Sur la philosophie africaine: Critique de l’ethnophilosophie de Paulin J. Hountondji 

«Un philosophe qui a fait couler beaucoup d’encre,  un penseur indispensable pour toute formation philosophique en Afrique. Il faut le comprendre avant de le critiquer. Nous avons l’université de Besançon en commun» PBC

«Ancien élève de l’École normale supérieureagrégé de philosophie, docteur en philosophie de l’université Paris X1, il a enseigné aux universités de BesançonKinshasaLubumbashi. Il enseigne depuis 1972 à l’université d’Abomey-Calavi au Bénin (ex-Université nationale du Bénin). Il est membre fondateur du Conseil inter-africain de philosophie (CIAP) dont la revue scientifique Conséquences n’a eu qu’un seul numéro. À la suite du changement de régime consécutif à la Conférence des forces vives de la nation de février 1990 au Bénin, il a successivement occupé les fonctions de ministre de l’Éducation nationale dans le gouvernement de transition (1990-1991), puis ministre de la Culture et de la Communication (1991-1993). Ensuite chargé de mission du président de la République, il démissionne en octobre 1994 pour reprendre ses enseignements. En 2009, il est directeur du Centre africain de hautes études dont le siège est à Porto-Novo au Bénin. »wikipedia

Beaucoup d’auteurs africains contemporains restent les prisonniers de la recherche d’une conception du monde, d’une philosophie, résidant dans une âme «africaine », unique pour tout le continent, renvoyant à un passé mythique. Paulin Hountondji montre comment ces étranges constructions conceptuelles ont pu jouer un rôle positif dans la résistance menée par les intellectuels à la domination coloniale : ils répondaient ainsi à la négation de l’opprimé contenue en elle ; réponse cependant ambiguë, ne serait-ce que parce qu’elle était bâtie sur des principes tirés des travaux d’ethnologues européens, le Père Tempels en particulier. Les indépendances ont ouvert une nouvelle période historique ; ces mêmes élaborations philosophiques ont changé de sens : jadis expression d’une certaine résistance anticoloniale, elles sont désormais une idéologie justifiant et renforçant les dominations étatiques contemporaines ; les intellectuels qui les fabriquent ne sont plus que les « griots » des régimes en place.

En analysant sans complaisance les œuvres de Nkrumah et celle, entre autres, du Camerounais Towa, du Rwandais Kagamé, Hountondji met à nu et dénonce cette inversion. L’entreprise critique dont ce livre pose les jalons lui apparaît être l’étape nécessaire sur le chemin de « la libération de la créativité théorique » des peuples d’Afrique, de leur participation à part entière au débat intellectuel universel.