L’islam et la démocratie ; une révolution intérieure -Yadh Ben Achour

Yadh Ben Achour envisage dans ce livre le «défi démocratique» qu’ont aujourd’hui à relever les sociétés musulmanes. Un défi d’autant plus crucial à ses yeux qu’il est un fervent défenseur de l’universalité démocratique. Il se montre très critique à l’égard des faux-semblants de la prétendue «démocratie islamique» et en appelle contre elle à la longue tradition de l’islam libéral, dont il fait remonter les racines aux penseurs classiques de l’islam, Averroès en tête. L’obstacle principal à la démocratisation dans les sociétés musulmanes actuelles, montre-t-il, est constitué par un phénomène plus social que religieux, «l’orthodoxie de masse». Ce qui ne l’empêche pas de déboucher sur une conclusion optimiste : une révolution intérieure est en cours, par laquelle s’opère une lente appropriation des valeurs démocratiques au sein du peuple des croyants.

Le Pr Yadh Ben Achour est né le 1er juin 1945 à la Marsa, dans une famille de lettrés issus de l’université historique de la Zaytouna de Tunis. Il a poursuivi des études de droit entre 1964 et 1969 à Tunis, puis à Paris. En 1974, il obtient son doctorat d’État en droit public sous la direction du professeur Georges Burdeau. Depuis, il a poursuivi une carrière universitaire et a occupé, entre 1993 et 1999, le poste de doyen de la faculté des sciences juridiques à l’université de Carthage. Durant sa carrière universitaire, il s’est spécialisé en droit public interne et international et dans la théorie politique islamique. Désigné en 1988 comme membre du Conseil constitutionnel tunisien, il en démissionne en 1992 pour protester contre la tentative des autorités de liquider la Ligue tunisienne des droits de l’homme, par l’intermédiaire d’une réforme de la loi sur les associations. Après la révolution, il est désigné président de la Haute Instance de réalisation des objectifs de la révolutiondont la mission essentielle consistait à libéraliser le système politique et préparer les élections de l’Assemblée nationale constituante. Il est actuellement membre du comité des droits de l’homme des Nations unies.