Cardinal Robert SARAH –Pour l’éternité Méditations sur la figure du prêtre

«  Il nous faut regarder la vérité en face : le sacerdoce semble vaciller. Certains prêtres ressemblent à des matelots dont le navire serait violemment secoué par l’ouragan. Ils tournoient et titubent. Comment ne pas s’interroger à la lecture de certains récits d’abus sur des enfants ? Comment ne pas douter ? Le sacerdoce, son statut, sa mission, son autorité ont été mis au service du pire. Le sacerdoce a été instrumentalisé pour cacher, voiler et même justifier la profanation de l’innocence des enfants. L’autorité épiscopale a parfois été utilisée pour pervertir et même briser la générosité de ceux qui voulaient se consacrer à Dieu. La recherche de la gloire mondaine, du pouvoir, des honneurs, des plaisirs terrestres et de l’argent s’est infiltrée dans le cœur de prêtres, d’évêques et de cardinaux. Comment pouvons-nous supporter de tels faits sans trembler, sans pleurer, sans nous remettre en cause  ?
  Nous ne pouvons pas faire comme si tout cela n’était rien. Comme si tout cela n’était qu’un accident de parcours. Il nous faut regarder le mal en face. Pourquoi tant de corruption, de dévoiement et de perversion ? Il est légitime que l’on nous demande des comptes.
  Il est légitime que le monde nous dise : “Vous êtes comme les pharisiens, vous dites et ne faites pas” (cf. Mt 23, 3). Le peuple de Dieu regarde ses prêtres avec suspicion. Les incroyants les méprisent et s’en méfient.  »

À partir de la méditation des textes d’Augustin, de Jean Chrysostome, de Grégoire le Grand, de Bernard de Clairvaux, de Catherine de Sienne, de John Henry Newman, de Pie XII, de Georges Bernanos, de Jean-Marie Lustiger, de Jean-Paul II, de Benoît XVI et du Pape François, le cardinal Sarah souhaite apporter des réponses concrètes à la crise sans précédent que traverse l’Église catholique.

Figaro    Migrants : le cardinal Sarah appelle à aider l’Afrique pour que les jeunes puissent «rester chez eux»

Par Eva Kandoul

Migrants : le cardinal Sarah appelle à aider l’Afrique pour que les jeunes puissent «rester chez eux»

Par Eva Kandoul

Le cardinal guinéen Robert Sarah, préfet émérite de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, ici à Rome en 2014. Vandeville Eric/Vandeville Eric/ABACA

C’est «le meilleur accueil que vous pouvez offrir à ces migrants», a estimé Robert Sarah après le décès de 27 migrants dans le naufrage de leur embarcation au large de Calais.

Après le naufrage de l’embarcation de 27 migrants au large de Calais mercredi 24 novembre, le cardinal Robert Sarah est revenu sur le drame et sur la question migratoire à l‘antenne d’Europe 1.

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«Ma réaction est une révolte. Il y a une triple trahison. On retire des jeunes d’Afrique, des intelligences, des forces vives, qui sont arrachés de leur pays. Ensuite, on présente à ces jeunes l’Europe comme l’Eldorado, on leur dit qu’ils auront tout, alors que ce n’est pas vrai. Et enfin, on ne réagit pas contre les passeurs qui profitent de leur naïveté et les font succomber en pleine mer. Il faudrait lutter contre ce mal à la racine et présenter l’Europe comme elle est, avec ses difficultés aussi», a-t-il affirmé.

«Garder ses racines»

Le cardinal Robert Sarah a affirmé que les frontières existent réellement. «L’important est d’aider l’Afrique à se développer sur place, et faire que ces jeunes trouvent du travail et restent chez eux», poursuit-il. Selon lui, l’Europe doit prendre conscience «qu’il faut discerner, évoluer avec intelligence tout en gardant ses racines, tout en gardant sa tradition». Il souligne l’importance de la transmission générationnelle en déclarant : «mon idée est que chacun garde ses racines, sa richesse culturelle, historique, et le communique à ses enfants. C’est ce que nous avons tous reçu».

«Le meilleur accueil que vous pouvez offrir à ces migrants c’est de développer leur pays, qu’ils restent chez eux», conclut-il après avoir comparé l’Europe à une «autodestruction».