Crédits immobiliers : « Il faut se méfier des excès », prévient le gouverneur de la Banque de France-Europe 1

 

François Villeroy de Galhau a évoqué la question des crédits immobiliers sur Europe 1, vendredi matin. © Europe 1

Invité de la matinale d’Europe 1 vendredi, le gouverneur de la Banque de France ​François Villeroy de Galhau a réagi à la baisse de 12% du nombre de dossiers déposés pour des cas de surendettement en 2019. 

INTERVIEW

C’est un chiffre positif : le nombre de dossiers soumis aux commissions de surendettement en France a diminué de 12% sur un an et de 38% par rapport à 2014. Au total, 81.100 dossiers ont été déposés l’an dernier à la Banque de France. « C’est une bonne nouvelle et le  résultat d’une réforme réussie », s’est félicité le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau sur Europe 1, vendredi matin.

Deux « règles de bon sens »

Mais si « on va dans le bon sens », François Villeroy de Galhau se veut néanmoins prudent sur les risques de nouvelle hausse du surendettement, notamment par la flambée des crédits. Et pour cela, « il faut agir en amont », selon lui : « La Banque de France a recommandé des règles de sagesse sur le crédit immobilier, pas trop long et pas trop élevé sur les revenus des ménages. (…) Il faut se méfier des excès », estime le gouverneur.

« Nous avons rappelé des règles de bon sens pour éviter les excès », insiste François Villeroy de Galhau. « Il n’y a pas de ligne rouge (mais) il faut éviter les crédits de plus de 25 ans, et il faut éviter d’aller au-delà de 33% quand on rapporte la mensualité par rapport aux revenus. Nous avons tous intérêt à agir tant qu’il est temps. »

François Villeroy de Galhau rappelle que d’éventuelles freins aux crédits immobiliers « ne tomberont pas comme un couperet » mais « nous avons tous intérêt à agir tant qu’il est temps aujourd’hui », avec des taux d’intérêt extrêmement bas pur soutenir l’activité. « Si on n’agit pas aujourd’hui et qu’on attend d’avoir les problèmes de remboursement plus tard, il sera trop tard » et la solvabilité des ménages s’en trouvera amoindrie.

Par Thibaud Le Meneec