Etudiants africains en France -Entre mythe et réalité par Mariam COULIBALY

A lire absolument, pour comprendre se prendre en main, éviter les écueils et réussir…

Il faut la suivre pour ses dédicaces à Paris, Marseille et autres, pourquoi ne pas l’inviter à animer des conférences sur ce sujet, pourquoi les ambassades ne l’intégreraient pas, pour l’accueil des étudiants ?.

Le 17/03/2003 je répondais à une interview de Paul YANGE de grioo.com, sur mon parcours et voici ce que je disais :

J’en profite pour annoncer que je suis entrain d’écrire un guide pour aider les candidats à l’immigration à bien se préparer et aux citoyens du monde occidental à bien comprendre les étrangers : Par exemple je conseille aux jeunes candidats de s’initier à l’informatique, apprendre à lire et écrire, fréquenter le milieu associatif, apprendre à animer, pratiquer un instrument, passer le permis de conduire. Toutes ces choses permettent ou facilitent une bonne insertion à l’étranger»

20 après, lors d’un évènement organisé par l’ADEM Association des étudiants maliens, une jeune femme vient nous parler de son ouvrage ‘ Etudiant africains en France, entre mythes et réalités. Cet ouvrage de 102 pages préfacé par Nicolas NORMAND ancien grand Ambassadeur au Mali, Sénégal Congo et Mali. Cet homme connait bien le sujet puisqu’il état Mr France dans ces pays qui fournissent beaucoup d’étudiants.

Je n’ai jamais eu le temps de m’asseoir pour finir mes projets d’ouvrages tellement nombreux, je partais souvent en mission pour des conférences, des missions de formation ou autres.

Je suis ravi que mon sujet inabouti soit concrétisé par une jeune femme.

Ce sujet n’a jamais été traité et c’est aussi cela qui est remarquable chez Mariam COULIBALY. Une écriture simple et compréhensible de tous. Pape B CISSOKO Arrivé en France, Besançon en septembre 1990.

Des vérités vraies, une compréhension très fine de l’environnement et de la socio culture estudiantines africaines et celle impliquée avec les autres. Mariam a vécu l’interculturalité au Mali, elle revit une autre forme en France ou on est souvent seul et regardé autrement voire avec méfiance ou avec une certaine dose de suspicion qu’il faut intégrer et dominer parce qi le vertige est ailleurs.

Les jeunes étudiants sont venus étudier pour réussir en toute tranquillité mais ce qui est pensé et la réalité il y a souvent un fossé petit ou en général très béant.

Pour mieux nous parler de la vie du parcours des étudiants Mariam nous dresse un canevas un rythme obligatoire tel un marathon. Cette 1 ère partie «De l’obtention d’une inscription universitaire au visa» Contrairement a beaucoup Mariam n’a pas vécu ce moment avec un stress exagéré contrairement à la majorité, une chance et c’est tant

Il faut passer par Campus France etc, et les amis de Mariam lui disent qu’elle a eu beaucoup de change d’A à Z et tant mieux. Réussir à avoir le visa pour aller en France faire ces études est une chance, c’est vivre une expérience comme une revanche sociale. Les jeunes ont toujours voulu suivre l’exemple de nos élites.

Mais si le départ a &et simple le vécu est sujet a des surprises « et cela se traduit à travers des questions «bêtes» mais il faut savoir répondre comme Mariam. C’est important à la question « allez vous retourner au Mali après vos études, Mariam lui répond «tu te dis encore une qui va prendre le boulot d’un français si elle reste ….

Les 1 ers cours aux premiers contacts à l’Université

Les étudiants africains commencent souvent les cours avec du retard dus aux formalités et billet d’avion, etc.

Quand on rencontre les compères étudiants d différentes races il y a une bonne ambiance une solidarité mécanique sans arrière pensée. On vous prête des cours on vous donne des clés pour rattraper. Mais après les cours on rentre seul dans sa chambrette de 9 m2 si on n’est pas hébergé pour dormir en général dans le salon.

Le quotidien est différé de la ‘Afrique on prend le bus ou le train et celui-ci ne vous attend pas c’est à vous de vous organiser pour arriver à l’heure.

Mariam nous explique de l’intérieur les questions saugrenues qui montrent à quel point en matière de culture générale ce que les étudiants africains savent des autres les français ne connaissent même pas le ¼.  Tu es viens d’où, tu parles bien français, etc.

Oui les clichés seront au rendez-vous mais c’est une bêtise pas méchante comme celle qui sera prononcée dans un café Mariam est une conteuse, très enracinée dans sa culture elle nous décrit les choses et le rythme de vie et les résultats. Les fameux résultats ce qui nous a conduit ici, il est souvent évident que les 1 ers résultats ne sont pas le reflet de ce que les étudiants africains avaient l’habitude d’avoir. Le doute peut s’inviter mais l’africain a une force de résilience et se remet à bosser pour rattraper le retard et commencer à voir les fruits attendus.

Solitude, «dépression, et obligation de réussite, les questions existentielles habitent souvent les étudiant et chacun va chercher dans son fort intérieur pour tenir et ne pas baisser les bras ce qui serait une honte là-bas.

De là-bas on est scruté au laser on attend les fruits de cet investissement   rires. La vie sociale est différente et il va falloir s’adapter. Un enseignement majeur est à noter, on fait vite la différence des systèmes scolaires, là-bas on vous donne tout le cours et ici on vous donne un bout et c’est à l’étudiant d’aller dans les bibliothèques pour compléter ses cours. Et cela nécessite d’être autonome et avoir le goût de l’effort. Si vous attendez tout se sera l’échec et la honte. Une révolution déjà comprise et assimilée.

On a rêvé et on retrouve une réalité comme dit Mariam, étudier en France c’est une belle occasion de rencontrer la diversité, on rencontre des cultures différentes et bénéfiques

Cela dit avant de prendre l’avion les idées les plus positives défilent dans la tète mais à l’arrivée les difficultés s’affichent et il faut les intégrer et les dépasser mais tous ne réussissent pas. Je pourrai parler de cette jeune sénégalaise très brillante qui a semé le trouble dans toute la diaspora, elle a disparu du jour au lendemain, elle qui avait tout pour réussir.il est bien de rêver le rêve c’est l’espoir qui fait vivre rien ne sera facile, on ne ramassera pas l’argent par terre ou sur les arbres, il va falloir travailler ou en recevoir beaucoup des parents alors que le niveau de vie est supérieur en France.

Mariam en experte conseille, de bien se préparer financièrement mais aussi moralement. Il faut se préparer au voyaye la solidarité mécanique qu’on connait au pays est différente ici, chacun a des difficultés et si quelqu’un vous aide c’est qu’il accepte de souffrir pour toi et cela ne peut pas durer. Mariam nous explique la situation de ce président de l’association des étudiants qui en début d’année active ses réseaux pour trouver un logement aux nouveaux venus et finalement il doit céder son logis et se débrouiller ailleurs. Elle nous met en garde contre les abus ; trop de gentillesse tue la gentillesse, il y a des gens qui ne savent pas et ne mesurent pas qu’on les aide ils en profitent et abusent hélas comme cela se passe dans nos mentalités au pays.  On ne connait pas la limite et le temps semble suspendu et on attend le fatum, le destin….

Mariam soulevé un sujet tabou des étudiants étrangers et africains, la santé mentale et les drames, la solitude, il va falloir l’intégrer, les relations sociales distantes aussi sont à considérer et peuvent soulager. Un coup de fil peut soulager.

En cas de difficultés, la prise en charge n’est pas effective et comme il est dit, chacun doit se débrouiller étudier, chercher une pitance etc, on doit apprendre à vivre seul et c’est là que c’est difficile. Le suicide et la mort sont au rendez-vous hélas -Le froid, la neige, les habits saisonniers, le coût de la vie, les charges, en France tout se paie.

Quand on vit ailleurs, le regard est diffèrent et on fait l’expérience du racisme, de la ségrégation par exemple quand on recherche un logement, emploi, dans les bus, etc.  Le soupçon pèse toujours sur l’étranger qui qu’il soit et il est vrai que c’est pesant mais il faut comme Mariam avoir la tète sur les épaules, le regard droit pour répondre.

Pour exister autrement il y a des astuces et alternatives, c’est d’intégrer une association, donner de son temps , ainsi on se fait une communauté qui pourra en cas de besoin être présente.la minorité est toujours visible est elle a souvent bon dos, les faits divers aussi sont l’occasion de faire des amalgames, et vite on oublie qu’un cas particulier n’est pas une généralité  Par exemple  Mr COULIBALY qui a en commun le même nom que ce tueur Amedy Coulibaly, cela  crée le soupçon supplémentaire, mais Mariam avec son regard de radar ou bazouka comprend vite les insinuations les plus discrètes, elle sait se défendre sans taper.. Oui les préjugés seront toujours présents ainsi que les clichés, vous n’y pourrez rien, vous devez apprendre à les désamorcer.

Après tout, vous arrivez au bout, que faire ; rester et trouver une autre formation pour être en règle ou rentrer au pays et postuler pour un grand poste, hélas rien n’est prévu pour les étudiants qui ne sont pas les fils de….

Les parents ou les leaders te déconseilleront de rentrer alors que les jeunes veulent nationaliser les postes, les diplômes, ils sont capables et bien formés pour assurer la relève, mais les autres pensent pour eux et proposent la fuite des cerveaux comme alternative.

Dans cet ouvrage bien fait concis et précis, Mariam montre à quel point les formations souvent inadaptées hélas, il faut des formations complémentaires ou se réorienter pour étoffer ses bagages et Michel Leeb un comique dira qu’est ce qui es long et pénible chez les africains : les études c’est une triste réalité, il y a tellement d’étudiants surdiplômés et malgré tout ils ne trouvent que des emplois d’agents de sécurité et une occasion pour rester en règle

Après les études, un étudiant qui n’a pas été boursier n’a pas d’obligation avec son pays, il peut se vendre ailleurs et ce sera ses aptitudes qui seront la clé de son recrutement.

Rentrer au pays est un choix que font certains mais ce ne sera pas simple, il va falloir se réhabituer à la vie africaine, communautaire et des conflits peuvent naître. Partir et revenir façonnent l’être et cela ne sera pas simple pour les autres qui guettent toute attitude étrangère pour te juger.

Dans son épilogue

Mariam nous parle de ces étudiants français qui sont dans des domaines de formation qui touchent l’international l humanitaire et qui sont au faut des enjeux internationaux etc. Savoir se vendre c’est mettre en branle des compétences des initiatives et oser proposer des idées comme Mariam pour la dire

Comme un ballon, l’étudiant noir sait rebondir mais il faut avoir une bonne éducation intégrer le goût de l’effort et une faculté de résilience, etc.

Pour terminer nous reprendrons cette dernière pensée de Mariam page 98- « Aujourd’hui, le monde est un village global. On peut s’installer où l’on souhaite quand l’envie d’une folle aventure nous prend. Il ne devrait pas y avoir de rapport de force quant à la mobilité des habitants de la planète.

On ajoutera ceci pour compléter l’ouvrage de Mariam : la pauvreté est manifeste chez les étudiants. Certains pauvres français obtiennent une bourse qui de toute façon donne droit à une chambre, mais impossible de boucler les fins de mois. On a vu depuis la COVID un nouveau public constitué majoritairement d’étudiants étrangers lors des distributions alimentaires.

Le riche en Afrique n’est pas forcément riche en France à mois que ses parents continuent à piller nos deniers pour lui. On a même vu une cagnotte pour une étudiante réusionnaise dans une brillante école mais impossible de vivre avec sa bourse.

Quand la maladie frappe, il faut choisir entre se soigner ou se nourrir. La pauvreté conduit à des dérives en Afrique et à l’étranger, la prostitution , la vente de drogue, etc, il faut les éviter et chercher du travail , le bouche à oreilles fonctionnent. Un de mes amis aujourd’hui Pr émérite pour gagner sa vie, vendait des masques avec les modou modou (marchands ambulants) qu’on voit à la Tour Eifeil, ou pendant les vendanges travailler 2 mois dans les vignes, ou les marchés, etc, ce qui permet d’amasser une certaine somme pour commencer l’année suivante.

Je conseille toujours d’apprendre quelque chose, guitare, djembé, faire des tresses, informatique, etc. Un voyage se prépare de différentes façons, de toute façon hormis les fils des «faussoyeurs de l’Afrique» chacun aura une expérience du monde du travail pour soulager la famille et apprendre à se débrouiller.

On dira ici aussi qu’il est bien possible d’étudier en Afrique et d’y réussir, l’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs.

La France est belle, c’est une opportunité de venir faire des études mais il faut comprendre que ce sera un autre chemin à prendre, des adaptations à faire, accepter certaines choses légales mais toujours être apte à la résilience et ne jamais rester seul.

Pape B CISSOKO je soutiens cet ouvrage et c’est pourquoi j’ai souhaité faire «ce rapport» qui est un apport au travail de Mariam Coulibaly qu’il faut suivre.