Visés par le nouveau «travel ban» de Donald Trump, Ndjamena et Brazzaville n’entendent pas se laisser intimider

Le Tchad et le Congo-Brazzaville, qui figurent l’un et l’autre sur une liste de 12 pays dont les ressortissants se voient interdire l’accès au territoire américain pour des raisons de sécurité, ont vivement réagi au lendemain de l’entrée en vigueur de la mesure, lundi 9 juin. 

Au lendemain de l’entrée en vigueur du travel ban annoncé jeudi 5 juin par Donald Trump, le Tchad et le Congo-Brazzaville, qui figurent sur la liste des 12 pays dont les ressortissants se voient désormais interdire l’accès au territoire américain, ont fait part de leur étonnement face à une telle décision, mardi 10 juin. 

Pour tenter d’obtenir des explications sur les raisons qui ont poussé Washington à placer son pays aux côtés du Soudan, de la Guinée Équatoriale, de l’Érythrée, de la Somalie ou encore de la Libye, Kitoko Gata Ngoulou, l’ambassadrice du Tchad aux États-Unis, doit rencontrer mercredi 11 et jeudi 12 juin des responsables du sous-secrétariat d’État aux affaires africaines. De leur côté, les autorités congolaises ont, elles, convoqué Eugène Young, l’ambassadeur des États-Unis à Brazzaville, dès le jour de la publication de la liste, qui « avait à peine plus d’informations que nous », s’indigne un responsable congolais.

Officiellement, le Tchad et le Congo-Brazzaville se voient reprocher par les États-Unis une importante proportion de visas overstay, autrement dit un grand nombre de ressortissants qui auraient tendance à rester aux États-Unis après l’expiration de leur visa.

« Personne n’ira au Mur des Lamentations à cause de ce ridicule « ban » »

Reste que côté tchadien, on juge la mesure aussi disproportionnée qu’injustifiée car cette situation ne concernait en 2023 que « 350 à 450 personnes », affirme une source gouvernementale à Ndjamena, où les autorités n’entendent pas se laisser intimider. « Ce qui nous gêne, ce n’est pas la décision en elle-même mais la mauvaise publicité qu’elle fait pour notre pays », affirme ainsi un officiel tchadien alors qu’en représailles, son pays a décidé d’interdire l’entrée de tout ressortissant américain sur son territoire.

Brazzaville semble peu ou proue sur la même longueur d’onde : si un ministre confie que le Congo chercher lui aussi le moyen de « corriger [son] image si injustement écornée » par une telle mesure, pas question pour autant de céder aux pressions de Washington, prévient-il : « personne n’ira au Mur des Lamentations à cause de ce ridicule « ban » », assure ainsi ce responsable.

RFI