FAMILLES POPULAIRES ET SCOLARISATION-Conflits des impératifs et effets de fragilité sociale-Harouna Sy

Le choix de l’intitulé, « Familles populaires et scolarisation » avec une double entrée conceptuelle conflits des impératifs et fragilité sociale, est une option théorique de réinterroger spécifiquement le phénomène hors école.

Et cette réinterrogation a révélé que ces conflits des impératifs des champs islamique, scolaire et des familles populaires dissimulent soigneusement des luttes de classes et donc des intérêts spécifiques.

Et l’espace des conflictualités à l’intérieur d’un espace de fragilité est celui de confrontation spécifique entre logiques de classes et d’institutions et stratégies des acteurs.

La place des familles dans les rapports sociaux définit leur mode d’obéissance à l’impératif religieux, la fragilité sociale spécifique à leur classe sociale retraduite spécifiquement par la configuration de chaque famille et ses dynamiques et, par l’effet de ceux-là, leur rapport différentiel à l’école et, en particulier, à la scolarisation.

Sociologue de l’éducation, Harouna Sy est professeur titulaire des universités à la FASTÉF de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages parus chez L’Harmattan et a publié une vingtaine d’articles dans des ouvrages collectifs et des revues nationales et internationales.

Chap 1

Religion ; enjeux de pouvoir et scolarisation

Aliénation et impératif islamique

Et

Rapport de la force sociale et impératif scolaire

Obligation scolaire et reproduction des inégalités

Chap 3 Familles populaires, conditionnement , fragilité sociale

Education dans les familles populaires

Chap 4

Influences religieuses sur la non adhésion des enfants à la scolarité

Parents , effets de fragilité sociale et scolarisation

Etc

Lire aussi

  • « Enfants de paysans pauvres à l’université publique – Auto exclusion des exclus de l’intérieur – Grand Format  Harouna Sy    Date de parution   16/09/2020

En incluant le monde rural dans son terrain de recherche et en faisant des enfants des paysans pauvres son objet d’étude, l’analyse de l’auteur semble se désinscrire de la tendance dominante de la sociologie de l’éducation qui porte souvent un intérêt quasi exclusif aux classes sociales caractéristiques de l’espace urbain. La réalité est que l’offre scolaire en milieu rural est largement insuffisante par rapport à la population scolarisable, et globalement, par ses filières, la formation professionnelle des enseignants, la qualité des infrastructures et l’organisation des classes, elle fait des établissements des lieux de relégation, et des enfants de paysans pauvres des exclus de l’intérieur contraints de construire leur carrière scolaire par des redoublements et diverses formes d’auto-exclusion.

La confrontation systématique des orientations politiques à cette réalité dévoile ce que l’intelligibilité des conditions de vie des parents et celles d’études des enfants doit au rapport de force politique. Les paysans pauvres étant la classe sociale la plus nombreuse et la plus démunie, la crédibilité de tout processus de démocratisation ne doit être établie que par les indices de sélectivité de leurs enfants à tous les niveaux du système et par la qualité de leur carrière scolaire.
Le rapport de force au fondement de la démocratisation véritable du système d’enseignement sera celui qui aura déjà imposé une réforme agraire d’abolition de la pauvreté en terre et entrepris le développement des forces productives dam le monde rural.