Utopies réalistes -de Rutger Bregman  (Auteur), Jelia Amrali (Traduction)

Cet essai au ton optimiste et novateur se propose de montrer en quoi et comment les idées utopiques d’hier et d’aujourd’hui constituent des alternatives réalisables dès demain.

Ouvrir grand les frontières, établir une semaine de travail de quinze heures ou le revenu universel de base. Des idées naïves et dépassées ou bien la force de l’utopie renouvelée ? Résolument anti-décliniste, Utopies réalistes tombe à pic et nous explique comment construire un monde idéal aujourd’hui et ne pas désespérer ! D’une ville canadienne qui a totalement éradiqué la pauvreté à l’histoire d’un revenu de base pour des millions d’Américains sous Richard Nixon, Bregman nous emmène dans un voyage à travers l’histoire et défend des idées qui s’imposent par la force même de l’exemple et le sérieux de la démarche historique.

À la fois pédagogique et percutant, à contre-courant du pessimisme ambiant, cet essai brillant a rencontré un formidable succès mondial—-

Rutger Bregman : les utopies réalistes de « Monsieur revenu de base »

Il est jeune, historien, néerlandais et croit que les projets les plus fous préparent souvent le terrain aux idées progressistes et réalistes. Il a bousculé les Pays-Bas en popularisant le revenu universel. Rencontre.

Par Pascal Riché

Rutger Bregman en juin dernier. Son essai « Utopies réalistes » a rencontré un vif succès aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. (MERLIJN DOOMERNIK/HH-REA)

Après avoir avalé une omelette, Rutger Bregman nous attend dans le patio d’un hôtel coquet de la rue Dauphine, à Paris, sous un gigantesque parasol faisant, en ce mardi orageux, office de parapluie. Veste nette, lunettes d’écaille, barbe blonde bien taillée, peau pâle et verbe policé, il ne correspond pas vraiment à l’image cliché du penseur « radical ». Historien, essayiste, chroniqueur sur le site d’information De Correspondent, il est l’auteur d’un best-seller publié dans 23 pays, « Utopies réalistes » (1), dans lequel il se fait l’avocat de la semaine de 15 heures – celle que Keynes prédisait déjà pour ses petits-enfants –, de l’ouverture très large des frontières aux migrants et surtout de « l’argent gratuit » : le revenu d’existence. La pluie ne semble pas le déranger ; Rutger Bregman est néerlandais.

Aux Pays-Bas, on le surnomme « Monsieur revenu de base ». Depuis quatre ans, tel un bateleur, il vante l’idée, en s’appuyant sur l’Histoire, sur des études très sérieuses, sur des arguments structurés, clairs, simples. Ses émissions de radio ont eu un grand impact, au point qu’une vingtaine de villes, comme Utrecht ou Tilburg, se sont mises à expérimenter le revenu de base. Bregman est ancré à gauche, mais sans couteau entre les dents. Dans son livre, il se garde d’attaquer bille en tête le capitalisme. N’est-ce pas l’économie de marché qui a permis la progression de la liberté, de la santé, de l’éducation, de la richesse dans nos sociétés ? N’est-ce pas la globalisation qui a …Rutger Bregman : Historien, journaliste pour le magazine en ligne De Correspondent, il a publié plusieurs ouvrages sur l’histoire, la philosophie et l’économie.