le Jour du Dépassement – surpopulation mondiale.  Opinions diverses

Mon cher Bruno,

Je n’ai pas très bien compris toutes les subtilités de ton équation et de tes calculs. Mais que pèsent ces chiffres face au conflit mondial qui nous tend les bras si nous laissons courir la courbe ascendante de croissance des inégalités dans le Monde.

Hitler a pu motiver sa guerre du fait d’une crise économique relativement modeste. La crise socio-économique et environnementale globale que nous connaissons actuellement, est d’une autre ampleur et aurait pu (et aurait dû) déclencher depuis longtemps la 3ème guerre mondiale. Tu le sais, nous ne devons ce sursis qu’à la dissuasion nucléaire, agrémentée d’un jeu de yo-yo entre les grandes puissances, tout cela saupoudré avec le sel empoisonné ou le miel trompeur des multinationales, sans compter un autre jeu de yo-yo (qui a déjà frisé la déflagration économique du Monde à plusieurs reprises), je veux parler des banques centrales et des manipulations diverses de la monnaie (dégradations des termes de l’échange, dévaluations, tricheries sur le LIBOR, subprimes, etc.).

Sur un plan à la fois éthique et moral, je n’admets pas ce raisonnement qui globalise la nécessaire décroissance. Améliorer le sort de ceux qui n’en n’ont pas assez me paraît au moins aussi important que réduire le train de vie de ceux qui en ont trop. Bloquer la dynamique d’un certain rééquilibrage parce que, comme les américains nous l’ont déjà dit, « Le niveau de vie des riches n’est pas négociable », est tout simplement suicidaire pour l’humanité tout entière.

Cf. « La monnaie est infinie, les ressources naturelles sont limitées, le modèle de vie humain doit être régulé par ce que la planète peut soutenir et non par l’argent. »  William Nordhaus & Paul Romer, Nobel d’économie 2018

 

Et, personnellement j’aurais tendance à craindre davantage une conflagration déclenchée par ceux qui n’ont rien à perdre, qu’une pandémie mortelle ou un dérèglement climatique dévastateur.

Merci pour vos commentaires car cette affaire nous concerne tous.

Bien amicalement,

François-Michel MAUGIS

http://www.assee.fr

le Jour du Dépassement – surpopulation mondiale.

François,

Tu profères des évidences insolubles. Intéresse-toi aussi à la démographie : les pays riches sont en hiver démographique. Les pays pauvres, pas encore. Mais leur empreinte écologique est inférieure à une planète. Doit-on freiner leur galop démographique? Intéresse-toi alors à l’équation de Kaya : CO2 = CO2/NRJ x NRJ/GDP x GDP/POP x POP. Que l’on traduira par : Emissions de GES = Contenu en GES de l’énergie x Intensité énergétique de l’économie x Production brute par personne x Population. Mais encore? Toute discussion sur les facteurs de droite de l’équation n’est pas suffisante pour diminuer significativement les émissions de GES. Par exemple, si l’on décroît l’intensité énergétique de l’économie de 18% sur 10 ans, et que dans le même temps le PIB croît de 25% (soit 2.5% de croissance annuelle, ce dont rêve toute économie développée), et la population de quelques %, avec un contenu carbone de l’énergie constant voire même en diminution, in fine, les émissions de CO2 augmenteront malgré tout!

Il est clair que si l’on veut cesser d’enrichir l’atmosphère en CO2, il faut diviser par trois en 28 ans nos émissions mondiales. Sur quels facteurs allons-nous jouer?

– sur la population? Diviser par trois? Est-ce raisonnable? La tendance actuelle est de multiplier par 1.3 pour aboutir à 9 milliards en 2050. Guerre mondiale, épidémies massives, famines successives?

– si la population sera multipliée par 1.3, il faudra alors diviser la production par habitant par 4 (3 x 1.3) : une décroissance annoncée, ce n’est pas l’attitude communément admise de nos gouvernants.

– Le PIB mondial croît de 2.2%/an : pour diviser les émissions par 3, il faudra diviser l’intensité énergétique de l’économie par 9 (= 3 x 1.3 x 2.2). Cette intensité a baissé de 30% en 35 ans. En admettant (ce n’est pas gagné) que l’on arrive à baisser cette intensité de 50% d’ici 2050, il nous faudra pour cela baisser d’un facteur 4 le contenu en gaz carbonique de l’énergie, paramètre qui a baissé de 10% ces 40 dernières années.

Au surplus il faudra décarboner l’énergie d’un facteur de 1.5 pour contrecarrer l’accroissement de la consommation énergétique : baisser l’approvisionnement en fossiles de 2.7%/an d’ici 2050, et augmenter de 5%/an l’apport en EnR et Nuke (soit x 7 en 40 ans). Si tu continues le jeu des règles de trois, tu verras que ce résultat est impossible à obtenir.

Bien entendu, une autre alternative est de considérer d’entrée de jeu la décroissance de la consommation matérielle par individu comme normale (ce qui inclut aussi les services qui nécessitent des minerais ou de l’énergie). Cela revient à accepter la mise au régime comme une évolution souhaitable de nos sociétés. Nous n’en voulons pas, bien sûr, comme déjà Tocqueville l’avait indiqué. Mais même si nous la refusons, pourrons nous l’éviter ? Avec ce fichu PIB, la décroissance sera très difficile à éviter, non point parce qu’elle serait désirable, mais parce que, hélas pour nous, notre monde est fini. Dans tous les sens du terme.

Bruno Bourgeon

Le jeu. 29 juil. 2021 à 14:00, energie.environnement <energie.environnement@wanadoo.fr> a écrit :

Chers amis,

Toutes les pistes doivent, bien entendu, être explorée pour résoudre cette terrible maladie du biotope terrestre: L’excessive prolifération de l’espèce humaine.

Il en est une cependant dont on parle peu et qui, pourtant, me paraît digne d’intérêt. Partant du principe universellement admis que les riches font moins d’enfants que les pauvres, une meilleure répartition des richesses, ne serait-elle pas une solution à la fois élégante, pacifique, humaine et vertueuse ?

Il n’est pas question de prêcher un égalitarisme utopique, mais de réduire une tendance qui perdure depuis de nombreuses décennies: la croissance des inégalités dans le monde.

Il est également admis que, seuls les humains ayant un niveau de vie décent, ont le temps et les moyens (intellectuels, financiers, etc.) de se préoccuper de leur environnement (aussi bien immédiat que planétaire).

Il est bien évident que pour en arriver là, il faut, à la fois une prise de conscience et une autorité planétaire au dessus des égoîsmes nationaux.

Utopique ?

Pas tant que ça. Cela s’est déjà produit à deux reprises dans notre histoire récente: La création de la Sté Des Nations après la première guerre mondiale et l’Organisation des Nations Unies, àprès le seconde.

Comme Einstein, je crains fort que si nous attendons la 3ème, le problème sera définitivement réglé par la destruction quasi totale de notre espèce.

Ce qui fait dire à certains: »on va dans le mur ». D’autres, ferment les yeux et disent que la vie est belle, d’autres enfin rêvent de partir sur une autre planète ou mieux encore, de créer la planète artificielle  idéale.

No comment.

François-Michel MAUGIS – http://www.assee.fr

Bonjour les amis,

Quel est votre sentiment sur ce que dit mon camarade Jean-Loup Bertaux    Oté la vie est belle

Guy Pignolet

Bonjour,

Il parait que cette année, le jour du dépassement arrive le 29 Juillet.

Le journaliste  Theo Maneval d’Europe 1 m’a interviewé sur cet évènement ce matin matin à 07h45.

Jour du dépassement 2021 : 29 Juillet  

On peut écouter l’interview sur le site d’Europe 1; 

https://www.europe1.fr/emissions/L-interview-de-7h40/jour-du-depassement-les-humains-sont-trop-nombreux-sur-terre-selon-jean-loup-bertaux-4059994

Vous pouvez aussi trouver ce lien sur le dite de l’association Démographie Responsable, 

https://www.demographie-responsable.org/

Je fais partie du comité scientifique de Démographie Responsable

Notion fondée sur le concept d’empreinte écologique :

à cette date du 29 Juillet, l’humanité a donc consommé depuis le 1er janvier 21 tout ce que la Terre peut produire en un an de façon renouvelable (sans s’user), et  l’humanité a rejeté tous les déchets que la Terre peut absorber en un an sans se dégrader (en particulier le CO2).

Deux façons d’interpréter ce chiffre : On  consomme trop, ou on est trop nombreux pour les capacités de la planète Terre !

Vous connaissez ma prédilection pour le deuxième interprétation.

J’ai trouvé que Théo Maneval avait été très bon! Il avait bien travaillé le sujet. 

Jean-Loup Bertaux

Directeur de Recherche émérite au CNRS/LATMOS/UVSQ

Membre de l’Académie de l’Air et de l’Espace

Membre de l’International Academy of Astronautics

Auteur du livre : « Démographie, climat, migrations: l’état d’urgence » (Fauves Editions, 2017)

Henri Bergson, french philosopher:

« Laissez faire Vénus, et vous aurez Mars »

« If you let Venus do as she will, she will bring Mars upon you. »    

Venus, goddess of love; Mars, god of war.

MESURER POUR COMPRENDRE

COMPRENDRE POUR PREVOIR

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