Madame Arame Fall Diop, ancienne camarade de Cheikh Anta Diop: Une brillante sénégalaise, inconnue du grand public

Nous ne devons jamais oublier, ces géants de la pensée. On parle plus des médiocres que de nos intellectuels qui donnent à l’Afrique ses lettres de noblesse. Merci à Sako Mady et Ndiaga DIA-P B CISSOKO

Rédigé par leral.net le Dimanche 8 Mars 2020 à 00:20 | | 0 commentaire(s)|

Madame Arame Fall Diop, ancienne camarade promotion de Cheikh Anta Diop, ayant soutenu sa thèse sur les nominaux en langue « sereer siin », à l’université Paris III est une brillante sénégalaise, inconnue du grand public.

Chercheure émérite, intellectuelle avertie, Arame Fall Diop a toujours porté le combat pour la promotion des langues nationales qu’elle considère comme un outil d’identité nationale.

Professeure à l’Université de Cheikh Anta Diop, et Chercheure au Centre de Linguistique Appliquée de Dakar et, à l’IFAN, Arame Fall Diop fait partie des intellectuels les plus productifs de son temps.

Auteure du premier dictionnaire français-Wolof, elle a également traduit la Constitution du Sénégal, le Code des marchés publics et « Une Si longue lettre » de Mariama Ba en Wolof. Ses nombreux ouvrages d’apprentissage publiés, montrent que les langues peuvent exprimer les concepts du savoir moderne.

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Une brillante sénégalaise inconnue du grand public

Publié le : 19/03/2021

Madame Arame Fall Diop, ancienne camarade promotion de Cheikh Anta Diop, ayant soutenu sa thèse sur les nominaux en langue « sereer siin », à l’université Paris III est une brillante sénégalaise, inconnue du grand public.

Re émérite, intellectuelle avertie, Arame Fall Diop a toujours porté le combat pour la promotion des langues nationales qu’elle considère comme un outil d’identité nationale. Professeure à l’Université de Cheikh Anta Diop, et Chercheure au Centre de Linguistique Appliquée de Dakar et, à l’IFAN, Arame Fall Diop fait partie des intellectuels les plus productifs de son temps.

Auteure du premier dictionnaire français-Wolof, elle a également traduit la Constitution du Sénégal, le Code des marchés publics et « Une Si longue lettre » de Mariama Ba en Wolof. Ses nombreux ouvrages d’apprentissage publiés, montrent que les langues peuvent exprimer les concepts du savoir moderne.
Aujourd’hui, du haut de ses 84 ans, Arame reste un pilier et une figure de la vie culturelle, symbole d’une révolution jadis, portée par Cheikh Anta Diop. Aujourd’hui, du haut de ses 84 ans, Arame reste un pilier et une figure de la vie culturelle, symbole d’une révolution jadis, portée par Cheikh Anta Diop.

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Arame Diop FAL honorée à la 16e Fildak

Lundi 27 Novembre 2017

La linguiste Arame Fall Diop et la bibliothécaire et éditrice Antoinette Fall Corréa, ‘’deux pionnières de la culture sénégalaise’’, ont été honorées, dimanche, à la 16e édition de la Foire internationale du livre et du matériel didactique de Dakar (FILDAK).

Vous avez travaillé pour votre pays, vous avez hissé le rayonnement culturel du Sénégal au rang le plus élevé. Votre nation vous rend hommage aujourd’hui et vous est reconnaissante’’, a dit à leur endroit le secrétaire général du ministère de la Culture, Birane Niang. Les divers témoignages faits sur les deux femmes de lettres, révèlent ‘’deux parcours exceptionnels’’. Arame Fall Diop, linguiste de renommée internationale ‘’a partagé et a fait aimer les langues nationales’’ à beaucoup de citoyens sénégalais.

Elle a dédié, souligne l’ancien directeur de l’Ecole des bibliothécaires, archivistes et documentalistes (EBAD) du Sénégal, Mbaye Thiam, ‘’une vie entière à l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN/UCAD)’’. ‘’Elle n’a pas le temps pour le +gisleen ma+ (le voyez moi), trop occupée à faire fructifier son savoir, à susciter des vocations parmi la jeunesse’’, témoigne la littéraire Codou Fall, en présentant Arame Fall Diop, absente lors de cette cérémonie. Arame Fall Diop, aînée de la romancière Aminata Sow Fall, a investi le champ de la production dans les langues nationales et africaines et a à son actif une riche bibliographie. Elle est l’auteur de la traduction en langue wolof de la Constitution du Sénégal, du Code des marchés publics, d’un précis de grammaire en langue wolof, d’un lexique d’informations en wolof, français et anglais, de la traduction des textes de Cheikh Anta Diop, etc.

D’Antoinette Fall Corréa, Birane Niang dit : ‘’Professeur émérite, experte en sciences de l’information et de la documentation, vous êtes réputée pour tous ces services rendus à la formation dans votre pays et sur le continent africain ‘’. En effet, Mme Corréa a consacré 37 ans d’enseignement à l’EBAD, de 1975 à 2012. Elle a mis en place en 1997 la maison d’édition Bibliothèque-lecture- développement (BLD), lauréate mercredi dernier du prix de la promotion de l’édition au Sénégal. Pour Birane Niang, ces deux grandes dames ont beaucoup de choses en commun, à savoir ‘’ la grande humilité, un engagement viscéral au service d’une seule et même cause : le livre et tout cela adossé à une générosité exemplaire’’.

Selon Mbaye Thiam, le comité scientifique de la 16e FILDAK ‘’a choisi et bien choisi d’honorer des personnes militantes, et en récompensant ces deux dames, relève-t-il, ‘’ il honore aussi l’institution, à savoir l’Université de Dakar’’. Il est aussi félicité par M. Niang ‘’pour avoir porté à l’honneur de valeureux concitoyens’’. De nombreux hommes des lettres et de la culture ont témoigné sur les deux récipiendaires, notamment le parrain de cette FILDAK, le professeur Mamousé Diagne, Cheik Aliou Ndaw, Babacar Mbaye Ndack, etc.

 

In wikipedia

Arame Fall, née en 1936 dans la région de Saint-Louis, est une linguiste sénégalaise spécialisée dans la promotion et la vulgarisation des langues nationales au sein de son pays.

Biographie[

Madame Diop née Arame Fall a obtenu son Diplôme d’Études Supérieures (DES) en linguistique à l’Université Cheikh-Anta-Diop de Dakar. Elle intègre ensuite l’Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN) en 1967; les recherches dans le département de linguistique étaient jusqu’alors axées sur les langues africaines. C’est ainsi qu’en 1973, elle soutient sa thèse de 3e cycle à l’Université de Paris III ayant pour thème « Les nominaux en « sereer siin »»1.

Sœur de la célèbre écrivaine Aminata Sow Fall, Arame Fall fut Chef de département linguistique de l’Institut Fondamental d’Afrique Noire jusqu’en 2002 qui fut l’année de sa retraite.

Cette ancienne camarade de promotion du professeur Cheikh Anta Diop est membre fondatrice de l’Organisation Sénégalaise d’appui au développement (OSAD), une ONG consacrée à l’éducation formelle et non formelle, à l’alphabétisation et à l’édition d’ouvrages en langues nationales2,3,4. L’OSAD a réalisé la parution de nombreux manuels didactiques sur la lecture, l’écriture, les calculs mathématiques, l’informatique, la vulgarisation sanitaire. Elle a aussi assisté la publication d’œuvres de romanciers et écrivains en langues nationales dont Aawo bi (vous comprendrez La première épouse) de Mame Younousse Dieng paru en 1999 et la traduction de la Constitution de la République du Sénégal et le Code des marchés publics en Wolof5.

Arame Fall est également membre de l’USELN (Union Sénégalaise des Écrivains en Langues Nationales)6.

Principaux ouvrages[

  • Dictionnaire Wolof-Français, en collaboration avec Rosine Santos et Jean Leonce Doneux, Éditions Karthala, paru à Paris en 1990 : premier dictionnaire bilingue Wolof-Français7
  • Bataaxal bu gudde nii, en collaboration avec Mame Younousse Dieng, Éditions Zulma, collection Ceytu, paru en 2016 : est la traduction en Wolof du célèbre roman Une si longue lettre de Mariama Bâ
  • Ndeyu àtte Republigu Senegaal, en collaboration avec Ahmeth Diouf, Editions OSAD, paru pour la première fois en 1963 puis en 2001 et plus récemment en 2010 : est la traduction en Wolof de la Constitution de la République du Sénégal 5
  • Sàrtu Jawi Nguur gi, en collaboration avec Ahmeth Diouf et Mamadou Ndiaye , Éditions OSAD, paru à Dakar en 2002 : est la traduction en Wolof du Code des Marchés Publics du Sénégal
  • Précis de grammaire fonctionnelle de la langue Wolof (Nëwu làmmiñu wolof), Éditions OSAD, paru à Dakar en 1999

Travaux[

  • Lexique informatique, Baatukaayu Xamtéef, érigé en Wolof, Français et Anglais, Éditions OSAD, 2002
  • Embu jàmm, la maternité, Éditions OSAD, Dakar, 1994
  • Lexique Français-Wolof de la santé, Éditions OSAD, Dakar, 1995
  • PEV en Wolof, ñakk yu mat: gàllaj gu wòor, en collaboration avec Mamadou Ndiaye, Editions OSAD, Dakar, 19948
  • Lekkug tànneef, en collaboration avec Mamadou Ndiaye, Éditions OSAD : est un manuel de nutrition en Wolof
  • L’allaitement maternel en Wolof, sama doom dama koy nàmpal, en collaboration avec Mamadou Ndiaye, Éditions OSAD, 19949

En 1986, Arame Fall a été sollicitée par le Ministre de l’Éducation Nationale de l’époque, Pr Iba Der Thiam pour la réalisation d’un dictionnaire terminologue répertoriant dans les six langues nationales la totalité des disciplines enseignées à l’école primaire10.

Femmes et alphabétisation[

Pour une effectivité de l’alphabétisation en langues nationales des enfants en bas âge, Arame Fall préconise une priorisation de la langue maternelle et estime que les offres de formation aux plus petits devraient être adaptées aux profils linguistiques de leurs mères11.

Écriture en langues locales[

Dans sa quête de vulgarisation des langues nationales, Arame Fall encourage ses concitoyens à la production littéraire en langues locales. En plus de publier des œuvres en langues nationales par le biais de sa maison d’éditions OSAD, elle a encouragé deux professeurs de français de lycée, Cheikh Adramé Diakhaté et Mamadou Diara Diouf à écrire en Wolof sans jamais l’avoir fait en français. Ces derniers sont plus tard devenus auteurs et lui ont dédié à chacun un ouvrage12,13.

Citations[

  • « Les langues nationales sont confinées à l’alphabétisation, sans jonction avec la vie publique qui continue d’être administrée exclusivement en français « 13. »
  • « A son accession à l’indépendance le Sénégal était au même niveau  de développement que la Corée du Sud. L’un des facteurs explicatifs, bien entendu pas le seul, de l’écart que nous constatons entre les deux pays aujourd’hui, affirme-t-elle, est que la Corée, contrairement au Sénégal, a réalisé un travail de promotion de la langue coréenne pour en faire le moteur de son développement »14.