Sommet du G5 Sahel à Paul, une clarification nécessaire

La réunion s’est tenue à huit-clos entre les chefs d’Etat africains présents à Pau et Emmanuel Macron, sans doute pour clarifier la situation sur la présence française au Sahel, alors que l’opinion publique française a le sentiment que pour les populations locales du Sahel, c’est « je t’aime, moi non plus ». Le président français ne veut ainsi plus entendre parler à propos des forces françaises d’une armée coloniale alors qu’elles répondent à des demandes formulées expressément par les dirigeants des pays concernés.

Au-delà de cet aspect un peu polémique l’essentiel des discussions entre l’occupant de l’Elysée et les représentants des cinq pays partenaires de la force Barkane  (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad, Burkina Faso) avec ses 4500 hommes  a consisté à relancer l’alliance anti-djihadiste qui menace de s’essouffler sur le terrain. La réunion visait aussi à redéfinir une stratégie militaire et à l’appui de cette volonté Emmanuel Macron a décidé l’envoi sur place de 220 militaires supplémentaires afin d’enrayer la montée en puissance de l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS) qui gangrène de plus en plus le nord du Burkina Faso et l’ouest du Niger, ainsi qu’Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI)

Le choix de la ville de Paul dans les Pyrénées-Atlantiques pour ce sommet n’était pas innocent. C’est là en effet qu’est stationné le 5ème régiment d’hélicoptères de combat (RHC), là d’où sont partis sept des treize soldats français morts dans la collision de leurs appareils, au Mali, le 26 novembre dernier. Une manière symbolique de rappeler aux visiteurs venus du Sahel le prix que la France paie à éradiquer le terrorisme dans la région.  Rappelons que la réunion, initialement prévue se tenir en décembre avait été annulée en raison d’une attaque meurtrière au Niger qui s’était soldée par la mort de 71 personnes. Ce qui revient à dire que toutes les armées, française et locales, ont a connaître de lourdes pertes dans ce conflit et c’est pourquoi Emmanuel Macron a redit une fois de plus la nécessité que d’autres unités européennes viennent contribuer à l’effort militaire dans cette région désertique aussi vaste que l’Europe. Et encore plus aujourd’hui à un moment ou les américains se montrent hésitants à rester sur place.