L’EXCISION DES FILLES EN AFRIQUE NOIRE-La problématique d’une saine conversion.-Mohamed Bouêdouno

Collection : Harmattan Guinée

La virginité des filles, garante en amont, fut érigée en une vertu sacrée du mariage et l’épreuve de l’excision, perçue comme une balise, devient une fatalité. Une symbolique formelle, aujourd’hui observée par la pensée classique, comme une «coutume barbare». Pour soumettre les Africains, des injonctions d’institutions onusiennes confortent et aliènent le droit des peuples à gérer librement leur destin. Ce mécanisme contribue à la perversité de la société africaine à l’image de la société occidentale. Cette réflexion de l’auteur s’impose pour une urgente conversion de mentalité.

La problématique d’une saine conversion.

« Dans le confort d’un univers ancestral propice aux inventions d’un spiritualisme viscéral, les ancêtres noirs africains, à la recherche des racines d’une légitimité paternelle illuminée, ont fureté jusqu’au tréfonds de leur mysticisme et de leur spiritualité et, c’est dans l’innocence immaculée des vierges qu’ils ont découvert les raisons d’un attachement profond. Unique norme de sociométrie, la légitimité paternelle décidait de toute dignité humaine. Pour protéger cette légitimité, la virginité des filles, garante en amont, fut érigée en une vertu du sacrement du mariage et l’épreuve de l’excision perçue comme une balise devient une fatalité.

Une symbolique formelle, aujourd’hui observée par la pensée classique, comme une « coutume barbare ».

Pour confondre les Africains, des injonctions d’institutions onusiennes que confortent de faramineux financements aliènent le droit des peuples à gérer librement leur destin. Or, c’est plutôt en Occident, citadelle de toute la perversité humaine en notre siècle, que s’impose l’urgence d’une conversion de mentalité. C’est en effet, au nom d’une vision partagée de notre destinée humaine qu’il convient d’agir pour éradiquer ces pratiques qui avilissent l’Être humain. Il ne s’agira donc pas de la seule excision, ni un défi pour la seule Afrique Noire.

Partagés entre les fantasmes d’une néo-culture qui se mondialise et les survivances surannées d’une Afrique conservatrice, la problématique d’une saine conversion pose le dilemme d’un choix cornélien. Face à l’impasse, ce livre propose une démarche expérimentale gagnant gagnant, qui réduira drastiquement le fléau de l’Excision en Afrique Noire.

Mohamed BOUEDOUNO est un diplômé de l’Institut Polytechnique Gamal Abdel Nasser de Conakry (I.P.G.A.N.C), titulaire d’une maitrise ès sciences en Anthropologie Africaine et d’un diplôme post universitaire canadien en Sociologie et Psychologie de l’Éducation. Au plan professionnel, il est titulaire d’un Certificat en Management et Développement organisationnel et est spécialisé en Évaluation des Apprentissages et Didactique des Disciplines. Écrivain, il est l’auteur d’un essai intitulé le « Yombou », dédié à une monarchie coutumière du pays Kissi.