La Ferme Des Animaux-George Orwell

«Un excellent ouvrage à redécouvrir pour comment l’éthologie nous ^permet de comprendre le monde humain .. »

Un certain 21 juin eut lieu en Angleterre la révolte des animaux. Les cochons dirigent le nouveau régime. Snowball et Napoléon, cochons en chef, affichent un règlement :«Tout ce qui est sur deux jambes est un ennemi.

Tout ce qui est sur quatre jambes ou possède des ailes est un ami. Aucun animal ne portera de vêtements. Aucun animal ne dormira dans un lit. Aucun animal ne boira d’alcool. Aucun animal ne tuera un autre animal. Tous les animaux sont égaux.»Le temps passe.

La pluie efface les commandements. L’âne, un cynique, arrive encore à déchiffrer :«Tous les animaux sont égaux, mais (il semble que cela ait été rajouté) il y en a qui le sont plus que d’autres.»

« J’ai conçu La Ferme des animaux avant tout comme une satire de la révolution russe. Je souhaitais qu’on en tire la morale suivante : les révolutions ne produisent d’amélioration radicale que lorsque les masses sont en alerte et savent congédier leurs meneurs dès que ces derniers ont fait leur boulot. »

C e roman satirique transpose le régime stalinien dans le monde des animaux. Il est ainsi aisé d’associer Sage à Lénine, Napoléon à Staline, Boule de Neige à Trotski, Malabar à Stakhanov,… Le personnage de l’âne, clairvoyant et cynique, pourrait représenter la position de l’auteur.

Quel est le message que G Orwell veut faire passer à travers la ferme des animaux que dénonce ?

Anti-staliniste convaincu, Orwell a précisément écrit cette fable pour dénoncer le totalitarisme soviétique.

De ce fait, la question « est-il possible d’organiser une société afin quelle assure légalité entre tout le monde, et ce, dans tous les aspects de la vie » se tire.

Bêtes d’Angleterre et d’Irlande, Animaux de tous les pays,

Prêtez l’oreille à l’espérance Un âge d’or vous est promis.

 L’homme tyran exproprié, Nos champs connaîtront l’abondance,

De nous seuls ils seront foulés, Le jour vient de la délivrance.

 Plus d’anneaux qui pendent au nez,

Plus de harnais sur nos échines,

Les fouets cruels sont retombés

 Éperons et morts sont en ruine.

Des fortunes mieux qu’en nos rêves,

D’orge et de blé, de foin, oui da,

De trèfle, de pois et de raves

Seront à vous de ce jour-là.

Ô comme brillent tous nos champs,

 Comme est plus pure l’eau d’ici,

Plus doux aussi souffle le vent

 Du jour que l’on est affranchi.

 Vaches, chevaux, oies et dindons,

Bien que l’on meure avant le temps,

Ce jour-là préparez-le donc,

 Tout être libre absolument.
Bêtes d’Angleterre et d’Irlande, Animaux de tous les pays,

Prêtez l’oreille à l’espérance Un âge d’or vous est promis.

D’avoir chanté un chant pareil suscita chez les animaux l’émotion, la fièvre et la frénésie. Sage l’Ancien n’avait pas entonné le dernier couplet que tous s’étaient mis à l’unisson.

Même les plus bouchés des animaux avaient attrapé l’air et jusqu’à des bribes de paroles.

 Les plus délurés, tels que cochons et chiens, apprirent le tout par cœur en quelques minutes.

Et, après quelques répétitions improvisées, la ferme entière retentit d’accents martiaux, qui étaient beuglements des vaches, aboiements des chiens, bêlements des moutons, hennissements des chevaux, couaccouac des canards.

Bêtes d’Angleterre, animaux de tous les pays : c’est ce qu’ils chantaient en chœur à leurs différentes façons, et d’un tel enthousiasme qu’ils s’y reprirent cinq fois de suite et d’un bout à l’autre.

Si rien n’était venu arrêter leur élan, ils se seraient exercés toute la nuit.

Malheureusement, Mr. Jones, réveillé par le tapage, sauta en bas du lit, persuadé qu’un renard avait fait irruption dans la cour. Il se saisit de la carabine, qu’il gardait toujours dans un coin de la chambre à coucher, et dans les ténèbres déchargea une solide volée de plomb.

Celle-ci se longea dans le mur de la grange, de sorte que la réunion des animaux prit fin dans la confusion. Chacun regagna son habitat en grande hâte : les quatrepattes leurs lits de paille, les volatiles leurs perchoirs. L’instant d’après, toutes les créatures de la ferme sombraient dans le sommeil.

« De nouveau rassemblés, les animaux étaient au comble de l’émotion, et à tue-tête chacun racontait ses prouesses au combat. À l’improviste et sur-le-champ, la victoire fut célébrée. On hissa les couleurs, on chanta Bêtes d’Angleterre plusieurs fois de suite, enfin le mouton qui avait donné sa vie à la cause fut l’objet de funérailles solennelles. Sur sa tombe on planta une aubépine. Au bord de la fosse, Boule de Neige prononça une brève allocution : « Les animaux, déclara-t-il, doivent se tenir prêts à mourir pour leur propre ferme. »

In wikipedia

George Orwell [dʒɔː(ɹ)dʒ ˈɔːwel]anom de plume d’Eric Arthur Blair, né le 25 juin 1903 à Motihari (Inde) pendant la période du Raj britannique et mort le 21 janvier 1950 à Londres, est un écrivainessayiste et journaliste britannique.

Son œuvre porte la marque de ses engagements, qui trouvent eux-mêmes pour une large part leur source dans l’expérience personnelle de l’auteur : contre l’impérialisme britannique, après son engagement de jeunesse comme représentant des forces de l’ordre colonial en Birmanie ; pour la justice sociale et le socialisme1,2, après avoir observé et partagé les conditions d’existence des classes laborieuses à Londres et à Paris ; contre les totalitarismes nazi et stalinien, après sa participation à la guerre d’Espagne. Il est membre du Syndicat national des journalistes et du Parti travailliste indépendant.

Témoin de son époque, Orwell est dans les années 1930 et 1940 chroniqueur, critique littéraire et romancier. De cette production variée, les deux œuvres au succès le plus durable sont deux textes publiés après la Seconde Guerre mondiale : La Ferme des animaux et surtout 1984, roman dans lequel il crée le concept de Big Brother, depuis passé dans le langage courant de la critique des techniques modernes de surveillance et de contrôle des individus. L’adjectif « orwellien » est également fréquemment utilisé en référence à l’univers totalitaire imaginé par cet écrivain britannique.