Querelle de chiffres sur le nombre de manifestants dans les défilés, une histoire de cornecul !

Une fois de plus, entre policiers et organisateurs les estimations divergent. Gravement : 500 000 pour les premiers, un million pour les seconds, ce n’est pas une paille ! 50% de taux d’erreur, il y a forcément une explication quelque part. Le diable se cache dans les détails, comme disait Nietzsche, quand il ne s’habille pas en Prada, à en croire Meryl Streep. Idiome d’un côté, comédie américaine de l’autre, mais je m’égare. De deux choses l’une, où cette différent relève d’un problème ophtalmologique, et il leur faut consulter d’urgence et revoir leurs lunettes Afflelou ou Optic 2000, ou bien d’une erreur de calcul et dans ce cas ils doivent retourner à l’école et reprendre l’enseignement d’arithmétique à zéro. Ils ont loupé quelque chose dans les explications de l’instituteur ! 

Comment s’étonner dès lors que les ministres ne parviennent pas établir un budget, là où cependant tous les ménages réussissent. Il faut croire que dans ce pays tout le monde est nul en maths ! Et pourtant, ils sont énarques, polytechniciens, agrégés d’université, diplômés de grandes écoles de commerce, alors comment expliquer leur nullité à additionner d’un côté (les recettes) et soustraire de l’autre (les dépenses) afin d’équilibrer les comptes ?

Mettraient-ils de la mauvaise volonté à remplir leur copie ? Obéiraient-ils à d’obscures instructions d’un pouvoir maléfique ? Seraient-ils victimes de l’incompétence des hauts fonctionnaires de Bercy ? Nul ne sait, cela fait des années que de brillants cerveaux cherchent une explication, sans succès. Il y a là un mystère d’une profondeur insondable. C’est à en perdre son latin, ou plutôt sa racine carrée.

Mais pour en revenir à notre simple comptabilité concernant le nombre de grévistes dans un cortège, comment, en 2025, ne parvient-on toujours pas à tomber d’accord, que l’on soit policiers ou syndicalistes CGT, sauf à vouloir faire preuve de mauvaise foi ? 

J’ai réfléchi au problème, désireux d’apporter ma pierre à l’édifice, en clair un début de solution, et EURÊKA, (qui en grec signifie « j’ai trouvé ») l’idée m’est venue en prenant mon bain comme Archimede, le savant grec de l’Antiquité. Elle est d’une simplicité biblique, voire enfantine. Il suffit de mesurer la surface en mètres carrés du cortège (facile : distance entre Nation et Bastille), en tenant compte de la largeur des avenues et rues empruntées, et à la multiplier par le nombre de manifestants au mettre carré, qu’ils soient CGT, CFDT, FO, ou Sud, sans distinction de leur casaque ou dossard. Pas la peine d’avoir fait khâgne ou X !

Alors, qu’attendent nos brillants crânes d’œufs ?

Quant au budget, promis, juré, je vais me pencher derechef sur les lois de la gravitation de Newton et la théorie de la relativité de Einstein, ce serait bien le diable si je n’arrive pas à résoudre cette énigme et trouver la bonne équation pour équilibrer enfin les comptes de la nation. 

Ne dit-on pas que tout est une une question de volonté dans la vie, une qualité qui fait singulièrement défaut à nos hommes politiques.

Jean-Yves Duval, journaliste écrivain