DJ Arafat : Une incône de la chanson africaine est décédée

Chanteur controversé, mêlé à des polémiques, des violences conjugales, des petites phrases assassines comme lors d’un voyage à Paris « le métro, c’est fait pour les pauvres », DJ  Arafat est décédé le 12 août dernier à la suite d’un accident de moto à Abidjan en Côte d’Ivoire. Chanteur culte il laisse des centaines de milliers de fans éplorés.

Il est mort à 33 ans à l’occasion d’une collision entre sa moto et la voiture conduite par un journaliste de radio Côte d’Ivoire en laissant derrière lui cinq enfants, trois fils et deux filles. De son vrai nom Ange Didier Houon, souvent appelé commandant Zabra, Sao Tao le dictateur, ce roi du coupé-décalé aura eu une influence musicale considérables en particulier au sein des pays africains. L’ironie de l’histoire veut que son dernier single s’intitule  : « Moto-Moto ».

Sans papiers en France durant cinq ans

Né en janvier 1986 en Côte d’Ivoire il aura été tour à tour auteur, chanteur, compositeur, producteur de musique électronique, au rythme endiablé. Il est considéré par beaucoup comme l’un des plus grands chanteurs africains et son admiration pour Yasser Arafat l’ancien dirigeant du Fatah, dont il avait le caractère, est à l’origine de son nom de scène DJ Arafat. Il était d’ethnie Guéré par son père (un ingénieur du son réputé) et  Bété par sa mère (chanteuse). Pour la petite histoire, alors que son visa avait expiré et qu’il était sans-papiers il a vécu illégalement en France pendant plus de cinq ans.

Echauffourées aux obsèques et tombe profanée

Ses obsèques ont eu lieu samedi dernier à Abidjan au grand stade du pays, le stade Félix Houphouët-Boigny, devant des dizaines de milliers de fans mais la cérémonie d’hommage a été émaillée de nombreux incidents et d’échauffourées. La fête a été vraiment gâchée quand certains d’entre eux ont décidé d’ouvrir sa tombe après son inhumation ne voulant pas croire que c’était sa dépouille qui était enterrée là. Ils ont prétexté vouloir voir une dernière fois « le corps de leur idole » et les policiers qui surveillaient la tombe ont été débordés par la foule. Ainsi meurent les icônes.

Jean-Yves Duval