«Alerte excision», Ne touchez pas aux filles en vacances au pays (Afrique) : 10 à 30 ans de prison encourus en France

« On aime bien que nos enfants partent en vacances dans les pays d’origine de leurs parents mais un risque les guette : l’excision. Cette pratique d’un autre temps est une violence faite aux filles. On peut faire autrement sans toucher au corps. Prevenez, surveillez, parlez-en pour que les parents connaissent votre position ferme. Souvent c’est en l’absence de la maman que la fille est emmenée de force par la tante et d’auteres chez l’exciseuse. Pour un dialogue constructeur, protégeons nos filles. L’excision n’est pas ne obligation c’est une coutume et une coutume peut être abandonnée si elle n’est pas bénéfique et si elle porte atteinte au corps » P B CISSOKO 

La campagne qui veut sensibiliser les adolescentes aux dangers de la mutilation sexuelle lors des vacances au pays» sinon c’est la prison votre demeure. On ne peut tout prendre de la tradition ou coutume…
MUTILATIONS Une campagne a été lancée lundi afin de sensibiliser les adolescentes à ces violences qui touchent près de trois millions de jeunes filles chaque année dans le monde…
20 Minutes avec agences

Une femme devant une affiche anti-excision à Abidjan, en 2005. — KAMBOU SIA / AFP

Trois adolescentes sur dix résidant en France sont menacées de mutilations sexuelles, notamment lors de vacances dans le pays d’origine de leurs parents. C’est ce qu’affirme le réseau d’associations Excision, parlons-en ! qui a lancé lundi 5 février une grande campagne baptisée « Alerte excision ».
A partir de mardi – Journée internationale contre les mutilations sexuelles – et jusqu’à fin juin, une vidéo de sensibilisation sera publiée sur les réseaux sociaux et des affiches au slogan « Tu pensais partir en vacances ? » seront visibles aux abribus des grandes villes de France.

« Le but de la campagne est de mettre la puce à l’oreille et de dire aux jeunes femmes  »tu es peut-être à risque ou bien c’est ta voisine, ta copine, ta cousine » », explique Marion Schaefer, déléguée générale de l’association. Pour elle, l’objectif est de « susciter le déclic auprès des professeurs ou infirmières scolaires ».
60.000 excisées en France

« Le problème de l’excision s’est déplacé. Dans les années 1980, les petites filles étaient menacées, puis il y a eu des campagnes de prévention, des premiers procès retentissants », raconte Marion Schaefer. « Aujourd’hui, la vigilance est plus grande pour cette tranche d’âge et ce sont davantage les ados qui sont à risque. »
C’est la Journée internationale de tolérance zéro à l’excision. Tu penses être concernée ? Tu as des questions pour toi ou une copine? Renseigne-toi ici : En France, le nombre de femmes excisées est estimé à 60.000. Cette pratique est interdite et passible d’emprisonnement.

Le site de l’association va mettre à disposition un chat numérique pour permettre « aux jeunes de s’informer de façon anonyme et gratuite auprès de professionnelles ».
Excision : morts d’une adolescente en Sierra Leone et d’une fillette en Guinée

Un véhicule de police en Guinée. Image d’illustration. © CELLOU BINANI / AFP

L’excision est encore très présente en Sierra Leone et en Guinée. La Sierra Leone, pourtant, a ratifié un protocole afin d’abolir cette pratique.
Une adolescente est morte en Sierra Leone lors d’une excision pendant une cérémonie d’initiation à une société secrète, a-t-on appris jeudi de sources concordantes, tandis qu’en Guinée une fillette de 10 ans est également morte de cette pratique. Ces deux pays voisins font partie des dix au monde, tous africains, où l’excision est la plus courante.

Les vacances, période propice aux excisions. Le 14 août, une fillette de 10 ans a péri à la suite d’une excision à Makpozou, en Guinée forestière, a annoncé dans un communiqué la ministre guinéenne de l’Action sociale, de la Promotion Féminine et de l’Enfance, Sanaba Kaba. Le drame s’est produit « dans un camp d’excision de jeunes filles », alors même que le gouvernement a lancé le 5 août une « vaste campagne d’éducation de sensibilisation et d’information auprès des communautés dénommée ‘vacances scolaires sans excision' », a souligné la ministre. Elle a exhorté « l’ensemble des communautés où cette pratique est encore hélas entretenue, particulièrement en période de vacances scolaires » à « la retenue et à la prise de conscience pour arrêter de sacrifier les filles », assurant de l’engagement du gouvernement « dans la lutte contre cette pratique ignoble » et pour « traduire en justice les auteurs et complices de cet acte injustifié ».

Considérée comme un rite de passage. En Sierra Leone, une lycéenne, Fatmata Turay, est morte d’une excision subie pendant une initiation à une société secrète dite Bondo dans le village de Mabolleh, dans le nord du pays, a annoncé la police. Trois femmes soupçonnées d’avoir accompli le rituel, dont la tante de la jeune fille, ont été arrêtées, ainsi que l’infirmière qui a tenté de la soigner, a précisé l’un des enquêteurs. La vice-ministre des Affaires sociales, Rugiatu Turay, a annoncé à la presse l’ouverture par le gouvernement « d’une enquête sur les circonstances qui ont amené à la mort de cette fille ». L’excision est profondément ancrée dans les mœurs en Sierra Leone, où elle est considérée comme un rite de passage de l’enfance à la féminité, et beaucoup de Soweis en tirent une partie substantielle de leurs revenus, parfois à raison de 50 dollars par fille, a-t-elle indiqué.
Un protocole pour l’abolition. Le pays a récemment ratifié le « protocole de Maputo », adopté par l’Union africaine en 2003, qui prône notamment l’abolition de l’excision, et le gouvernement envisage l’interdiction de cette pratique sur les mineures, selon la ministre.
Lutte contre l’excision : Les agents de santé à base communautaire entrent dans la danse
LEFASO.NET •

Choquer pour un changement de comportement. À travers des images. Des images de fillettes mutilées et des témoignages glaçants. C’est entre autres l’approche utilisée par le Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (CNLPE), en mission de supervision dans la région du Nord, du 17 au 21 juin 2019. Zoom sur l’étape de la commune de Lèba, dans la province du Zondoma.
De la gêne dans le regard, comme pour fuir la réalité toute nue. Des mots qui peinent à sortir, un silence pesant… face à des images de fillettes excisées qui défilent sous leurs yeux. La vingtaine d’Agents de santé à base communautaire (ASBC) de Lèba, commune située à une trentaine de kilomètres de Gourcy (région du Nord), a du mal à admettre l’horreur pratiquée dans certains villages du Burkina Faso et de la sous-région, au 21e siècle.

Des relais crédibles
Participants d’une formation, jeudi dernier, ces hommes et femmes seront des relais crédibles pour sensibiliser les populations sans faux-fuyant afin de bouter la pratique des Mutilations génitales féminines (MGF) qui ont encore la peau dure dans les contrées de la province du Zondoma dont le taux de prévalence était de 38,54%, selon un sondage réalisé en 2017.
La connaissance de l’organe génital féminin

Avant d’aborder le module sur les MGF, le Dr Jonas Bado, à travers la boîte images, a fait un tour d’horizon sur les parties de l’organe génital externe de la femme (grandes et petites lèvres, clitoris, vagin, etc.) et leur utilité pour la femme, surtout pendant l’accouchement. Ce fut un moment de découverte pour la plupart des participants dont Ousmane Ouédraogo du village de Sanh.
Après l’exposé sur les différents types d’excision, le médecin est revenu sur les effets néfastes des MGF qui peuvent être mortelles si la jeune fille ne bénéficie pas d’un traitement d’urgence pour stopper les hémorragies et soigner les infections.

En cas de complications à l’accouchement, des soins obstétricaux d’urgence sont nécessaires, selon le Dr Jonas Bado.
Les fondements de la pratique des MGF

À sa suite, le directeur provincial de la femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire du Zondoma, Yacouba Ouédraogo, a échangé avec les participants sur les fondements d’ordres religieux et social qui sous-tendent les MGF. Les populations croient dur comme fer que les mutilations génitales purifient la jeune fille, préservent sa dignité jusqu’au mariage et garantissent sa fidélité dans le foyer, une fois mariée.

Quid des sanctions ?

Des sanctions existent contre les auteurs de ces pratiques jugées rétrogrades pour la santé de la jeune fille. La peine d’emprisonnement, selon le directeur provincial, Yacouba Ouédraogo, va d’un à dix ans et l’amende de 500 000 à 3 millions de francs CFA. Et si mort s’en est suivie, la peine va de 11 à 21 ans d’emprisonnement et l’amende de 1 à 5 millions. Les peines sont portées au maximum si l’auteur est du corps médical ou paramédical.

34 cas de mariage d’enfants en 2019

Au cours de la journée, les participants ont eu droit également à un exposé sur le mariage des enfants, intimement liés à la question de l’excision. Il ressort de cet exposé animé par Joanny Compaoré et Yacouba Ouédraogo, que la province enregistre, depuis le début de l’année 2019, 34 cas de mariage d’enfants. Le dernier en date est celui d’une adolescente qui a trouvé refuge à la direction provinciale. Dans la foulée, sa mère, accusée par le père d’être de connivence, a été répudiée.

Le refus du déshonneur

Qu’est-ce qui peut justifier une telle pratique ? À cette question, Yacouba Ouédraogo dira que le refus du déshonneur des familles et le besoin de consolider les liens séculaires entre familles et villages, est toujours d’actualité.

Sur la question des sanctions, Joanny Compaoré note que la loi prévoit une peine d’emprisonnement de 6 mois à 2 ans. Et la peine va d’un à trois ans si la victime est mineure.
L’UNICEF et l’UNFPA, partenaires de lutte
En rappel, Lèba est la 4e et avant-dernière commune du Zondoma visitée par la mission conjointe du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision et de la Direction générale de la promotion de la famille et du genre, conduite par Rasmata Ouédraogo. La tournée s’est achevée dans la commune de Boussou.

Cette mission, qui s’est déroulée de façon concomitante dans les trois autres provinces de la région du Nord, intervient après les tournées du Sahel et du Plateau Central, et entre dans le cadre du programme conjoint du Fonds des nations unies pour l’enfance (UNICEF) et du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), mis en œuvre dans 17 pays africains et le Yémen.[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]
Herman Frédéric Bassolé

Lefaso.net

Afrique: La pratique de l’excision sur les jeunes filles est en forte baisse

MUTILATIONS L’âge moyen à laquelle l’intervention est pratiquée, avant le 10e anniversaire, diminue lui aussi…
20 Minutes avec agence

Une femme devant une affiche anti-excision à Abidjan, en 2005. — KAMBOU SIA / AFP

La pratique de l’excision et autres mutilations génitales chez les femmes et les petites filles est en régression. L’ampleur de cette diminution varie d’un pays ou d’une région à l’autre. Elle est par exemple notable en Afrique de l’Ouest (de 73,6 % à 25,4 % entre 1996 et 2017) et du Nord (de 58 % à 14 % entre 1990 et 2015).
Mais elle est particulièrement importante en Afrique de l’Est. La prévalence des mutilations y était de 8 % en 2016 contre 71,4 % en 1995, selon une étude publiée ce mardi dans le British Medical Journal Global Health.

Baisse de l’âge moyen

Les chercheurs britanniques et sud-africains ont analysé des données concernant 200.000 enfants de 1990 à 2017 dans 27 pays africains, en Irak et au Yémen. Les informations ont été collectées de la naissance des sujets jusqu’à leurs 14 ans, fournissant des statistiques indisponibles jusque-là. « On disposait des chiffres des femmes de 15 à 49 ans, et ce sont les mères qui déclarent si elles ont, ou non, excisé leurs filles », explique au Monde la démographe française Armelle Andro.

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L’étude montre aussi une baisse de l’âge moyen auquel intervient la mutilation. Il est désormais inférieur à 10 ans. Les chercheurs tempèrent tout de même ces chiffres en baisse car les facteurs de risque (traditions, pauvreté ou manque d’éducation) sont, eux, toujours présents. Les auteurs de l’étude se félicitent tout de même du succès des mesures anti-excision et évoquent « le succès de la politique nationale et internationale d’investissement et d’intervention au cours des trois dernières décennies ».

https://www.20minutes.fr/monde/2367379-20181107-afrique-pratique-excision-jeunes-filles-forte-baisse
Marlène Schiappa présente un plan national contre l’excision

Marlène Schiappa désire responsabiliser les acteurs territoriaux pour renforcer la protection des femmes contre l’excision.

ERIC FEFERBERG AFP

La secrétaire d’État à l’Égalité hommes-femmes a présenté le plan gouvernemental contre l’excision, indiquant que 40 000 à 60 000 femmes vivraient en France avec cette mutilation.
Le gouvernement a lancé vendredi un « grand plan national d’action » pour lutter contre l’excision et les mutilations sexuelles féminines, axé sur le repérage des risques, la prévention et le soutien aux femmes victimes.

« En France comme partout dans le monde, les mutilations sexuelles féminines sont des atteintes inadmissibles à l’intégrité et aux droits fondamentaux des femmes et des petites filles qui en sont victimes », a dénoncé la secrétaire d’État, Marlène Schiappa, dans un dossier de presse.

« Aucune tradition ne saurait être invoquée » pour les justifier, a-t-elle ajouté.

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40 000 à 60 000 femmes excisées en France

Améliorer la prise en charge des victimes « en termes de santé mentale et sexuelle ».
Le nombre de femmes qui vivent excisées en France est estimé entre 40 000 et 60 000, selon le gouvernement, qui précise que les plus touchées sont originaires du Mali, du Sénégal, du Burkina Faso, de Côte d’Ivoire et de Guinée.

Le plan d’action, dont les moyens financiers n’ont pas été précisés, prévoit notamment d’améliorer la prise en charge des femmes victimes, « notamment en termes de santé mentale et de santé sexuelle ». Il soutiendra les expériences de chirurgie réparatrice de la Maison des Femmes de Saint-Denis, lieu choisi par Schiappa pour lancer son initiative vendredi.
Dans les territoires les plus touchés, le gouvernement expérimentera un « partenariat » entre les acteurs locaux (préfets, Agences régionales de santé, rectorat, associations…) pour renforcer l’information et la protection des femmes victimes.

#PlanExcision Je présente à la Maison des Femmes (93) le plan du @gouvernementfr pour éradiquer les mutilations sexuelles féminines, avec les associations et professionnels engagés. Objectif: plus aucune excision d’ici 2030 dans le monde.

10 à 30 ans de prison encourus

Un « guide pratique » a également été créé pour encourager les professionnels à signaler les cas de mutilation ou les risques potentiels.

Par ailleurs, pour « mieux quantifier et localiser » le phénomène, de nouveaux « outils de recueil régulier de données » seront mis en place, notamment dans les maternités.
Autre piste explorée : lorsqu’une enquête judiciaire est ouverte pour soupçons d’incitations à la mutilation sexuelle d’une mineure, il s’agit d' »avertir les parents (…) sur les risques pénaux encourus » (10 à 30 ans de prison). Il est aussi envisagé dans ce cadre de « soumettre la jeune fille à un examen médical au retour de l’étranger ».

États-Unis : une médecin inculpée pour des excisions, une première pour de telles pratiques

La médecin de Detroit a été mise en examen par le FBI pour des faits de mutilations génitales, elle risque la prison à vie (image d’illustration) © YURI GRIPAS / AFP

L’urgentiste hospitalière est accusée d’avoir excisé plusieurs fillettes âgées de six à huit ans dans son cabinet de la banlieue de Detroit.

Une urgentiste hospitalière de Detroit (Michigan, dans le Nord du pays) a été arrêtée et mise en examen jeudi pour avoir excisé plusieurs fillettes. Elle pourrait être le premier médecin inculpé aux États-Unis pour de telles pratiques.

Mise en examen pour « mutilations génitales ». Jumana Nagarwala, 44 ans, est accusée d’avoir réalisé ces mutilations génitales dans un cabinet médical de Livonia, dans la banlieue de Detroit, sur plusieurs fillettes âgées de six à huit ans, a indiqué le bureau du procureur fédéral pour l’Est du Michigan dans un communiqué. « Mme Nagarwal est accusée d’avoir réalisé ces horribles actes de brutalité sur des victimes particulièrement vulnérables », a souligné le procureur. « Le ministère de la Justice est déterminé à mettre fin aux mutilations génitales », une « pratique qui n’a pas sa place dans une société moderne », a-t-il souligné.
Les fillettes ont été amenées par leurs mères. Selon l’accusation, deux fillettes ont ainsi été amenées début février par leur mère depuis le Minnesota (nord) pour subir ces mutilations. Elles ont été priées de ne pas parler de ce qu’elles avaient subi. Le procureur évoque également d’autres fillettes qui auraient été mutilées par Jumana Nagarwala, notamment entre 2005 et 2007. Interrogée par le FBI, la médecin a nié les faits, selon les documents du tribunal.
Elle risque la prison à vie. Elle a été incarcérée jeudi et mise en examen pour mutilation génitale, transport de mineurs et faux témoignage. Des chefs d’accusation qui pourraient lui valoir la prison à vie. Une audience prévue lundi doit déterminer si elle peut être libérée sous conditions, a indiqué Gina Balaya, porte-parole du FBI.

Une première aux États-Unis. Selon Shelby Quast, directrice aux États-Unis de l’organisation Equality Now pour la défense des femmes, Jumana Nagarwala est « sans doute le premier médecin » jamais mis en examen aux États-Unis pour excision. Des médecins ont fait l’objet d’enquêtes sans que cela n’ait cependant débouché sur des inculpations, a-t-elle ajouté. D’autres enquêtes sont toujours en cours. Elle a rappelé que les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) estimaient que plus de 500.000 femmes et filles vivant aux États-Unis soit avaient été victimes de telles mutilations, soit risquaient d’être mutilées dans ce pays.

« La plupart d’entre elles sont nées aux États-Unis et beaucoup n’ont aucune origine africaine », où cette pratique est répandue, a souligné Shelby Quast. Jumana Nagarwala est aussi la première personne inculpée au titre d’une loi fédérale contre les mutilations génitales sur mineurs adoptée en 1996. La moitié des 50 États américains, dont le Michigan, n’ont en effet pas de loi local contre ce crime, a précisé Shelby Quast.
Deux gynécologues font polémique en suggérant des excisions « minimalistes »

06h56, le 23 février 2016 , modifié à 07h11, le 23 février 2016

Image d’illustration © PATRICK VALASSERIS / AFP

Pour se justifier, ces gynécologues américains évoquent les traditions culturelles et comparent l’excision à la circoncision masculine.

Des excisions « minimalistes » permettant de respecter les traditions culturelles sans mettre en danger la santé des femmes, devraient être tolérées, estiment deux gynécologues américains dans un article qui suscite une polémique entre spécialistes. « Nous ne disons pas que les interventions sur les organes génitaux de la femmes sont souhaitables, mais plutôt que certaines interventions devraient être tolérées par des sociétés libérales », écrivent les deux auteurs dans une revue spécialisée, le Journal of Medical Ethics.

L’excision peut entraîner la mort en cas de choc hémorragique. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a lancé une campagne contre cette pratique, quelque 200 millions de femmes ont été victimes d’excisions dans le monde, principalement en Afrique et au Moyen-Orient. L’intervention consiste en l’ablation totale ou partielle des organes génitaux externes féminins (clitoris, petites et grandes lèvres) et est pratiquée sur des fillettes, parfois très jeunes pour des raisons culturelles, religieuses, voire sociales. Elle peut entraîner la mort en cas de choc hémorragique.

Les gynécologues comparent l’excision à la circoncision masculine. Pour les Drs Kavita Shah Arora et Allan J. Jacobs, tous deux de Cleveland, deux types d’excisions pourraient être tolérées : celles qui n’ont aucun effet durable sur l’apparence ou le fonctionnement des organes génitaux ou celles qui modifient « légèrement » leur apparence, sans avoir d’effet durable sur la capacité de reproduction ou sur l’épanouissement sexuel des femmes. Ils comparent ces interventions à la circoncision masculine qui est légale dans le monde occidental.

Leurs collègues craignent que ces excisions dérivent vers des « fiascos ». Brian D. Earp, un chercheur américain en bioéthique redoute pour sa part que l’autorisation d’excisions « minimalistes » aboutisse à un « fiasco », en multipliant les problèmes légaux, réglementaires, médicaux et sexuels. Il préconise également une « attitude moins tolérante » face à la circoncision, soulignant que les enfants des deux sexes « ne doivent pas avoir leurs organes sexuels endommagés ou retirés avant qu’ils ne soient en âge de comprendre et de donner leur accord à ce type d’intervention ».
Deux gynécologues font polémique en suggérant des excisions « minimalistes »
Image d’illustration © PATRICK VALASSERIS / AFP

Pour se justifier, ces gynécologues américains évoquent les traditions culturelles et comparent l’excision à la circoncision masculine.

Des excisions « minimalistes » permettant de respecter les traditions culturelles sans mettre en danger la santé des femmes, devraient être tolérées, estiment deux gynécologues américains dans un article qui suscite une polémique entre spécialistes. « Nous ne disons pas que les interventions sur les organes génitaux de la femmes sont souhaitables, mais plutôt que certaines interventions devraient être tolérées par des sociétés libérales », écrivent les deux auteurs dans une revue spécialisée, le Journal of Medical Ethics.

L’excision peut entraîner la mort en cas de choc hémorragique. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a lancé une campagne contre cette pratique, quelque 200 millions de femmes ont été victimes d’excisions dans le monde, principalement en Afrique et au Moyen-Orient. L’intervention consiste en l’ablation totale ou partielle des organes génitaux externes féminins (clitoris, petites et grandes lèvres) et est pratiquée sur des fillettes, parfois très jeunes pour des raisons culturelles, religieuses, voire sociales.

Elle peut entraîner la mort en cas de choc hémorragique.
Les gynécologues comparent l’excision à la circoncision masculine. Pour les Drs Kavita Shah Arora et Allan J. Jacobs, tous deux de Cleveland, deux types d’excisions pourraient être tolérées : celles qui n’ont aucun effet durable sur l’apparence ou le fonctionnement des organes génitaux ou celles qui modifient « légèrement » leur apparence, sans avoir d’effet durable sur la capacité de reproduction ou sur l’épanouissement sexuel des femmes. Ils comparent ces interventions à la circoncision masculine qui est légale dans le monde occidental.

Leurs collègues craignent que ces excisions dérivent vers des « fiascos ». Brian D. Earp, un chercheur américain en bioéthique redoute pour sa part que l’autorisation d’excisions « minimalistes » aboutisse à un « fiasco », en multipliant les problèmes légaux, réglementaires, médicaux et sexuels. Il préconise également une « attitude moins tolérante » face à la circoncision, soulignant que les enfants des deux sexes « ne doivent pas avoir leurs organes sexuels endommagés ou retirés avant qu’ils ne soient en âge de comprendre et de donner leur accord à ce type d’intervention ».

https://www.europe1.fr/international/Excision-125-millions-de-femmes-touchees-756550