Le professeur et historien Mamadou Diouf a surpris son monde, en début de semaine dernière, lors d’un atelier régional de partage des résultats d’une recherche sur un projet relatif à la participation politique des jeunes femmes d’Afrique de l’ouest Francophone, initié par Afrique Créative, en s’en prenant à Amadou Hampathé Ba.
Le professeur Mamadou Diouf d’histoire à l’Université de Colombia, a, en effet, souligné que la question fondamentale en l’Afrique n’est pas liée de manière exclusive aux conditions dans lesquelles les relations de genre sont organisées, car ce sont des questions culturelles. «C’est pourquoi, la plus grosse bêtise qui est jamais sortie en Afrique, c’est de dire qu’en Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle.
Parce que tout simplement, on ne peut pas compter sur le pouvoir gérontocratique pour penser le future», a-t-il soutenu, en référence à la célèbre phrase du défunt l’écrivain et conteur Malien, Amadou Hampathé Ba. Et M. Diouf de soutenir que «si on ne change pas les mentalités en Afrique, on n’avancera pas.
Si on ne règle pas nos rapports avec la tradition, on n’avancera pas. On peut faire tout ce qu’on veut, ça ne changera pas». «Pourquoi quelqu’un qui va mourir va penser à l’avenir», s’interroge-t-il, en outre, avant de soutenir que «ça se passe dans nos têtes. L’Afrique, c’est simple, c’est un continent où 75% de la population ont moins de 25 ans. Pourquoi voulez-vous penser pour ces gens, quand vous ne savez même pas comment ils pensent. Donc ça veut dire qu’au-delà de 80 ans, ce ne sont même pas 10% de la population. Quel avenir vont-ils penser ?».
Et Mamadou Diouf d’aller plus loin en notant que dans toute l’histoire de l’humanité, que ça soit au plan intellectuel, moral, religieux culturel, «ce sont les jeunes qui ont toujours porté les nouvelles sciences. Ce sont eux qui ont toujours les nouvelles religions.
Tous les prophètes des religions révélées étaient des jeunes.
Ce sont ces derniers qui portent l’avenir, qui sont capables de se projeter dans le passé en construisant l’avenir». A l’en croire, tant que la grande révolution mentale des hommes et des femmes n’aura pas lieu, rien ne changera. Car il indique que quelques fois, la femme patriarcale est beaucoup plus forte que les hommes, contrairement à ce qu’on croit. Selon Mamadou Diouf, c’est cela qui peut chambouler l’état de la société.