C’est une situation qui ne manque pas d’interpeller. Cheikh Guèye, l’homme d’affaires qui avait publiquement déclaré avoir corrompu l’ancien ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall avant, selon ses dires, de récupérer son argent, n’est plus en détention. Initialement placé sous mandat de dépôt, il bénéficie désormais d’une liberté surveillée grâce au port d’un bracelet électronique.
L’information est rapportée par Les Échos, qui s’interroge sur le traitement judiciaire de cette affaire retentissante. Le journal rappelle que Cheikh Guèye avait lui-même reconnu son implication dans un acte de corruption, une reconnaissance qui aurait pu – ou dû – entraîner un maintien en détention préventive. Son passage à un régime de semi-liberté suscite donc des incompréhensions et critiques, notamment dans l’opinion publique.
Le cas de Cheikh Guèye fait d’autant plus polémique qu’il contraste avec d’autres dossiers similaires. À titre d’exemple, Les Échos mentionne Lat Diop, ancien directeur général de la Lonase, qui demeure en détention provisoire, malgré une procédure jugée comparable. Cette disparité dans le traitement judiciaire alimente les suspicions de deux poids, deux mesures au sein de la chaîne pénale. Autre fait troublant relevé par le journal : l’accusateur de Lat Diop serait toujours en liberté, tandis que l’ancien responsable reste derrière les barreaux. Une situation qui pose la question de l’équité et de la cohérence dans l’instruction des dossiers de lutte contre la corruption.