Nucléaire: l’Iran met en garde la «troïka européenne» et refusera un accord sans enrichissement

Lors d’une rencontre avec les diplomates étrangers présents à Téhéran ce samedi 12 juillet, le ministre iranien des Affaires étrangères a soufflé le chaud et le froid, en affirmant que l’Iran était prêt à reprendre les négociations, mais tout en mettant en garde la troïka européenne, France, Allemagne et le Royaume-Uni, qui menacent de durcir les sanctions contre l’Iran.

Alors que le Parlement a voté la suspension de toute coopération avec l’AIEA, le gouvernement annonce une ouverture. C’est le Conseil suprême de la sécurité nationale qui sera chargé du dialogue avec le gendarme onusien du nucléaire, selon le chef de la diplomatie iranienne.

Abbas Araghchi a fait savoir qu’il allait étudier la possibilité de reprendre les négociations avec les États-Unis. Des négociations qui ont débuté en avril dernier et qui ont été suspendues après le déclenchement de la guerre entre Israël et l’Iran.

Le chef de la diplomatie iranienne a dénoncé la politique des États-Unis qui ont trahi la diplomatie en soutenant Israël dès le premier jour de la guerre avant d’attaquer à leur tour les sites nucléaires iraniens, rapporte notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi.

« Le snapback signifiera la fin du rôle de la troïka européenne »

 Abbas Araghchi a également lancé une mise en garde à la « troïka européenne » qui menacent d’activer le « snapback », le mécanisme qui permet de ramener les sanctions onusiennes contre l’Iran et qui avaient été suspendues il y a dix ans dans le cadre de l’accord nucléaire avec les grandes puissances.  « Le « snapback » signifiera la fin du rôle de la troïka européenne dans le dossier nucléaire iranien et sera sans doute la page la plus noire dans les relations des trois pays européens avec l’Iran », a-t-il lancé.

Concernant la reprise des négociations avec les États-Unis, Téhéran prévient Washington : les pourparlers porteraient uniquement sur le programme nucléaire — pas question d’aborder les capacités militaires du pays. Il a également ajouté que l’Iran refusait tout accord sans le droit à l’enrichissement d’uranium : « Dans tout accord négocié, les droits de la nation iranienne en matière nucléaire, notamment le droit à l’enrichissement d’uranium, doit être respecté. Nous n’accepterons aucun accord qui ne comprendra pas l’enrichissement d’uranium », ajoute-t-il.

Ces mises en gardes ont été lancées alors que les États-Unis ont clairement affirmé que l’Iran devait renoncer à l’enrichissement d’uranium sur son sol.

 

RFI