La politique de l’enfant roi et l’éducation positive- Enfant roi : comment y faire face ?

On cherche toujours le meilleur pour son enfant, mai 68 est passé par là avec sa théorie farfelue « il est interdit d’interdire » alors certains parents qui voulaient révolutionner l’éducation ont choisi l’éducation libre que j’appelle l « éducation sauvage », non, la vie en société exige des règles et une tenue. P B CISSOKO

– Bruno Robes, professeur en sciences de l’éducation à l’université de Cergy-Pontoise et spécialiste de l’autorité enseignante

«On ne vit pas dans le monde des Bisounours» : ces parents qui délaissent l’éducation positive

«On ne vit pas dans le monde des Bisounours» : ces parents qui délaissent l’éducation positive

Et si l’éducation positive ne convenait pas à tous ? De plus en plus de parents font le choix de revenir à une éducation plus traditionnelle, avec un cadre. « On avait l’impression qu’il décidait de tout, tout seul, comme s’il n’y avait pas de règles », explique Alexandra, maman de quatre enfants.

Écouter, dialoguer, expliquer… Sur le papier, l’éducation bienveillante semble parfaite. Mais de plus en plus de parents abandonnent ce projet d’éducation, comme Amélie, maman de deux enfants. Lors de la naissance de son premier bébé, cette dernière décide d’adopter cette éducation dite positive. « On nous avait dit : Ce n’’est pas bien de leur dire non, il faut leur expliquer, ils sont à même de comprendre. Mais très vite, avec mon partenaire, on s’est rendu compte qu’on était fatigués parce qu’ont étaient toujours obligés d’argumenter et que, en fait, ça n’a porté pas toujours ses fruits », souligne-t-elle au micro d’Europe 1.

Rétablir des limites

Épuisée, Amélie décide de revenir à une éducation plus conventionnelle au bout de seulement deux ans. « En plus, avec l’arrivée du second, je n’en pouvais plus. On le disait une fois, on le disait deux fois, on leur a expliqué mais au bout d’un moment, ça devenait dangereux, ça n’allait pas », poursuit la jeune mère.

Comme elle, beaucoup de parents éprouvent la nécessité de rétablir des limites, comme Alexandra avec ses quatre enfants. « Ils restent des petits êtres un peu immatures », ironise-t-elle. « Ils ont besoin de se construire et je pense que c’est vraiment notre rôle en tant que parent. Et de toute façon, on ne vit pas dans le monde des Bisounours. On est là pour les élever et dans la vraie vie, je pense que les gens ne vont pas toujours leur parler avec toujours énormément de bienveillance », poursuit-elle.

« Il décidait de tout »

« La chose qui nous a fait un peu réfléchir, c’est qu’on avait l’impression qu’il décidait de tout, tout seul, comme s’il n’y avait pas de règles », souligne pour sa part Amélie, qui s’est inquiétée des conséquences pour le futur de ses enfants. « On se disait : ‘Si on lui laisse le choix tout le temps, il va croire qu’adulte, qu’il aura le choix de se lever à l’heure qu’il veut pour aller travailler par exemple. Donc, on n’avait vraiment pas l’impression qu’on l’emmenait sur le bon chemin », juge-t-elle.

Avec plus d’autorité et de fermeté, la situation s’est améliorée. Mais il est hors de question pour ces parents de lever la main sur leur enfant, assurent-elles. Europe1

 

L’évidence même Un enfant, ça s’éduque. On voit de suite ceux qui ont reçu une éducation de ceux qui ont été élevés façon enfant roi. Les parents soja qui élèvent leurs mômes sans les éduquer, il sera trop tard quand ils seront ado et qu’ils vous diront d’aller vous faire foutre

 

-Les pires gosses du monde sont ceux élevé avec l’éducation positive. Infernal enfant, totalement désintégrer adulte. L’éducation c’est comme tout, c’est une affaire de nuance entre rigueur, discipline et bienveillance.

Enfant roi : comment y faire face ?

Sommaire

L’enfant roi est un enfant qui ne supporte pas la frustration et la contradiction. De ce fait, il impose ses volontés avec colère. Qu’est-ce qui pousse un enfant à adopter ce genre de comportement ? Comment réagir en tant que parents ? Que faire pour éviter qu’un enfant ne devienne tyrannique ? Les réponses et conseils de Vincent Joly, psychologue pour enfants et adolescents.

Qu’est-ce qu’un enfant roi ?

L’enfant roi est un enfant qui n’accepte pas qu’on lui dise non car il ne tolère pas la frustration. C’est un enfant qui ne supporte pas qu’on lui pose des limites et qui adopte en ce sens des comportements explosifs très régulièrement pouvant nuire à son développement. Il est impossible de négocier avec lui. “La régularité et l’impossibilité de négocier est importante pour définir un enfant roi car tous les enfants peuvent un jour ou l’autre ne pas accepter ce que leur imposent leurs parents mais il est toujours possible de les convaincre par la négociation. Par conséquent, les parents d’un enfant roi n’ont d’autre choix que de céder à ses volontés pour qu’il se calme”, explique Vincent Joly.

Cette intolérance à la frustration se traduit par de la colère, de l’agressivité ou encore de la manipulation. Tyrannisé par ses propres envies, l’enfant ne parvient pas à les contrôler.

Enfant roi : d’où vient le problème ?

Plusieurs raisons peuvent expliquer le sentiment de toute puissance d’un enfant. Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’enfant n’est pas à blâmer car il est victime du comportement de ses parents et d’autres facteurs extérieurs.

Des parents

Dans une famille, un enfant peut prendre une place de toute puissance si ses parents ne se sentent pas légitimes dans les règles qu’ils lui imposent. “Si des parents ne se sentent pas légitimes dans leur autorité parentale c’est parce que celle-ci a été remise en cause par d’autres adultes comme les grands-parents, des amis ou l’autre parent en cas de divorce ou séparation”, indique le psychologue. Or, un parent qui ne croit pas aux règles qu’il dicte à son enfant (parce qu’il sait fait saper son autorité par d’autres) ne peut pas les lui imposer avec fermeté. L’enfant sent alors la faille et se rebelle.

Aussi, de plus en plus de parents ne veulent pas être perçus comme de mauvais parents par leur entourage et par leur enfant. Par peur d’être rejetés par leur progéniture, ils font tout pour être aimés et cèdent à toutes leurs envies. Mais le rôle d’un parent n’est pas de se faire aimer par lui, c’est de l’aimer et l’élever. “Je vois beaucoup de parents qui n’acceptent pas d’être imparfaits, c’est-à-dire qu’ils craignent qu’un jour leur enfant leur dise ‘je te déteste’ ou ‘je ne t’aime plus’ parce qu’ils ont imposé leurs règles. Mais il est tout à fait normal qu’un enfant ait des sentiments ambivalents envers ses parents, il y aura toujours des fluctuations dans leurs relations. Chaque parent doit assumer et accepter sa part négative dans la façon d’éduquer son/ses enfants”, constate le psychologue.

Des publicités pour enfants

L’abondance des publicités à destination des enfants à la télévision n’est pas sans conséquence sur leur développement. A l’âge de 12 ans, un enfant a vu plus de 100 000 spots de pub. “Les publicités vendent du manque, l’enfant a envie de posséder les choses qu’on lui vend mais ses parents ne peuvent/veulent pas toutes les lui offrir. Face à leur refus, il éprouve une grande frustration”, commente le spécialiste. Chez l’enfant, dont l’identité est en cours de construction, les publicités ne sont pas visionnées avec un esprit critique. Il ne comprend pas pourquoi ses parents refusent de lui acheter ce qu’il a vu à la télé alors qu’on lui a fait croire qu’il pouvait les avoir facilement. “Dans certains pays comme le Canada, les publicités pour enfants sont désormais interdites. En France, il y a malheureusement peu de réglementation autour des publicités à destination des enfants”, fait savoir Vincent Joly.

Comment l’éviter ?

  • Ne sapez pas l’autorité d’un parent devant son enfant ;
  • Imposez à votre enfant des règles auxquelles vous croyez ;
  • Faites-vous confiance en tant que parent ;
  • Ne posez pas des règles et punitions que vous ne pourrez pas tenir au risque de perdre en crédibilité ;
  • N’attendez pas d’être submergé par la colère pour imposer vos règles car vous prenez le risque de ne pas le faire intelligemment.

Rédaction : L’équipe PasseportSanté