Je chemine avec Angélique Kidjo

« Avant d’être femme, avant d’être noire, je suis un être humain. Née dans une famille de dix enfants, au Bénin, j’ai reçu une éducation atypique. Mes parents étaient féministes : filles comme garçons, nous allions tous à l’école et participions équitablement aux tâches ménagères. Ils ne nous dictaient jamais notre conduite mais nous incitaient à nous remettre en question. Nous avons appris à associer la tête et le cœur à nos réflexions. Cela me définit bien : je suis cette personne à qui on a enseigné la tolérance. Et la musique, bien sûr, est inscrite au cœur de ma personnalité. Mon père jouait du banjo, ma mère chantait. C’est elle qui m’a appris à chanter. »

Angélique Kidjo est l’une des plus grandes voix venue d’Afrique. Décrétée « première diva africaine » par le Time Magazine, couronnée de quatre Grammy Awards, elle associe avec brio la beauté des musiques traditionnelles de son Bénin natal à l’énergie d’autres genres : pop, jazz, reggae… Chacun de ses albums est intimement lié à l’histoire de l’Afrique et à la défense des droits humains : esclavage, apartheid, égalité des sexes. Elle considère l’éducation comme un impératif visant à garantir justice et paix dans le monde. Ambassadrice de bonne volonté à l’Unicef depuis 2002, elle a créé sa propre fondation, Batonga, en 2006. Sa musique touche, rapproche et fédère: une main toujours tendue vers l’autre.

Entretiens menés par Sophie Lhuillier     @angeliquekidjo

Angélique Kidjo : « Les problématiques que nous avons n’ont pas de couleur »

Biographie

Angélique Kidjo est née le 14 juillet 1960 au Bénin, à Ouidah, près de Cotonou. Dès l’âge de 6 ans, elle intègre la troupe de théâtre dont sa mère est directrice et part en tournée en Afrique de l’Ouest. Son goût pour la danse et les musiques traditionnelles se développe . A 11 ans, elle intègre le « Kidjo Brothers Band » fondé par ses frères . A travers cette expérience, elle découvre le jazz, le gospel, la soul, le rhythm’ blues . En 1979, elle fait sa première radio, rencontre le producteur camerounais Ekambi Brillant et enregistre avec succès son 1er album Pretty à Paris en 1980. Elle décide de s’installer dans la capitale française où elle rencontre son futur mari, Jean Hebrail, musicien et compositeur. Elle devient en 1985 la chanteuse du groupe de jazz africain Phi-Phi et collabore à 3 de leurs albums avant de sortir en 1990 un album solo intitulé Parakou , suivi de concerts et festivals en France et Grande Bretagne. La reconnaissance internationale intervient en 1992 lorsque Chris Blackwell, le fondateur jamaïcain de Island Records la signe sur son label Mango. L’album Logozo marque le début de sa carrière internationale et elle s’envole pour le Japon, les Etats-Unis et l’Australie. S’ensuivent ensuite plusieurs albums, pour lesquels elle recevra plusieurs nominations et récompenses au Grammy Awards. Elle a aussi beaucoup enregistré des chansons pour des films, des séries télé et des documentaires. Depuis 2002, elle est ambassadrice de bienfaisance de l’Unicef. Elle est aussi l’instigatrice de la fondation Batonga, destinée à promouvoir l’éducation des jeunes filles africaines..

La chanteuse Angélique Kidjo a choisi la voix de l’engagement. Education des enfants, droits des femmes, lutte contre l’esclavage… elle nous parle de ses combats dans « Je chemine avec Angélique Kidjo » (Seuil, 08/04/2021).

Angélique Kidjo le 10 mars 2019 à WOMADelaide (Adélaïde, Australie)• Crédits : Tracey Nearmy / Contributeur – Getty

Angélique Kidjo, chanteuse, « première diva africaine » selon le Time Magazine, a été couronnée de quatre Grammy Awards – dont le Grammy Award 2020 du meilleur album de musique du monde pour Celia (Verve Records), album hommage à la chanteuse mythique. Elle associe les musiques traditionnelles du Bénin, dont elle est originaire, à d’autres genres, de la pop au jazz. Exilée à Paris pour fuir la dictature de Mathieu Kérékou, aujourd’hui installée aux Etats-Unis, elle relie sa musique à l’histoire de l’Afrique et à la défense des droits humains.

J’ai grandi dans cette notion qu’un être humain n’est pas une question de couleur de peau. (Angélique Kidjo)

Esclavage, apartheid, égalité des sexes, éducation des enfants, autant de causes pour lesquelles elle se bat activement en tant qu’ambassadrice de bonne volonté de l’Unicef depuis 2002 et fondatrice de la fondation Batonga pour l’éducation des filles en Afrique en 2006 (avec son mari, Jean Hébrail, et deux avocats).

Nous avons profondément peur de l’amour, on a choisi la violence et la haine. Comme disait ma mère, il est plus facile de haïr que d’aimer. (Angélique Kidjo)

Après La voix est le miroir de l’âme (Fayard 2017), traduction de Spirit Rising: My Life, My Music (Harper Collins), ses mémoires parues en anglais en 2014, paraît Je chemine avec Angélique Kidjo (Seuil, 08/04/2021), un livre d’entretiens menés par Sophie Lhuillier. Il retrace le parcours d’Angélique Kidjo, de son enfance à aujourd’hui, et lui permet de développer son point de vue sur ces diverses thématiques qui lui tiennent à coeur.

A noter, la sortie en juin 2021 de Mother Nature, l’album de la transmission, chanté au côtés de jeunes artistes comme Yemi Alade, Mr Eazy ou Burna Boy.

La dignité de l’homme dépend de la dignité de la terre, tout est lié. (Angélique Kidjo)

https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-culture/angelique-kidjo-la-voix-de-lengagement