L’islamisme est une contrefaçon de l’Islam et un avatar sanglant de l’Histoire

La France vient de vivre une nouvelle fois une série d’attentats terroristes ou la tragédie a succédé à l’horreur. Il y a d’abord eu cette décapitation monstrueuse de Samuel Paty, un professeur d’histoire, devant son collège à Conflans Sainte Honorine, puis les égorgements de trois personnes, un sacristain et deux fidèles qui se recueillaient  dans la basilique de Nice. Avec à chaque fois la même origine, l’islamisme.

On aurait pu s’attendre à une réprobation unanime dans le monde entier, cela n’a pas été le cas, la Turquie, le Pakistan, les pays du Golfe pour ne citer qu’eux s’abstenant de tout regret, ces pays ayant en commun une lecture fondamentaliste et souvent caricaturale du coran. Les dirigeants de ces pays se présentent comme les dignes et légitimes héritiers de Mahomet alors qu’ils ont dévoyé les sourates du Coran et les enseignements du prophète. Certes l’Islam et Mahomet lui-même a eu des visées de conquête, mais quelle religion n’en a-t-elle eue ? Les conquistadors partis de Castille et du Portugal au XVe et XVIe siècle  n’étaient pas animés d’autre chose lorsqu’ils débarquèrent dans le Nouveau Monde pour l’évangéliser et convertir les populations au catholicisme, y compris au fil de l’épée ? Les croisades n’avaient pas non plus un but très différent lorsqu’au Moyen-Âge, à la demande des papes, des « pèlerinages en armes », allaient prier en Terre sainte à la suite d’un Bernard de Clairvaux. Là aussi ces expéditions militaires donnèrent lieu à des meurtres en série au point que l’imagerie populaire rapporte que les chevaux des croisés avaient du sang jusqu’au jarret en traversant les rues de Jérusalem. L’esprit de conquête à toujours animé des « Fous de Dieu », chrétiens comme musulmans. La religion a aussi été, hier, à l’origine de tueries épouvantables dans notre pays entre catholiques et protestants avec les massacres de la Saint-Barthélemy en 1572  qui firent trente mille morts et aujourd’hui au Moyen-Orient entre sunnites et chiites. Sans oublier les conquêtes militaires d’un Soliman Le Magnifique qui étendit l’influence de l’ Empire Ottoman, jusqu’en Europe, du XIV è siècle à 1922.

Mais avant de condamner une religion encore convient-il d’employer les mots justes, c’est à cela que sert la sémantique. Car au sein de l’Islam il y a les musulmans, dans leur immense majorité des croyants pacifiques, modérés et les islamistes la version radicale, fondamentaliste de l’Islam dont les membres ne rêvent que d’un djihad belliqueux qui exterminerait tous les mécréants, les koufars alors que l’authentique djihad, dans les textes, n’est que le combat sur soi-même pour devenir meilleur et non en décapitant ou égorgeant son prochain. Le Coran précise même que « toute vie est sacrée » et que quiconque « sauve une vie sauve l’humanité toute entière ». Malheureusement les dirigeants de l’Arabie Saoudite, du Qatar, du Yémen, du Pakistan, etc. font une lecture du texte sacré bien différente aux seules fins de conquête du pouvoir. C’était aussi vrai pour Ben Laden et ses successeurs. De tels religieux ne sont en vérité que des tueurs à gage, des serial-killers qui promettent le paradis et ses 72 vierges aux chahids ces soi-disant martyrs qui se font sauter avec leur ceinture explosive en tuant des innocents. « L’Etat Islamique »  et « Al Qaida » sont le meilleur exemple de ces hordes de barbares incultes qui ont instrumentalisé l’islam à des fins personnelles et politiques.

La singularité de notre pays depuis la Révolution Française est d’être un Etat laïc qui offre à chacun et chacune la possibilité de croire – dans la religion de son choix – ou de ne pas croire, d’être croyant, athée ou agnostique. Cette situation doit ainsi permettre à chacun de cohabiter pacifiquement au sein de la République et de ses lois qui ne sont pas celles de la charria. Et au prétexte que certains pays européens ont colonisé certaines populations au cours des siècles précédents ces illuminés, ces fous de Dieu prétendent aujourd’hui nous le faire payer en cherchant à nous asservir à leur tour. Le monde catholique d’aujourd’hui n’est pas plus responsable des exterminations commises par nos ancêtres que l’Islam au temps de Saladin. A cela s’ajoute notre mode de vie, la liberté de la femme dans nos sociétés européennes et la d’expression dont celle de blasphémer et de caricaturer, notre mode de vie, nos musiques, bref tout ce qu’ils détestent de notre civilisation occidentale.

L’Occident est ainsi victime depuis quelques décennies de ces assassins, hasasyin, du nom de la secte des Nizarites au XIIIème siècle basée à Alamut conduite par « le Vieux de la montagne », et de ces mollahs haineux, qui n’ont de religieux que le nom et qui sous leur kaftans ou leur qamis dissimulent une kalachnikov en guise de coran. Et l’ironie (malheureuse) de l’histoire veut que de sont les musulmans les premières victimes de leurs actions terroristes comme on a pu le voir en Irak, en Syrie, au Yémen et ailleurs.

Il est donc primordial, et pour commencer ici-même en France, que les actes de ces extrémistes qui jettent l’anathème sur une religion toute entière soient dénoncés par la communauté musulmane qui n’aspire qu’à vivre en paix avec ses semblables sur le territoire national en respectant les lois de la République. Cette dénonciation, résolue et sans concession, des actes meurtriers de ces fanatiques religieux est seule capable de briser l’amalgame dangereux qui s’installe sournoisement dans notre société. Et qui risque si on n’y prend garde de fracturer mortellement notre nation.  L’islam est aujourd’hui, que cela plaise ou non, la deuxième religion dans notre et nous avons l’obligation, les uns et les autres, de pacifier ce climat délétère, de suspicion permanente, qui s’est installé dans nos villes, nos cités et nos quartiers. Celui-ci met en effet en péril l’unité et la cohésion nationale, et personne n’a à y gagner. Il faut aussi entretenir et développer sans relâche le dialogue interconfessionnel entre catholiques, musulmans et juifs qui seul peut permettre d’extirper de notre sol les racines du  racisme et de l’antisémitisme.

Contrairement à ce qui est dit quelques fois, l’Islam, (comme le catholicisme et le judaïsme, ces trois grandes religions monothéistes, du Livre), est une religions de paix qui prône l’amour universel et il est infiniment regrettable que certains islamistes moyenâgeux en aient fait un instrument de guerre. Il est urgent de rendre à César ce qui appartient à César et aux musulmans ce qui n’appartient pas aux islamistes, à savoir la vraie foi dans l’Islam.

L’islamisme n’est qu’une pâle contrefaçon de l’Islam, un avatar sanglant de l’Histoire  voué à rejoindre le néant d’où il n’aurait jamais du sortir.

Jean-Yves Duval, Directeur d’Ichrono