Migration – De retour au bercail; le Sénégal, mère Fabinta Lo se livre et détaille son projet de « Maison de la femme migrante » nos compatriotes ont du talent.

Il n’y a pas d’âge pour initier et entreprendre , cette mama vit une retraite active et les jeunes qu’en dites-vous ? P B Cissoko

Dans notre Chapitre (Avril-Juin) consacré aux Migrations (20 reportages, mini-dossiers, interviews sur la question des Migrations au Sénégal), en collaboration avec l’organisation Article 19, nous sommes allés à la rencontre d’une dame revenue au Sénégal après un long séjour en Europe.

Après avoir passé 14 ans en Italie où elle gagnait sa vie, la Sénégalaise Fabinta Lo a décidé de rentrer au bercail pour se mettre au service des femmes qui sont le plus dans le besoin. Installée aux Parcelles Assainies, cette ancienne migrante est devenue aujourd’hui présidente d’un GIE (Groupement d’intérêt économique) qui regroupe plusieurs femmes, afin de les aider à avoir une indépendance financière. Dans une interview accordée à PressAfrik, elle a soutenu n’avoir pas regretté de prendre cette décision, avant d’inviter les migrantes en difficultés en Europe à rentrer au pays pour se « refaire ». ENTRETIEN….

Fabinta Lo, ancienne émigrée revenue au Sénégal après 14 ans passés en Europe

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Présentez-vous à nos internautes et dites-nous combien d’années avez-vous fait en Europe ?

Je m’appelle Fabinta Lo, professeure d’Espagnol à la retraite, fabricante de poupée artisanale noire et chiffon et présidente d’un GIE dénommé « Degu and leguey ».

Après des années passées en Europe, vous êtes de retour au Sénégal. Qu’est-ce qui vous a motivé à rentrer au pays ?

C’est en 1999 que j’ai émigré en Italie à la suite d’un regroupement familial. J’ai passé 14 années pendant lesquelles j’ai travaillé comme médiatrice linguistique et culturelle. C’est à dire, je travaillais avec les émigrés. Je constituais une sorte de pont entre l’administration italienne et les émigrés. C’est qui m’a amené à travailler pendant quelques années à la police des émigrés. J’y ai travaillé longtemps et j’étais dans un bureau où je devais prendre les rendez-vous pour les émigrés parce qu’ils ne parlaient pas bien l’italien. Parfois il arrivait que je tombe sur des personnes qui parlent le « Dioula » et puisque je suis née au Mali et j’ai grandi au Burkina Faso, cette langue ne m’est pas inconnue. Ensuite, il y a des émigrés qui ne parlent que le français et d’autres aussi que le Wolof. Les Italiens ont beaucoup de difficultés pour les comprendre. Donc, j’étais une sorte de facilitatrice car je les aidais.

En Italie, j’ai aussi travaillé dans les hôpitaux comme interprète. Il y avait ce problème de langue que les émigrés ne maîtrisaient pas. A chaque fois qu’il y avait un entretien, on faisait appel à mes services. J’ai travaillé aussi dans les écoles. Quand il y avait un enfant qui venait de l’Afrique francophone, j’étais appelée à la rescousse. Parfois l’enfant ne comprend pas l’italien quand il vient d’arriver. Il n’a même pas fréquenté l’école en Afrique. Je dois l’accompagner les tout premiers mois pour qu’il s’insère dans le cursus scolaire. Il y en a qui s’en sortent très bien. Malheureusement, il y’en a qui trainent aussi des lacunes. Je travaillais avec eux. Même si ce n’est pas l’insertion, dans les classes où il y a des enfants émigrés, les enseignants veulent souvent savoir leur culture. Et là j’interviens.

Je faisais des comptes. Les enfants aiment ça. D’ailleurs c’est ce qui m’a poussé à écrire le premier livre en Italien intitulé « Le coq chante », pour expliquer un peu la culture de mon pays. J’ai travaillé un peu partout. Dans les communes, avec les couples en difficulté, les assistantes sociales ect. Il m’est arrivé de travailler dans des universités au bout de ces 14 ans.

 

Comment se passe votre retour au Sénégal en termes de projets d’activités que vous avez mis en place ?

Depuis que je suis rentrée, j’ai regretté les années passées là-bas. Ce n’est pas un regret dans le vrai sens du terme parce que quand même, ça m’a permis d’apprendre beaucoup de choses. Quand on voyage, on apprend aussi. Ce côté, ça m’a été bénéfique. Mais sur d’autres plans, ça n’a pas été bénéfique et je suis retournée chez moi, après 14 ans passés. Depuis mon retour, je me suis mise au service de ma communauté. J’ai créé un groupement de femmes que je dirige. Et les femmes apprennent à fabriquer des savons, de l’eau de javel. Nous avons reçu ces formations grâce au 3FPT  (Fonds de Financement de la Formation professionnelle et technique) que je remercie au passage parce que cette agence nous a été un grand apport.
« Je ne regrette pas d’avoir fait ce choix de retourner au pays »

Nous avons appris beaucoup de choses en saponification. Récemment, l’agence nous a offert une formation en transformation de fruits et légumes. Ce n’est pas une mince affaire. Nous en sommes ravies, nous les femmes. Parce que ça nous permet d’avoir une activité, une occupation lucrative. On ne regrette pas d’avoir fait ce choix de retourner au pays, ne serait-ce que pour aider ces femmes à s’en sortir surtout avec cette période de Covid-19 où tout a été bouleversé. Je remercie le bon Dieu de m’avoir donné cette idée d’être au service de celles qui en ont vraiment besoin.

En plus de cette activité de GIE, je fabrique des poupées toujours avec des thèmes. Je les exporte souvent aux Etats Unis. Ces poupées connaissent un engouement qu’on ne retrouve pas chez nous. Ici au Sénégal, les poupées ne sont pas tellement ce que les gens souhaitent pour leurs enfants. On souhaite des poupées blanches. Ce qui est dommage. Il faut qu’on aime sa culture. C’est ma conviction. La culture, si on ne l’a pas, on n’a pas d’identités. Mes poupées noires permettaient de connaître beaucoup de choses de l’Afrique et même des Etats Unis. Je fabrique des poupées afro-américaines comme Anta Madjiguène Ndiaye qu’on appelle Ana Kinsley parce qu’elle a été vendue, elle a transité par les pays jamaïcains. Ensuite, elle a été déposée aux Etats-Unis, vendue à un monsieur qui est très riche et qui avait des plantations. Je raconte son histoire parce qu’il faut la connaître aussi.

Ensuite, je fabrique une poupée à l’effigie de Rosa Park, cette noire américaine qui a résisté aux blancs. Je fabrique aussi des poupées à l’effigie des héroïnes africaines et sénégalaises comme Ndatté Yalla ou Aline Sitoé Diatta du Sénégal, ou la princesse Yenega du Burkina. Je fabrique aussi à l’effigie de la reine Pokou en Côte d’Ivoire. À chaque fois que je présente une poupée, je raconte l’histoire de l’héroïne qui est cachée derrière. Comme activité toujours, j’écris. Je viens de publier un livre de compte qui s’appelle « les comptes de Keur Domou Sagar » entièrement illustré avec mes poupées, versions française et anglaise. En gros, je pense que c’est tout comme activité.

Et vous avez des projets ?

Le projet que j’ai et auquel je ne cesse de rêver, c’est le film documentaire qui est là en stand-by. C’est sur les violences faites aux femmes migrantes. On a déposé partout le scénario, mais jusqu’à présent on n’a pas eu de retour positif. On attend, on espère quand même qu’un jour viendra ce rêve sera une réalité. J’ai d’autres projets sur les poupées. Je voudrais avoir des poupées qui parlent beaucoup de langues africaines.

Je suis en train de voir comment réaliser cela. Mais je pense bien que ce serait possible si je pouvais avoir le financement pour aller en Chine et les fabriquer sur place. Des poupées qui vont dire en langue nationale, « maman je voudrais aller à l’école, maman je ne veux pas être excisée, maman, je n’aime pas le blanchiment de la peau ». Des messages de ce genre pour les enfants. Parce que l’éducation ça commence dès le berceau. Il faut qu’on leur inculque ces messages si importants depuis le bas âge. À mon humble, ça va faire tâche d’huile.

 

Que conseillez-vous aux femmes qui souhaitent rentrer au bercail ?

Qu’elles reviennent au bercail. Ça ne sert à rien de rester dans un pays où on ne travaille pas. En plus de cela, il y a les violences verbales ou physiques dont elles font l’objet durant leur séjour. Moi, je pense que le mieux c’est de rentrer. Notre film documentaire a un volet pour ces femmes. C’est à dire la construction d’une maison pour la femme migrante. Vous savez le retour est souvent assimilé à de l’échec, la honte de retourner parce qu’on a rien. Tout cela ce sont des faux problèmes. Il faut rentrer.
« On peut se refaire chez-soi »

Avec notre projet, la femme pourrait séjourner quelques temps dans cette maison, apprendre une activité qui lui permettrait de gagner quelque chose. Et puis, s’insérer petit à petit dans la société. Le fait de quitter le pays d’accueil et de retourner chez soi dans la famille, c’est mal vu. Beaucoup de femmes ont raison. On est sujet à des railleries, des médisances ect… Ces gens-là qui vous médisent ne savent pas les réalités des pays d’accueil. C’est pour cette raison qu’on aurait aimé avoir cette maison de la femme migrante. Que ça soit les hommes ou les femmes, j’encourage tous ceux qui sont dans les pays occidentaux et qui ont des difficultés, de rentrer. On peut se refaire chez soi. C’est le message que je lance à tout le monde.

Ceux qui sont tentés de prendre des embarcations, à ceux-là, je leur dirai d’arrêter. Il y a plus rien là-bas. C’est le mouvement contraire. Les occidentaux veulent s’implanter en Afrique, parce qu’ils savent bien que plus rien ne marche là-bas. En Europe, c’est l’individualisme, par contre en Afrique, on est en famille. Même si on n’a rien, on reste chez soi, on dort et on mange. Là-bas, si vous ne travaillez pas, vous ne mangez pas et parfois, vous pouvez vous retrouver dans la rue.
Dans notre Chapitre (Avril-Juin) consacré aux Migrations (20 reportages, mini-dossiers, interviews sur la question des Migrations au Sénégal), en collaboration avec l’organisation Article 19, nous sommes allés à la rencontre d’une dame revenue au Sénégal après un long séjour en Europe.

Après avoir passé 14 ans en Italie où elle gagnait sa vie, la Sénégalaise Fabinta Lo a décidé de rentrer au bercail pour se mettre au service des femmes qui sont le plus dans le besoin. Installée aux Parcelles Assainies, cette ancienne migrante est devenue aujourd’hui présidente d’un GIE (Groupement d’intérêt économique) qui regroupe plusieurs femmes, afin de les aider à avoir une indépendance financière. Dans une interview accordée à PressAfrik, elle a soutenu n’avoir pas regretté de prendre cette décision, avant d’inviter les migrantes en difficultés en Europe à rentrer au pays pour se « refaire ». ENTRETIEN….

Fabinta Lo, ancienne émigrée revenue au Sénégal après 14 ans passés en Europe

 

Présentez-vous à nos internautes et dites-nous combien d’années avez-vous fait en Europe ?

Je m’appelle Fabinta Lo, professeure d’Espagnol à la retraite, fabricante de poupée artisanale noire et chiffon et présidente d’un GIE dénommé « Degu and leguey ».

Après des années passées en Europe, vous êtes de retour au Sénégal. Qu’est-ce qui vous a motivé à rentrer au pays ?

C’est en 1999 que j’ai émigré en Italie à la suite d’un regroupement familial. J’ai passé 14 années pendant lesquelles j’ai travaillé comme médiatrice linguistique et culturelle. C’est à dire, je travaillais avec les émigrés. Je constituais une sorte de pont entre l’administration italienne et les émigrés. C’est qui m’a amené à travailler pendant quelques années à la police des émigrés. J’y ai travaillé longtemps et j’étais dans un bureau où je devais prendre les rendez-vous pour les émigrés parce qu’ils ne parlaient pas bien l’italien. Parfois il arrivait que je tombe sur des personnes qui parlent le « Dioula » et puisque je suis née au Mali et j’ai grandi au Burkina Faso, cette langue ne m’est pas inconnue. Ensuite, il y a des émigrés qui ne parlent que le français et d’autres aussi que le Wolof. Les Italiens ont beaucoup de difficultés pour les comprendre. Donc, j’étais une sorte de facilitatrice car je les aidais.

En Italie, j’ai aussi travaillé dans les hôpitaux comme interprète. Il y avait ce problème de langue que les émigrés ne maîtrisaient pas. A chaque fois qu’il y avait un entretien, on faisait appel à mes services. J’ai travaillé aussi dans les écoles. Quand il y avait un enfant qui venait de l’Afrique francophone, j’étais appelée à la rescousse. Parfois l’enfant ne comprend pas l’italien quand il vient d’arriver. Il n’a même pas fréquenté l’école en Afrique. Je dois l’accompagner les tout premiers mois pour qu’il s’insère dans le cursus scolaire. Il y en a qui s’en sortent très bien. Malheureusement, il y’en a qui trainent aussi des lacunes. Je travaillais avec eux. Même si ce n’est pas l’insertion, dans les classes où il y a des enfants émigrés, les enseignants veulent souvent savoir leur culture. Et là j’interviens.

Je faisais des comptes. Les enfants aiment ça. D’ailleurs c’est ce qui m’a poussé à écrire le premier livre en Italien intitulé « Le coq chante », pour expliquer un peu la culture de mon pays. J’ai travaillé un peu partout. Dans les communes, avec les couples en difficulté, les assistantes sociales ect. Il m’est arrivé de travailler dans des universités au bout de ces 14 ans.

 

Comment se passe votre retour au Sénégal en termes de projets d’activités que vous avez mis en place ?

Depuis que je suis rentrée, j’ai regretté les années passées là-bas. Ce n’est pas un regret dans le vrai sens du terme parce que quand même, ça m’a permis d’apprendre beaucoup de choses. Quand on voyage, on apprend aussi. Ce côté, ça m’a été bénéfique. Mais sur d’autres plans, ça n’a pas été bénéfique et je suis retournée chez moi, après 14 ans passés. Depuis mon retour, je me suis mise au service de ma communauté. J’ai créé un groupement de femmes que je dirige. Et les femmes apprennent à fabriquer des savons, de l’eau de javel. Nous avons reçu ces formations grâce au 3FPT  (Fonds de Financement de la Formation professionnelle et technique) que je remercie au passage parce que cette agence nous a été un grand apport.
« Je ne regrette pas d’avoir fait ce choix de retourner au pays »

Nous avons appris beaucoup de choses en saponification. Récemment, l’agence nous a offert une formation en transformation de fruits et légumes. Ce n’est pas une mince affaire. Nous en sommes ravies, nous les femmes. Parce que ça nous permet d’avoir une activité, une occupation lucrative. On ne regrette pas d’avoir fait ce choix de retourner au pays, ne serait-ce que pour aider ces femmes à s’en sortir surtout avec cette période de Covid-19 où tout a été bouleversé. Je remercie le bon Dieu de m’avoir donné cette idée d’être au service de celles qui en ont vraiment besoin.

En plus de cette activité de GIE, je fabrique des poupées toujours avec des thèmes. Je les exporte souvent aux Etats Unis. Ces poupées connaissent un engouement qu’on ne retrouve pas chez nous. Ici au Sénégal, les poupées ne sont pas tellement ce que les gens souhaitent pour leurs enfants. On souhaite des poupées blanches. Ce qui est dommage. Il faut qu’on aime sa culture. C’est ma conviction. La culture, si on ne l’a pas, on n’a pas d’identités. Mes poupées noires permettaient de connaître beaucoup de choses de l’Afrique et même des Etats Unis. Je fabrique des poupées afro-américaines comme Anta Madjiguène Ndiaye qu’on appelle Ana Kinsley parce qu’elle a été vendue, elle a transité par les pays jamaïcains. Ensuite, elle a été déposée aux Etats-Unis, vendue à un monsieur qui est très riche et qui avait des plantations. Je raconte son histoire parce qu’il faut la connaître aussi.

Ensuite, je fabrique une poupée à l’effigie de Rosa Park, cette noire américaine qui a résisté aux blancs. Je fabrique aussi des poupées à l’effigie des héroïnes africaines et sénégalaises comme Ndatté Yalla ou Aline Sitoé Diatta du Sénégal, ou la princesse Yenega du Burkina. Je fabrique aussi à l’effigie de la reine Pokou en Côte d’Ivoire. À chaque fois que je présente une poupée, je raconte l’histoire de l’héroïne qui est cachée derrière. Comme activité toujours, j’écris. Je viens de publier un livre de compte qui s’appelle « les comptes de Keur Domou Sagar » entièrement illustré avec mes poupées, versions française et anglaise. En gros, je pense que c’est tout comme activité.

Et vous avez des projets ?

Le projet que j’ai et auquel je ne cesse de rêver, c’est le film documentaire qui est là en stand-by. C’est sur les violences faites aux femmes migrantes. On a déposé partout le scénario, mais jusqu’à présent on n’a pas eu de retour positif. On attend, on espère quand même qu’un jour viendra ce rêve sera une réalité. J’ai d’autres projets sur les poupées. Je voudrais avoir des poupées qui parlent beaucoup de langues africaines.

Je suis en train de voir comment réaliser cela. Mais je pense bien que ce serait possible si je pouvais avoir le financement pour aller en Chine et les fabriquer sur place. Des poupées qui vont dire en langue nationale, « maman je voudrais aller à l’école, maman je ne veux pas être excisée, maman, je n’aime pas le blanchiment de la peau ». Des messages de ce genre pour les enfants. Parce que l’éducation ça commence dès le berceau. Il faut qu’on leur inculque ces messages si importants depuis le bas âge. À mon humble, ça va faire tâche d’huile.

 

Que conseillez-vous aux femmes qui souhaitent rentrer au bercail ?

Qu’elles reviennent au bercail. Ça ne sert à rien de rester dans un pays où on ne travaille pas. En plus de cela, il y a les violences verbales ou physiques dont elles font l’objet durant leur séjour. Moi, je pense que le mieux c’est de rentrer. Notre film documentaire a un volet pour ces femmes. C’est à dire la construction d’une maison pour la femme migrante. Vous savez le retour est souvent assimilé à de l’échec, la honte de retourner parce qu’on a rien. Tout cela ce sont des faux problèmes. Il faut rentrer.
« On peut se refaire chez-soi »

Avec notre projet, la femme pourrait séjourner quelques temps dans cette maison, apprendre une activité qui lui permettrait de gagner quelque chose. Et puis, s’insérer petit à petit dans la société. Le fait de quitter le pays d’accueil et de retourner chez soi dans la famille, c’est mal vu. Beaucoup de femmes ont raison. On est sujet à des railleries, des médisances ect… Ces gens-là qui vous médisent ne savent pas les réalités des pays d’accueil. C’est pour cette raison qu’on aurait aimé avoir cette maison de la femme migrante. Que ça soit les hommes ou les femmes, j’encourage tous ceux qui sont dans les pays occidentaux et qui ont des difficultés, de rentrer. On peut se refaire chez soi. C’est le message que je lance à tout le monde.

Ceux qui sont tentés de prendre des embarcations, à ceux-là, je leur dirai d’arrêter. Il y a plus rien là-bas. C’est le mouvement contraire. Les occidentaux veulent s’implanter en Afrique, parce qu’ils savent bien que plus rien ne marche là-bas. En Europe, c’est l’individualisme, par contre en Afrique, on est en famille. Même si on n’a rien, on reste chez soi, on dort et on mange. Là-bas, si vous ne travaillez pas, vous ne mangez pas et parfois, vous pouvez vous retrouver dans la rue.