Mars 2023 Paris ed Riveneuve à suivre
«Pour Nietzsche, les êtres de ressentiment sont une race d’homme pour qui « la véritable réaction, celle de l’action, est interdite et qui ne se dédommagent qu’au moyen d’une vengeance imaginaire. » Il lie ainsi le ressentiment à ce qu’il nomme la « morale d’esclave », qui est par essence constituée par le ressentiment, par un non créateur »
Dans l’encyclopédie philosophique « Le ressentiment est un phénomène affectif complexe dont le traitement philosophique, relativement récent, remonte aux écrits fondateurs de Nietzsche et Scheler. Les questions que ces auteurs abordent visent à déterminer la nature et la structure exacte du phénomène, mais aussi, dès la Généalogie de la morale, la fonction du ressentiment et les effets de ce sentiment sur notre jugement moral.
Si ce phénomène affectif continue d’intriguer toutes les disciplines des sciences humaines, cela est peut-être dû au regard cru qu’il nous oblige à porter sur la nature humaine. En effet, ces mêmes auteurs suggèrent que les vertus que nous affichons ont en réalité leur origine dans l’envie et la revanche inassouvie (Nietzsche, Ranulf, Scheler) ; un point de vue auquel les moralistes français nous avaient peut-être habitués les premiers. Il n’en demeure pas moins que le concept de ressentiment offre une description pratique et cohérente du rapport entre nos émotions morales (par exemple l’indignation) et certaines de nos émotion hostiles (par exemple l’envie) ou encore sur la motivation de nos jugements axiologiques, moraux en particulier.
Le ressentiment reste aussi un sujet d’attention pour tout philosophe de l’esprit qui s’efforce de clarifier nos catégories mentales et d’affiner notre compréhension de leurs relations. A ce titre, la multiplicité des manifestations affectives du ressentiment rend difficile une démarcation claire du phénomène, notamment par rapport à des émotions plus ordinaires comme l’envie, l’indignation ou la colère. Au-delà de l’étymologie du terme « ressentiment », il est impératif de définir d’abord la colère, l’envie, l’indignation et surtout le ressentiment ordinaire que les anglais appellent ressentiment et les allemands Groll.
Elgas à moitié nu ou en route, faisons un petit chemin et le reste vous appartiendra
Elgas dans un élan de réflexion soutenue traque les apories pour subsumer l’invisible le caché, il faut déméler les imbrications pour retrouver la vérité la plus commode. Le composite trahit notre regard il faut vraiment se dépouiller et attaquer dans un face à face les textes les autres les idées.
Sans concession comme dirait le Pr Djibril SAMB, Elgas le Nietzsche africain, nous dit que la tonalité des discours franco africains est monochrone.
Deux géographies qui se font face, la France, désignée comme le monstre et l’Afrique la victime, on est chez HOBBES du Leviathan— rires
Pour Elgas il faut aller à la racine des choses de l’inconfort pour trouver ce qui pêche.
Regarder la nature des liens, les interdépendances pour mieux comprendre ce qui dysfonctionne, il est facile d’accabler, plus difficile de se ré-flêchir ie faire son auto critique
Il est vrai que de grands penseurs ont été suivis, mais les lectures ou les idées ont été galvaudées ou travesties (c’est moi qui interprète ainsi).
Si les accusations d’aliénation sont recevables, somme toute comme certains africains ou panafricanistes, mais on peut se demander «qu’ ont il fait fait de cet héritage, on t’il innové, ont-ils trouvé des alternatives ?
On aura beau se dépouiller pour solder l’héritage et s’émanciper, doit on s’arrêter sans réagir , inventer , créer, initier, …
Prenons le texte et lisons de façon délicate la préfacière Sophie BESSIS à la vision incisive. Sur le chapître qui nous intéresse ici et qui fait l’ossature des «bons ressentiments « deux thèmes méritent d’être soulignés, auxquels Elgas consacre quelques pages denses.
D’une part , le statut totalement essentialisé dont jouit l’épisode colonial chez les décoloniaux. A l’Assignation à l’altérité dans laquelle les Occidentaux enferment encore trop souvent les « Autres » répond la fantasme d’un Etat colonial à-historique figé dans son éternité. La rhétorique décoloniale déhistorise ainsi le sujet puisque le fait d’être victime de la colonisation serait une condition perenne. Or à partir du moment où l’on postule que « tout » est colonial », on enferme des populations dans le statut de victimes et on le prive de la capacité de produire leur propre histoire. » S BESSIS
Cette idée me rappelle un ouvrage de philo de terminale où on parle de l’homme bloqué tellement phagocyté dans un environnement, dans une culture prégante qu’il a du mal à lever les yeux pour voir et créer On est dans le mythe de la Caverne de Platon où les esclaves attachés, prenaient les ombres pour la vérité. Je dirai que dans cet essai, Elgas fait ce que Platon avait fait pour éduquer à voir, pour retrouver cette connaissance qui est dans l’âme, mais cela se fera de façon pédagogique jusqu’à être capable de lever les yeux, dans un face à face avec le soleil brûlant de la Connaissance, de la Vérité, de l’Essence, etc …
Et je ne me trompe pas puisque S MESSIS utilise l’allégorie du maître et de l’esclave p 8 « La posture décoloniale n’est–elle pas , au fond , l’acmé d’une aliénation qui ne parvient pas mourir ?
Refuser de rompre avec le paradigme du maître et de l’esclave ne revient-il pas à perpétuer la logique du premier ? comment en sortir, sinon en revendiquant «quoiqu’il en coûte» et Elgas use sciemment de cette formule-la possibilité d’être libre.
Elgas, ce lecteur-liseur de Balzac, Balandier, et autres nous remet au goût du jour cette pensée de G BERNANOS
« Qui n’a pas vu la route, à l’aube entre deux rangée d’arbres, toute fraîche, toute vivante, ne sait pas ce que c’est l’espérance. »….
Dans son préambule qui annonce la couleur pour oser franchir la pensée de Elgas il nous dit «Pour comprendre diverses choses «le dualité «noir-blanc» etc, il fallait «voir clair et entendre dangereusement ». Je me gargarise e lisant le jeune Elgas et comme je le dis toujours la puissance n’est pas l’apanage des vieux sages. Quand on a très tôt lu et parcouru avec intelligence des ouvrages d’autorité on est armé pour produire une pensée prodigieuse et féconde.
Des concepts qui font bondir notre jeune auteur mais sage et poli il prend « tropicaliser, africaniser » en user donnerait le statut de penseurs pour être à la page de l’Africanité.
Une pointe qui me fait rire , quand à la mise en place d’une appropriation par la langue , écrire dans une langue nationale pour se dire comme Boris DIOP qui est plus connu et lu à l’étranger que dans les Kalounayes ( ces contrées chères à ELGAS°. Mais intransigeant Elgas dit de faon risquée que la langue seule ne fait tout en art…
Voici quelques traits de cet ouvrage de haute facture, signé par Elgas l’enfant du tout monde mais surtout des Kalounayes, l’ami de Bougar, de Mamadou Lamine Sagna, Pr Timera, S BESSIS, du Pr S B DIAGNE, Laye CISS, et la Maison d’édition Rive neuve etc. Et la liste est longue …..
Dans la table des matières on lire ceci pour encore vous inciter à posséder cet ouvrage qui ne se lit pas sans secouer nos couennes. Si vous êtes comme moi , vous lisez et vous posez le livre pour méditer , réflêchir, remettre une citation un argument dans son contexte . Oui un bon et beau livre qui nous fait du bien.
-Préface de haut vol de Sophie BESSIS
Genèse et «mentors» du délit d’aliénation
*-L’étrange victoire
-I- Le portrait des aliénés –accusé, levez vous
*Yambo Ouologuem et l’afropessimisme
* etc
II-La fabrique des nouveaux rebelles
III-Généalogie du sentiment anti-français et anti-occidental
iv-Extension du domaine de la Françafrique
v-L’incolonisable plus que le décolonial
219 pages d’une écriture argumentée avec des notes de bas de pages qui renvoient à la bibliothèque de Elgas