Suite aux reportages sur la tv 5 le 02/03/2025 : la colonisation et ses travers
Gide Disait : Maintenant je sais, je ne me tairait plus …( au sujet du portage et des travaux forcés en Afrique pour la construction des chemins de fer au Congo etc, pendant 13 ans. PBC
André Gide a passé près de un an (de juillet 1926 à mai 1927) dans les possessions françaises de l’Afrique équatoriale. La description des conditions de vie des Noirs le long du Congo et au Tchad forme un véritable réquisitoire contre l’administration coloniale et a fait sensation.
Grâce à ces remarques sociologiques et ethnologiques, nous sommes, au-delà de l’aspect purement politique, en présence d’un des grands livres de voyage de notre littérature.
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En 1926, André Gide voyage au Congo pendant presque un an. Son carnet retrace son périple et dénonce avec virulence les violences coloniales françaises envers les habitants, indignes, pour lui, des principes que doit défendre son pays.
De juillet 1926 à mai 1927, André Gide et son compagnon Marc Allégret parcourent l’Afrique équatoriale française. Le romancier retranscrit les observations de son long voyage dans un carnet. Il y relate dans sa langue élégante la beauté des terres visitées, et, avec une colère froide, la terrible exploitation des habitants par les industriels français et l’administration coloniale. Le livre marquera un tournant en France, perçu à sa parution comme un réquisitoire contre la violence de la colonisation, provoquant une large prise de conscience (Albert Londres partira sur les traces de Gide peu après, ce qui deviendra son reportage Terre d’ébène) et de très vives réactions des nationalistes inquiets des intérêts de l’empire colonial.
Au-delà du geste politique de l’auteur, Voyage au Congo est aussi un témoignage important au regard de l’histoire de la colonisation, documentant à la fois les horreurs de la mainmise française, mais aussi l’impossibilité — dont l’auteur lui-même ne peut être exonéré — d’en penser la fin.
André Gide (1869-1951), est un romancier majeur du XXe siècle, prix Nobel de Littérature en 1947.
Hélène Blais est professeure d’histoire contemporaine à l’École normale supérieure – PSL et historienne de la colonisation.
De juillet 1926 à mai 1927, André Gide s’offre le périple en Afrique équatoriale française dont il rêvait et en tient le journal. En voyageur aisé, il se prépare à être fasciné par le continent qu’il découvre. Mais c’est une tout autre réalité qui s’impose à lui.À sa parution, Voyage au Congo secoue l’opinion. Gide, fort de sa stature publique, y dénonce avec colère les effroyables exactions des compagnies forestières qui y représentent la France et ses intérêts.
Publié en juillet 1927, son livre met noir sur blanc ce que nombreux savent mais ne veulent pas changer, provoquant une large prise de conscience (Albert Londres, parti sur les traces de Gide peu après, livrera à son tour son témoignage dans Terre d’ébène). Avec ce texte, Gide apparaît pour la première fois en intellectuel engagé.Lire Voyage au Congo aujourd’hui est passionnant au regard de l’histoire de la colonisation. Gide y présente de nombreuses preuves de ce qu’il dénonce, donne la parole aux Africains.
Mais l’ouvrage porte aussi la marque d’une époque caractérisée par le refus — ou l’impossibilité — d’envisager la fin du colonialisme.L’ouvrage est préfacé par Hélène Blais, professeure d’histoire contemporaine à l’École normale supérieure – PSL et historienne de la colonisation.21,90 €Voyage au Congo André Gide— Qu’est-ce que vous allez chercher là-bas ?— J’attends d’être là-bas pour le savoir.André Gide