Doudou DIENE ancien journaliste et directeur de presse 7 fm ; n’est plus –Une perte pour le Sénégal

L’ancien directeur de 7 Fm a succombé, ce dimanche, 27 décembre 2020, à Paris, des suites d’une longue maladie.

« On rencontre des gens par divers chemins. On dit que c’est le destin.

Lors de mon mariage, Mme LO, frère de Doudou DIENE, cette femme très respectée au Consulat du Sénégal à Paris, cette femme de qualité et de vertu, était une parente de ma future épouse, elle était d’ailleurs présente lors de mon mariage.

Lors de son séjour en France chez sa sœur Mme LO, mon épouse se devait d’aller le saluer et forcément je devais m’y rendre.

Avant de me déplacer, je pose des questions à mon épouse pour comprendre. Et c’est ainsi qu’elle me dit, tu dois connaître le journaliste Doudou Diène, je réponds mais oui, ah c’est lui.

Je l’avais rencontré à Champagney il y longtemps lors du 150 ème anniversaire de l’abolition l’esclavage. Je fais mes requêtes et je vois mon erreur, il s’agissait de son homonyme au crane nu, l’historien, un autre intellectuel de l’UNESCO de la route de la soie.

Et je dis ok, oui ce Doudou Diène nous a procuré tellement de joie quand il prenait la parole pour parler foot ou autre, notamment le journal parlé de la RTS.  Un français de la bonne école, une maîtrise parfaite et éloquente.

Evidemment notre rencontre a été très instructive, deux lettrés qui se retrouvent ne peuvent que s’entendre et s’estimer.

Puis à chaque fois que je le pouvais, je lui donnais des ouvrages sur le foot et autres pour qu’il puisse «manger» le temps long en période de convalescence.

Même si ça famille et sa tendre et douce femme étaient présentes tout comme sa sœur Mme LO, un intellectuel aime toujours les écritures, les livres, etc.

J’ai continué à envoyer la presse en ligne à Mme Lo, qui se chargeait en fonction de l’Etat du doyen, de lui transférer pour qu’il puisse maintenir en éveil son esprit fertile et sagace.

Cette sagacité je vous la propose dans cette dernière parution au grand jour lui qui voulait rester au «placard » pour laisser s’exprimer la jeune génération.

Quelle classe, quelle leçon de générosité rare en Afrique ou on aime briller et occuper le terrain tout le temps.

Ma famille et moi-même présentons nos condoléances à la famille Diène.

Pape B CISSOKO   « 

La chronique de Doudou Diène : «Jeunes journalistes, votre attention s’il vous plait»

Par: seneweb News – Seneweb.com | 13 mars, 2017

Doudou Diène, journaliste sénégalais

Placard ! Vous avez bien dit placard ! Eh bien, voilà l’endroit idéal dans lequel je m’étais réfugié depuis belle lurette, d’autant qu’on m’avait appris que lorsqu’on a tendance à se montrer, l’on risque souvent de s’exposer aux balles des tireurs embusqués. En termes moins métaphoriques, j’avais opté pour un silence médiatique de bon aloi, m’appuyant, pour ce faire, sur cette logique cartésienne et cette franchise rabelaisienne qui m’obligeaient à faire place nette, au bénéfice de mes jeunes confrères.

Faute d’avoir raison, j’avais donc mes raisons. Et voilà que, pour une prétendue bonne cause, l’on me demande de quitter l’arrière-boutique pour m’afficher à la pleine lumière de la vitrine. A mes risques et périls, sans doute ! Car, ce qui est sûr c’est que j’accuse maintenant un certain retard sur le plan professionnel. Ce qui est certain, c’est que des efforts d’adaptation s’imposent de ma part. Ce qui est évident, c’est que je dois tenter d’être à la hauteur de ce qu’attend de moi Michel Diouf (*) qui, grâce à sa courtoisie exquise et à sa subtilité intellectuelle, m’a poussé à reprendre la parole.

Ce qui est indéniable, c’est que je serai jugé, sans concession. Surtout par de nombreux jeunes confrères qui peuplent les médias sénégalais car, sans préavis de réflexion et sans prétention aucune, j’ai bien envie de leur dire, un peu et même un petit peu plus qu’un peu, ce que je pense de leurs prestations professionnelles. Au risque, d’ailleurs, de les égratigner. Mais, que voulez-vous ? Ça ne gratte que là où ça démange.

Reproche de première rangée, première catégorie donc : certains de ces jeunes confrères ont souvent tendance à confondre information et opinion. Comment faire comprendre alors, quand on ne comprend pas, soi même, qu’entre l’information et l’opinion, il y a une différence de nature. En effet, l’information est bien un jugement d’existence, alors que l’opinion est un jugement de valeur.

En d’autres termes, une information peut et doit se prouver. Une opinion est, au contraire, une affirmation subjective qui n’a pas, en elle-même, plus de certitude que l’opinion adverse, même si, telle opinion est tenue pour plus raisonnable qu’une autre. Etablir la différence relève simplement d’une démarche professionnelle qui exige de comparer, de recouper, d’opposer au besoin, les versions d’un même thème, pour s’approcher de la vérité. Une vérité qui permet souvent de percevoir aussi bien les mensonges d’expression que les mensonges d’intention de bien des politiciens sénégalais ; ces politiciens qui ont souvent des relations fort complexes avec la vérité. Ce qui peut permettre, dans bien des cas pour des jeunes confrères, d’éviter de se livrer à des conclusions à caractère hypothéticodéductif.

Voilà quelque peu pour les précautions à prendre pour le fond. Et ce qui ne devrait rien gâter, c’est le soin à apporter à la forme. Une forme qui écarte un langage relâché, épousant les contours d’une familiarité inadéquate et de la vulgarité, de l’incongruité verbale, de l’hérésie sémantique ou de l’outrage terminologique. Au demeurant, aucune obligation de faire preuve de coquetterie intellectuelle, mais nécessité de retenir que le «style c’est l’homme», afin de ne pas tomber dans le domaine de ce mimétisme qui pousse à faire partie de ces idiots utiles qui avalent tout : la sucette, le bâtonnet et le papier d’emballage. N’en jetez plus ! me direz-vous.

Alors, permettez-moi, avant de retourner à mon placard, d’envoyer un bouquet de compliments dans le jardin de certains de mes confrères que je garde en haute estime : Mansour Sow, Martin Faye, Laye Diaw, Oumar Seck, Ibrahima Sané, Momar Lô, Mbaye Sidy Mbaye, Pathé Fary Diop, Diadji Touré et le défunt Ibrahima Bayo, ces seigneurs du micro, ces couturiers de mots, ces tailleurs d’idées, ces brodeurs de formules, ces merveilleux journalistes ayant l’étoffe de grands professionnels. Je me dois, pour mille raisons, de leur dire merci. Non pas un merci de convenance, mais bien un merci tout sucre, tout miel. Un merci qui, pour cette chronique, constitue le fin mot et le mot de la fin.

Doudou Diène

* À l’occasion de la journée internationale de la Radio, Michel Diouf, directeur de Radio Sénégal, avait demandé à Doudou Diène, de s’adresser aux auditeurs, par le biais d’une chronique. Le texte a été diffusé dans le Journal parlé de Radio Sénégal, le 13 février 2017.

Doudou Diène a été, notamment, le présentateur vedette du journal de 13 heures de Radio Sénégal  

https://seneweb.com/news/Chronique/la-chronique-de-doudou-diene-laquo-jeune_n_210573.html