LE MODERNISME EN ISLAM-Introduction à la pensée de Sayyid Amir Ali -Pr Ramatoulaye Diagne Mbengue

Je suis très content de vous présenter le Pr Ramatoulaye Diagne-Mbengue. En lisant la 4 ème de couverture du Pr A A Kébé, je me rends compte qu’il y a des rapprochement à faire entre la pensée de Clément d’Alexandrie qui utilise la Raison dans la foi et son disciple, Origène , qui utilise la prière comme un moyen , et j’ai crée le concept de prière actantielle, ie, celle qui vous transforme. PBC

Collection : Harmattan Sénégal

« Les thèmes abordés par le Professeur Ramatoulaye Diagne dans sa lecture de la pensée d’Amir Ali ont tous un lien indéfectible avec le pluralisme et la paix. (…) Dans la lecture de son ouvrage, on arrive à comprendre que le modernisme d’Amir Ali est une sorte de renouveau dans la pensée islamique. C’est un mouvement d’intellection qui intègre, dans une cohérence architecturale, l’usage de la raison, l’esprit du soufisme pratique ghazalien et la finalité de la prière qui concilie l’ascèse de l’âme à la transformation positive des sociétés. » Abdoul Aziz Kebe, Ancien Chef du Département d’Arabe UCAD-DAKAR.

Ramatoulaye Diagne, docteure en philosophie de la Sorbonne, Professeure titulaire de Philosophie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, est inspectrice générale dans cette discipline. Elle est l’auteure de nombreux travaux dans les domaines de l’histoire de la philosophie, de la logique et de la philosophie islamique. Elle a publié, en particulier, Introduction à la pensée de Gottlob Frege : qu’est-ce-que penser ? aux Presses universitaires de Dakar et un manuel de philosophie pour les classes de terminales aux Editions Michel Lafon à Paris.

Actuellement rectrice de l’Université de Thiès au Sénégal

Conférence du Pr RDM Université d’Alger avec le Pr Racine SENGHOR

https://www.youtube.com/watch?v=WyjAHZfqUIE&t=6s

On pourra lire ceci

L’islam des intellectuels modernistes

Leurs thèses modernistes sont aux antipodes du salafisme djihadiste. Pour eux, l’islam doit, sans se renier, se confronter aux grands défis de la démocratie, du pluralisme, de la laïcité. Et pour cela, s’enrichir au contact des sciences humaines et sociales enseignées dans les facultés du monde entier. Un discours minoritaire dans la communauté des croyants, mais porté et défendu par des dizaines d’intellectuels, du Caire à Rabat, de Tunis à Paris.

Antoine Dhulster

© CIRIC International • CIRIC INTERNATIONAL

A l’origine de ce courant, on trouve les travaux de penseurs musulmans du début du XXème siècle. En 1925, l’année qui suit l’abolition du califat, un ouvrage provoque un immense scandale : l’Islam et les fondements du pouvoir, par Ali Abderraziq. L’auteur, s’appuyant sur l’histoire des premiers temps de l’islam, déconstruit le fondement religieux du pouvoir politique. Les élites et l’opinion arabes rejettent violemment le propos. Dans les années 1940, le même sort est réservé aux écrits d’un autre penseur égyptien, Muhammad Ahmad Khalafallah, qui présente pour la première fois une analyse littéraire et non apologétique du Coran… Dans tout le monde musulman à la même époque d’autres intellectuels envisagent une approche renouvelée, critique, du rapport à la foi. Mais ils sont isolés, et leurs travaux ne constituent pas un corpus cohérent.

Leur relève est assurée après les indépendances arabes, par une nouvelle génération de penseurs. Parmi ceux-ci, l’islamologue tunisien Mohamed Talbi confronte la pratique religieuse populaire avec le savoir historique. Il devient possible pour les croyants de se détacher de l’orthodoxie, et de la religion conçue uniquement comme rite d’appartenance. La charia, la loi islamique, doit être envisagée à l’aune de ses buts spirituels. L’essentiel n’est pas la lettre stricte mais la foi, qui doit être vécue comme un choix libre et individuel.

L’un des plus grands penseurs du modernisme islamique est un autre intellectuel tunisien, Abdelmajid Charfi. Dans son ouvrage de référence, L’Islam entre le message et l’histoire, il traite la question du « scellement de la prophétie », essentielle dans l’islam. Le prophète, en effet, aurait clos le cycle des révélations, et ouvert une nouvelle ère de l’histoire humaine. Mais ce dogme aurait été selon l’auteur mal interprété, dans le sens d’une « clôture de l’intérieur », qui fixerait définitivement certaines conceptions. Au contraire d’une interprétation plus ouverte, selon laquelle la prophétie serait scellée « de l’extérieur » : le prophète a montré la voie. Aux croyants de l’imiter en intériorisant les conditions de la révélation. Une telle vision doit ouvrir l’islam à l’éthique universelle.

Autant de conceptions avant-gardistes, . D’après le penseur marocain Abdou Filali-Ansary, rien moins que « le remplacement des traditions savantes des siècles passés par une autre tradition savante, conforme aux canons de la raison moderne ».

> A lire :

L’islam entre le message et l’histoire, Abdelmajid Charfi, Albin Michel, 2004
Les nouveaux penseurs de l’islam, Rachid Benzine, Albin Michel, 2004
Réformer l’islam ? Une introduction aux débats contemporains, Abdou Filali-Ansary, La Découverte, 2005

https://www.lavie.fr/actualite/societe/l