LE FÉMINISME ISLAMIQUE N’A PAS DE SEXE-Abdessamad Dialmy

Le féminisme islamique n’a pas de sexe car il est également un produit masculin. Il a même été initialement fondé par des hommes. La masculinité n’est donc pas en soi un obstacle idéo-épistémologique à une lecture égalitariste/féministe islamique du Coran.

C’est là un féminisme transitionnel politiquement correct auquel il faut sensibiliser la majorité des musulmans, ces hommes et ces femmes qui restent encore attachés au principe de l’inégalité. Pour cause, l’iniquité d’un ordre international inconséquent, un facteur structurel qui empêche cette majorité mixte de considérer l’égalité de genre comme une valeur universelle.

Reprise de la notion soufie d’unité pour revendiquer une égalité de genre ontologique, naissance épiphanique des corps masculin et féminin grâce à une ascension mystique égale, offrande égale de ces corps à Dieu dans l’acte jihadiste de mourir, voile et « bus rose » anti-harcèlement sexuel sont autant d’expressions du féminisme islamique, ce faux féminisme pluriel et bricoleur au service d’un réformisme qui tente de réduire l’ampleur de l’islamité persistante de la domination masculine.

Docteur d’État, sociologue, Abdessamad Dialmy est expert-consultant en sexualité, genre, féminisme et islam(isme). Il a été professeur d’université au Maroc et à l’étranger. Il est l’auteur de nombreux livres.