Les français emmurés dans leurs propres contradictions

Les français sont gens curieux. Il faut les voir s’assembler, défiler, au nom de la défense des libertés, qui a en croire l’extrême-gauche seraient menacées. Il faut les entendre crier aux risques de dictature n’ayant sans doute qu’une très faible idée d’un Etat totalitaire. 

Comparer la France à la Corée du Nord, la Russie, la Turquie etc. ne manque pas de sel. Pour avoir effectué des reportages dans l’ex-URSS, à Cuba, au Vietnam, et dans la  Roumanie de Ceausescu au moment de la révolution de 1989 je trouve que le parallèle est pour le moins audacieux et plutôt fallacieux.

Il faut les entendre hurler aux violences policières, quand celles-ci sont le fait de quelques fonctionnaires qui déshonorent l’uniforme républicain (oubliant que si ils appartiennent aux forces de l’ordre ils s’appellent aussi des «  gardiens de la paix »).Et que dans  leur immense majorité ils ont un comportement au-dessus de tout soupçon, surtout lorsqu’ils viennent au secours d’une victime d’une agression ou d’un cambriolage, qu’ils protègent les libertés publiques et luttent contre le terrorisme. Et que dans le cadre de leur mission ils donnent souvent leur vie.

La sécurité est un droit, c’est même une des premières exigences pour espérer vivre tranquillement en société sans se faire agresser, rançonner à chaque coin de rue. Le problème c’est que les français quand ils demandent plus d’ordre, ils entendent « pour les autres »  et pas pour eux-mêmes.

Autant ils sont près et prompts à hurler avec les loups contre les CRS et gendarmes mobiles qui chargent les blacks bloc, autant ils sont étrangement silencieux quand un policier est roué de coups au sol et lynché par une foule haineuse où quand on pille des magasins et brule des voitures. Pour mémoire le week-end dernier on a dénombré près de 80 policiers blessés par des jets de projectile de toute nature. Qui en a parle ? Quel homme politique l’a dénoncé ? Personne.

On peut penser que cette situation étrange cessera lorsque les français seront plus cohérents et renonceront à leurs propres contradictions. Ce n’est pas pour demain, autant dire jamais.

Jean-Yves Duval, Directeur d’Ichrono