Shiloh, emportée par un cancer au sein : «Ma fille est morte parce qu’elle avait 12 ans» Errance médicale –une plainte pour établir les responsabilités et punir.

Franconville (Val-d’Oise), le 27 avril 2022. Les parents de Shiloh, Diane et Modibo
Shiloh a été emportée en neuf mois par un angiosarcome mammaire, une tumeur au sein gauche. Elle n’avait que 12 ans. Ici à l’institut Curie

« il devrait en être ainsi dans les pays dits pauvres comme le Sénégal oui le diagnostic est trop souvent bâclé par certains médecins. Toute vie est une vie   Charte du mandé »

Les parents d’une adolescente qui était atteinte d’une tumeur maligne décrivent une terrible errance médicale, personne ne croyant que, à son âge, elle pouvait développer une telle pathologie. La maladie n’avait été diagnostiquée qu’au bout de quatre mois.

Franconville (Val-d’Oise), le 27 avril. Les parents de Shiloh, Diane et Modibo, comptent déposer plainte contre les établissements de santé et le médecin traitant qui ont vu leur fille sans prescrire d’examens. LP/Nicolas Goinard

Par Nicolas Goinard 

La chambre est telle qu’elle l’a laissée quand, un jour de juillet, Shiloh est partie pour l’Institut Curie, à Paris (Ve). Sur une commode, ses poupées Barbie, là, un petit sac Chanel, des cintres et des vêtements. « Elle aimait beaucoup la mode, la mise en scène. Elle voulait créer sa page YouTube », relate, au bord des larmes, Diane, sa mère, qui martèle :….

La terrible errance médicale de Shiloh, morte à 12 ans d’un cancer du sein

Les médecins ont mis quatre mois à poser un diagnostic, personne ne croyant qu’une patiente si jeune puisse développer cette maladie, rapporte « Le Parisien ».

Par LePoint.fr

Les parents de Shiloh, morte d’un cancer du sein à seulement 12 ans, sont tristes et en colère. Ils pointent une succession d’erreurs de diagnostic qui ont mené au décès de leur enfant. « Ma fille est morte parce qu’elle avait 12 ans », martèle au Parisien Diane, sa mère. Avec Modibo, le père, elle compte porter plainte contre les établissements de santé qui ont examiné leur fille, sans déceler le cancer qui l’a emportée le 8 décembre dernier, après plusieurs mois de souffrance.

En mars 2021, l’adolescente constate de petits boutons et rapporte à sa mère des douleurs récurrentes au niveau du sein gauche. Elles obtiennent alors un premier examen au centre d’imagerie de la femme de Franconville, dans le Val-d’Oise, où Diane demande une mammographie pour sa fille. On lui répond alors qu’un cancer du sein à un si jeune âge n’existe pas. Une échographie est néanmoins réalisée et ne détecte pas de cellules cancéreuses.

Chimiothérapie tardive

Malgré ces diagnostics rassurants, l’état de Shiloh s’aggrave au point qu’elle ne peut plus se tenir debout. Ses parents l’amènent aux urgences où on leur demande si un chat ne l’a pas griffé récemment. Diane et Modibo sont même soupçonnés de maltraitance. En août, Shiloh et sa mère se rendent au centre international de dermatologie de Levallois-Perret où un praticien, alarmé par l’état de la jeune fille, l’oriente vers les urgences gynécologiques de l’Hôpital franco-britannique, où le verdict tombe : il s’agit d’un cancer, une tumeur maligne appelée « angiosarcome mammaire de grade II ».

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Shiloh entame alors une chimiothérapie, mais décède le 8 décembre, à seulement 12 ans. « Pris à temps, il y avait la possibilité qu’elle s’en sorte », estime Diane, qui espère que la justice pourra mettre au jour les responsabilités des établissements de santé dans ce drame.