TROIS FOIS, J’AI MANQUÉ DE DIRE ADIEU AU POÈME-Elaz Ndongo Thioye

Voici un jeune poète au talent insoupçonné. Que je suis et appuie avec force.

Mon ami et frère Ndongo MBAYE le suit aussi avec la plus grande attention tellement Thioye est talentueux et sait tricoter les mots.

Il fait partie du cercle des slameurs du Sénégal, il a fait de bonnes études universitaires au Sénégal et en France, il est curieux et sait écouter.

Sa plume donne envie de lire pour interpeller mais aussi apaiser les âmes.

Quand le poème soigne

Quand le poème dit

Elaz Ndongo Thioye s’élance

Nous trouvons sa poésie cette transmission cette relation aux ancêtres

Nos morts nous parlent la nuit

Leur souffle est dans la sagesse des enfants plus âgés que leur âge

 Ces enfants révélant paroles de vérités millénaires

 Une fois qu’ils ouvrent leurs bouches «précoces»

-bi nga demée ba tay damaa wéet,

te saa yu ma xoolee xalé yi

Sa takk-ndeet laay gis ci seeni gët…

« je me sens seul depuis que tu es parti

-Et ton ombre luit dans les yeux des enfants

-A chaque fois que je les regarde….

Elaz Hadj Thioye nous parle du genre et voici

«  Je suis un homme qui pleure comme une Madeleine 

-Chaque image de mort nous rappelle la vie

-Le temps ne porte jamais les promesses d’éternité

-Guérison par les plantes  de nos mystérieuses maladies de nègre

-Nos paroles sont langages -nègre

-Genou à la nuque

-Entre silence et mots

Il n’y a qu’un geste de prière

J’ai écouté dans l’obscurité de la nuit

Lisez-le et vous comprendrez

Un recueil de poésie qui fait du temps en ces moment troublés et sources d(‘inquiétude

Lisez à haute voix

Lisez doucement et inféodez-vous aux mots  P B CISSOKO

Mémoires et souvenirs

pour que le poème devienne
hommage
et souffle
et chant

pour que la musique de mon verbe
au souffle nègre
élève voix et silence de mes ancêtres

pour que la vie dise son dernier mot
dans les yeux des morts
et dans la bouche du poète illuminé

pour que le poème s’élève en Beauté
au-delà des frontières
pour épouser le temps de l’éternité

pour que la douce flamme de l’amour
ne cesse de souffler
dans mon cœur de poète-aventurier

pour que ma langue ne puisse jamais
dire « adieu au poème »,
qui, aujourd’hui, est ma seule demeure
 
                 J’habite la mémoire du poème
Comme mort habite mes souvenirs…

Elaz Ndongo Thioye 

Auteur de deux recueils de poèmes : Douces cacophonies et Cantiques crépusculaires, avec lequel il remporte le Prix Cénacle National du Livre (édition 2021), Elaz Ndongo Thioye a reçu la Mention honorable au Prix international Léopold Sédar Senghor en 2022. Membre du collectif Parlons poésie, il pilote la première édition du Prix Ibrahima Sall. «RTrois fois, j’ai manqué de dire adieu au poèmeR» est son troisième ouvrage de poésie.