencontre de 14 poètes sénégalais contemporains, anthologie poétique, éditions Lettres de Renaissances, 2013
Enseigner la poésie et l’oralité, préface de Sophie Fouace, Inspectrice d’académie – Inspectrice pédagogique régionale, établissements et vie scolaire de l’académie de Paris, pédagogie, éditions Lettres de Renaissances, 2014
Enseigner le dire poétique : Les compétences majeures de l’oralité, préface de Sophie Fouace, Inspectrice d’académie – Inspectrice pédagogique régionale, établissements et vie scolaire de l’académie de Paris, pédagogie, Amadou Elimane Kane, éditions Lettres de Renaissances, 2015
Les fondements historiques du panafricanisme expliqués à la jeunesse, essai, Amadou Elimane Kane, éditions Lettres de Renaissances, 2016
Enseigner apprendre à apprendre par la poésie, l’oralité et la citoyenneté, pédagogie, Amadou Elimane Kane, éditions Lettres de Renaissances, 2016
Enseigner la justice cognitive par la poésie et l’oralité, pédagogie, Amadou Elimane Kane, éditions Lettres de Renaissances, 2017
Dire le monde en poésie – S’initier à l’oralité, Poésie, Amadou Elimane Kane, collection Paroles Arc-en-ciel, éditions Lettres de Renaissances, avril 2019
Deux autres ouvrages ont également été publiés sur les travaux littéraires d’Amadou Elimane Kane :
Amadou Elimane Kane : réinventer la littérature africaine, c’est bâtir le récit pluriel pour une humanité sans muraille, essai, Isabelle Chemin et Ndongo Mbaye, éditions Lettres de Renaissances, 2017
Cet ouvrage rassemble une double réflexion écrite à quatre mains qui explore l’oeuvre florissante de l’écrivain poète Amadou Elimane Kane. À travers le prisme de l’unité littéraire emblématique des livres d’Amadou Elimane Kane, à la fois hétérogène, libre et didactique, on assiste à une lecture enrichie qui éclaire, à angles variés, les dimensions culturelles, intellectuelles, littéraires, pédagogiques et poétiques de l’oeuvre d’Amadou Elimane Kane. (note de l’éditeur)
Amadou Elimane Kane ou l’imaginaire poétique de la renaissance africaine, essai littéraire, Isabelle Chemin, éditions Lettres de Renaissances, 2018
Cet ouvrage, qui propose une analyse en profondeur et en creux de l’œuvre de l’écrivain poète, enseignant et chercheur Amadou Elimane Kane, est un voyage en terre littéraire qui contient des accents philosophiques. En parcourant l’oeuvre et la vie du poète, Isabelle Chemin fait émerger de nouvelles perceptions littéraires immatérielles. Car la conception poétique d’Amadou Elimane Kane travaille dans un sens didactique précis, celui d’un nouvel existentialisme. Défenseur du récit africain, de son renouveau et en rupture avec l’afro-pessimisme, Amadou Elimane Kane œuvre pour un esthétisme qui recouvre toutes les dimensions culturelles, humaines et intellectuelles de l’Afrique renaissante.(note de l’éditeur)
Coudy Kane, enseignante-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, a également publié un texte de réflexion « Lire Enseigner la justice cognitive par la poésie et l’oralité d’Amadou Elimane Kane », publié dans le n°100 de la revue Ethiopiques parue au 1er semestre 2018.
Publications numériques des projets initiés par Amadou Elimane Kane :
http://www.afriquerenaissances.net
http://www.institutculturelpanafricain.org
En conclusion, le récit africain est un vaste champ de recherche mais celui-ci est à construire par les Africains eux-mêmes et pour eux-mêmes, c’est la seule issue pour bâtir la véritable renaissance africaine. Dans l’antiquité, les artistes signaient leurs oeuvres de manière collective car la notion de l’individu n’existait pas encore. L’œuvre appartenait au collectif de la civilisation. Plus tard, à la Renaissance, les artistes ont acquis le droit à l’existence, à la reconnaissance, à l’exercice d’un droit intellectuel. Ils ont pu alors signer leurs oeuvres. Au Moyen-Âge, la notion d’artiste n’existait pas car les artisans, comme on les nommait alors, se contentaient d’être des copistes, des imitateurs. Bref, nous Editions Lettres de Renaissances refusons toute posture d’artisans et c’est à ce titre que nous avons tenu à citer l’artiste, autrement dit le défenseur de la justice cognitive, Amadou Elimane Kane.
Michèle SELLIER, directrice littéraire et toute l’équipe des éditions Lettres de Renaissances http://www.editionslettresderenaissances.site-fr.fr/
[1] Enseigner apprendre à apprendre par la poésie, l’oralité et la citoyenneté, pédagogie, Amadou Elimane Kane, éditions Lettres de Renaissances, mars 2016
[2] Une si longue parole, roman, Amadou Elimane Kane, éditions Lettres de Renaissances, janvier 2015 ; Moi, Ali Yoro Diop ou la pleine lune initiatique, roman, Amadou Elimane Kane, éditions Lettres de Renaissance, août 2016
[3] Le Songe des flamboyants de la Renaissance, poésie, Amadou Elimane Kane, éditions Acoria, Paris, 2005