Ce geste symbolique sort un peu plus la Syrie du statut de paria de la communauté internationale. Le Conseil de sécurité de l’ONU a levé jeudi 6 novembre les sanctions contre le président syrien par intérim – et ancien jihadiste – Ahmed al-Charaa. C’est une reconnaissance des engagements de l’administration post Bachar el-Assad à lutter contre le terrorisme. C’était également une demande de l’administration Trump, alors que le président syrien est attendu la semaine prochaine à la Maison Blanche.
« Un message politique qui reconnait que la Syrie est dans une nouvelle ère » : c’est ainsi que l’ambassadeur américain à l’ONU, Mike Waltz, a salué le vote de cette résolution. Ce texte enlève Ahmed al-Charaa et son ministre de l’Intérieur, Anas Khattab, de la liste des sanctions de l’ONU visant les personnes et les groupes liés à l’État islamique et à al-Qaïda, précise notre correspondante à New York, Carrie Nooten. Ils ne seront plus soumis à une interdiction de voyage, au gel de leurs avoirs ni concernés par l’embargo sur les armes. Depuis que son groupe a renversé le régime de Bachar el-Assad et qu’il a repris le pouvoir, le dirigeant syrien bénéficiait d’une exemption du comité de sanctions de l’ONU pour pouvoir voyager.
« Avec l’adoption de ce texte, le Conseil envoie un message politique fort, reconnaissant que la Syrie est dans une nouvelle ère, a salué Mike Waltz. Le nouveau gouvernement syrien travaille dur pour remplir ses engagements dans la lutte contre le terrorisme et la drogue, dans l’élimination des restes d’armes chimiques et pour promouvoir la sécurité et la stabilité régionale. »
Le premier président syrien reçu à Washington
Le ministre syrien des Affaires étrangères Assad al-Chaibani a exprimé sur son compte X sa « reconnaissance » envers les États-Unis et les autres « pays amis » pour ce vote qui « reflète la confiance croissante dans le leadership du président Charaa ». « Cette résolution reflète la volonté des Syriens et des Syriennes (…) de faire revenir notre pays à sa place légitime parmi les Nations » et l’espoir de « construire une nouvelle Syrie », a de son côté commenté l’ambassadeur syrien à l’ONU Ibrahim Olabi.
Ce vote tombe aussi à point nommé, alors qu’al-Charaa sera le premier président syrien reçu à Washington ce lundi 10 novembre. La porte-parole du président américain, Karoline Leavitt, a rappelé que Donald Trump, pendant un voyage dans le Golfe en mai, avait annoncé la levée des sanctions américaines contre la Syrie, un sujet qui figurera très haut sur l’ordre du jour de la réunion lundi.
Le Conseil de sécurité, qui semble travailler de façon unie sur le dossier syrien dorénavant, a voté quasiment à l’unanimité pour la levée de ces sanctions onusiennes. Seule la Chine s’est abstenue, car elle s’inquiète de la présence de « combattants terroristes étrangers » qui pourraient « exploiter une situation sécuritaire fragile ».
RFI

