LE FMI : Malgré ces difficultés, Edward Gemayel assure que…

Le Fonds annonce au terme de sa mission dakaroise ce mardi, qu’il faudra encore « plusieurs semaines » avant de statuer sur l’affaire des 11 milliards de dollars de dettes dissimulées, retardant une décision cruciale pour l’avenir économique du pays

D’après une dépêche Reuters publiée mardi, le Fonds monétaire international (FMI) annonce qu’il faudra encore « plusieurs semaines » avant de soumettre l’affaire de dissimulation de dette sénégalaise à son conseil d’administration. Cette révélation de plus de 11 milliards de dollars de dettes cachées, découverte par les nouvelles autorités en septembre 2024, continue de paralyser les relations financières entre Dakar et Washington.

L’institution de Bretton Woods a gelé le précédent programme de prêt de 1,9 milliard de dollars accordé au Sénégal après que « les nouveaux dirigeants du pays ont déclaré en septembre 2024 avoir découvert une dissimulation de dette qui a depuis gonflé à plus de 11 milliards de dollars », rapporte Reuters.

Cette affaire constitue un camouflet pour le Fonds monétaire international. Comme le souligne l’agence de presse, « les dettes cachées ont été un coup dur pour le FMI, qui surveillait les finances du Sénégal à l’époque en raison du programme de prêt actif ». Une situation qui questionne les mécanismes de contrôle de l’institution financière internationale.

Edward Gemayel, chef de mission du FMI, a déclaré dans un communiqué suivant une mission au Sénégal : « Les discussions sur plusieurs mesures correctives se poursuivront au cours des prochaines semaines avant que l’affaire de dissimulation puisse être présentée au conseil d’administration du FMI. »

Cette temporisation inquiète Dakar. Selon Reuters, « les dirigeants sénégalais s’attendaient à ce que le FMI avance sur une dérogation pour dissimulation il y a des mois ». L’enjeu est crucial : sans l’approbation d’une dérogation par le conseil d’administration, « le gouvernement pourrait être contraint de rembourser » l’intégralité du programme suspendu.

L’obtention de cette dérogation conditionne également l’accès à de nouveaux financements. « Une dérogation est aussi essentielle pour que le pays puisse obtenir un nouveau programme de prêt », précise l’agence Reuters. Le communiqué du FMI indique d’ailleurs que « les autorités sénégalaises ont informé le Fonds qu’elles avaient l’intention de solliciter un nouveau programme du FMI ».

Le mois dernier, le FMI avait déjà temporisé, expliquant qu’il « avait besoin de plus de données avant de pouvoir confirmer son évaluation de la situation de la dette du Sénégal et avait également besoin d’un accord sur les mesures correctives clés ». Cette prudence reflète l’ampleur du scandale financier découvert par l’équipe de Bassirou Diomaye Faye.

Malgré ces difficultés, Edward Gemayel assure que « le FMI est prêt à aider le Sénégal à concevoir un programme de réformes ambitieux ».