Dans le cadre du dossier des 5, 5 milliards F Cfa, le Doyen des juges près le Pool judiciaire financier (Pjf) a inculpé et écroué Ibrahima Ba, son chauffeur Cheikh Tidiane Seck et l’opérateur économique Saliou Sylla pour association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, suite au traitement d’un rapport de la Centif. Considéré comme le personnage central de cette affaire, Amadou Sall échappe à la Justice à laquelle il fait faux bond depuis plusieurs mois. Attendu à Dakar, Waly Seck se rapproche aussi du vide.
C’est ce qu’on appelle un dossier à tiroirs : en attendant Amadou Sall et Waly Seck, le juge du 1er Cabinet du Pool judiciaire financier (Pjf) a placé hier sous mandat Ibrahima Ba, Saliou Sylla et Cheikh Tidiane Seck pour association de malfaiteurs et blanchiment de capitaux. Placés en garde à vue entre mercredi et jeudi, les trois mis en cause sont cités dans un rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), notamment le dossier lié à l’affaire des 5, 5 milliards de F Cfa pour lequel M. Sylla, opérateur économique et gérant d’un bureau de change, a été arrêté en premier. C’est-à-dire le mercredi.
Aujourd’hui, il y a l’ombre de M. Amadou Sall derrière ces arrestations exécutées dans le cadre d’une délégation judiciaire confiée à la Division des investigations criminelles (Dic). Convoqué il y a plusieurs mois, M. Sall, hors du territoire national, n’avait pas répondu à la convocation du Pjf.
Il y a aussi l’ombre de Waly Seck. Le chanteur adulé est aussi cité dans ce rapport de la Centif qui fait tressaillir décidément de peur les hommes d’affaires sénégalais dont beaucoup ont défilé dans les bureaux étouffants du Parquet ou des juges d’instruction près le Pool judiciaire financier. Attendu prochainement dans ces locaux, le prince «faramarène», au même titre que Mahamadane Sarr, patron de Lansar Automobile, placé sous mandat de dépôt depuis plusieurs mois dans le cadre de l’enquête, est ciblé pour avoir reçu 210 millions de F Cfa. Tout comme Mamadou Sy, pour 1 milliard F Cfa, entre autres, dans le cadre de transactions jugées douteuses par la Centif.