Prostitution des mineurs : comment une mère s’est battue pour sortir sa fille de l’enfer. Avec les NTICS tout devient facile et simple   Argent rapide mais pas facile…Phénomène mondial

« La crise des valeurs, l’argent rapide mais pas facile. Avec cet argent elle s’achète tout jusqu’à 6 000 euros par mois mais quel prix, quelles souffrances.  Ils ou elles prennent la drogue pour supporter les sévices des pervers et de ses pédophiles qui n’ont pas de cœur et qui profitent de la pauvreté la précarité ; etc. Il devient très facile avec les locations meublées à partir de son téléphone de donner des rencarts. Les proxénètes ont une emprise sur les mineurs qui fuient leurs parents Que faire ? La police fait son mieux, les parents doivent aussi surveiller l’utilisation des smartphones. Seuls dans son coin l’enfant a accès au monde des adultes et ce monde est rempli de malades…. P B CISSOKO

Sandrine Prioul 07h07, le 16 novembre 2021, modifié à 07h08, le 16 novembre 2021

Le gouvernement a présenté lundi un plan interministériel de lutte contre la prostitution des mineurs qui concerne entre 7.000 et 10.000 jeunes en France. La fille de Jennifer était sous l’emprise d’un proxénète qui l’a forcée à se prostituer. Sa mère a raconté à Europe 1 son long combat pour sauver sa fille. 

C’est un phénomène qui inquiète les autorités. Entre 7.000 et 10.000 mineurs se prostitueraient en France. Un chiffre alarmant, qui a poussé les autorités à mettre en place un plan interministériel de lutte contre la prostitution des mineurs. Doté de 14 millions d’euros, ce plan vise à appréhender un phénomène peu connu pour le comprendre, le prévenir et le combattre. La fille de Jennifer était sous l’emprise d’un proxénète qui l’a forcée à se prostituer. Sa mère a témoigné au micro d’Europe 1.

« Elle était sous emprise »

« Ça a été le parcours du combattant », raconte cette mère de famille. « Le proxénète, je l’avais identifié et j’avais des captures d’écran de choses pour montrer que ma fille était bien sous emprise. » L’homme en question était le petit ami de la fille de Jennifer. Une réalité que l’entourage de la mère a refusé de voir en face. « Personne ne comprenait que c’était lui son proxénète. On me disait que non, qu’il était son petit ami. »

« Elle était éperdument amoureuse de lui, bien sûr, mais elle était sous emprise et il n’était pas son petit ami », explique-t-elle. Sa fille faisait parfois jusqu’à une dizaine de passes par jour. « C’est compliqué à entendre. » Cette mère courage est partie plusieurs fois chercher sa fille pour la tirer de cette spirale infernale. « Elle repartait, elle re-fugait. Elle a fait des trucs, ma fille… C’était pas elle, c’était l’emprise. Je suis tombée sur des vidéos tellement affreuses et dégueulasses… »

« J’en veux à la justice »

Dans son entourage, les gens ne comprenaient pas l’acharnement de cette mère de famille pour tirer sa fille des griffes de la prostitution. « On me disait : Mais qu’est-ce que vous faites ? Pourquoi vous vous faites chier ? Elle a voulu partir. En plus, elle vous a volé. Laissez-la faire sa vie. Tout ça parce que les flics n’étaient pas capable d’entendre que ma fille était sous emprise et qu’ils n’ont pas fait d’enquête. C’est moi qui ai dû m’y coller. J’en veux à la justice de ne pas l’avoir fait à ma place », regrette-t-elle.

Cet épisode traumatisant a laissé des traces chez la jeune fille. « Elle commence à aller mieux. Elle arrive à occuper toutes les pièces de la maison alors que quand elle est rentrée, elle n’occupait que son lit tellement elle avait l’habitude pendant deux ans de vivre uniquement sur un lit. Elle reprend pied, mais ça prend du temps. »

ROMAIN DESARBRESEurope Midi

Comment le gouvernement compte lutter contre la prostitution des mineurs ?

Virginie Riva, édité par Manon Fossat

Le gouvernement présente ce lundi un plan interministériel de lutte contre la prostitution des mineurs qui concerne entre 7.000 et 10.000 jeunes en France. Ce plan, doté de 14 millions d’euros et porté par le secrétaire d’État à l’Enfance Adrien Taquet, sera déployé en 2021 et 2022. Il vise à se donner les moyens d’appréhender un phénomène peu connu pour le comprendre, le prévenir et le combattre.

C’est un constat alarmant. La prostitution des mineurs concerne entre 7.000 et 10.000 jeunes en France. Aujourd’hui, toutes les prises de contact peuvent se faire sur les réseaux sociaux et les rencontres ont lieu pendant des soirées ou dans des Airbnb. Toute la difficulté est donc de pouvoir cerner ce phénomène et mieux identifier les proxénètes. Car ces derniers sont souvent dans l’entourage proche de la jeune femme, comme le petit ami, ce qui implique que la victime ne se reconnaît pas victime. Il n’y a donc pas de plainte, ni de poursuites. Alors pour lutter contre ce phénomène, le prévenir et le combattre, le gouvernement présente ce lundi un plan interministériel, doté de 14 millions d’euros, déployé en 2021 et 2022.

« De l’argent rapide »

Une situation dans laquelle s’est retrouvée cette jeune fille de 15 ans suivie par l’association Entr’acte à Lille. Elle le reconnaît, les victimes ont souvent beaucoup d’argent à la clé. « Quand tu as un travail tu te fais 1.200 euros par mois. Nous on est à 200 euros par jour donc ça nous fait 10.000 euros par mois. Ce n’est pas de l’argent facile, mais c’est de l’argent rapide. Et à l’heure actuelle je n’ai trouvé aucun autre moyen de me faire autant d’argent en si peu de temps », explique-t-elle.

Le plan présenté lundi après-midi est piloté par Adrien Taquet, ministre en charge de l’Enfance, et implique les ministères de la Justice, de l’Intérieur, de l’Education nationale, du Numérique, de la Ville, du Tourisme et de l’Egalité entre les femmes et les hommes. L’idée n’est pas forcément d’alourdir les peines – qui peuvent déjà aller de 7 à 15 ans de prison pour les clients et pour les proxénètes – mais plutôt d’avoir des référents dans chaque parquet, assure à Europe 1 l’entourage d’Adrien Taquet.

Il s’agit également de donner de nouveaux moyens d’enquête. À Paris, par exemple, la police judiciaire a créé depuis septembre un groupe spécialisé sur le sujet au sein de la brigade de protection des mineurs. Mais ce dispositif n’est pas forcément généralisable à l’ensemble du territoire.

Des jeunes filles majoritairement âgées de 15 à 17 ans

D’après le groupe de travail animé par la magistrate Catherine Champrenault, dont le rapport a inspiré ce plan, le phénomène touche surtout des jeunes filles, âgées de 15 à 17 ans, entrées dans la prostitution de plus en plus tôt, entre 14 et 15 ans pour plus de la moitié d’entre elles.

Ce plan compte quatre axes : « sensibiliser, informer et mieux connaître » le phénomène, « renforcer le repérage à tous les niveaux » des jeunes impliqués, « accompagner les mineurs en situation prostitutionnelle » et « poursuivre et réprimer plus efficacement » clients et proxénètes.

Comment le gouvernement compte lutter contre la prostitution des mineurs ?

Prostitution des mineurs : les parents sur le front

Article rédigé par  M.-C. Delouvrié, C. Fréchinos, O.Combe, F.Faure – franceinfo

France Télévisions

En France, la prostitution des mineurs est un fléau qui gangrène de nombreux territoires. Entre 7 000 et 10 000 jeunes seraient concernés par ce phénomène qui inquiète les parents et au sujet duquel le gouvernement souhaite apporter des solutions.

Des parents montent au créneau pour sortir leurs enfants de la prostitution. En France, jusqu’à 10 000 jeunes seraient concernés par ce phénomène. Pendant un an, la fille de Jennifer Pailhé s’est prostituée via des annonces sur Internet, contrainte par son petit ami de l’époque. « Dans des Airbnb, sinon à l’hôtel et quand il n’y avait rien, c’était dans des bâtiments ou dans des voitures« , détaille l’adolescente. En foyer, cette dernière sombre peu à peu et s’adonne au commerce de son corps sans voir la couleur de l’argent pour laquelle des clients la rétribuent pourtant. Sa mère porte plainte et traverse même la France à plusieurs reprises pour localiser sa fille qui fuguait régulièrement de son foyer d’accueil. « Je contacte son éducatrice, je fais des captures d’écran, je les fournis aux services sociaux, je contacte le juge des enfants, j’écris au garde des Sceaux… Je remue la justice« , explique-t-elle ainsi. Non sans mal, elles finissent par renouer le lien perdu.

« Nos Ados oubliés »

Afin d’aider d’autres parents en détresse, l’association « Nos Ados oubliés » a été créée. Elle souhaite par ailleurs réclamer la création de nouveaux lieux d’accueil, plus adaptés que les foyers de l’aide sociale à l’enfance. « La question de l’emprise n’est pas du tout prise en compte« , regrette un parent qui a souhaité rester anonyme. Un premier projet unique en France verra le jour ce mois-ci à Lille (Nord) afin de venir en aide et prendre en charge ces adolescents qui passent trop souvent sous les radars.  France info