Projection suivie de débatS -avec Pape b Cissoko Philosophe Formateur Interculturel
Avec Samba Doucouré, Président de la revue Africultures
«À Dakar, Ibrahima Dieng, un bon musulman sénégalais, vit avec ses deux femmes et leurs sept enfants, tranquillement sans travail.
Alors qu’il est chez le coiffeur, ses femmes reçoivent un mandat d’Abdou, un neveu parti en France. Rapidement tout le quartier est au courant de l’aubaine.
Les femmes achètent des provisions à crédit, des parents demandent leur part et certains essayent de lui extorquer de l’argent.
Le mandat, ce morceau de papier, au lieu d’apporter richesse et reconnaissance, devient le symbole de la honte et de la déchéance.
Une peinture humoristique et sans concession de la nouvelle société sénégalaise indépendante. Films de fiction – Longs métrages – Ousmane Sembene »
L’intérêt de revoir ce film c’est faire un regard critique instructif pour mieux situer le pays et l’évaluer.
Qu’est ce qui a changé ?
Que faut–il changer ?
Que faut-il garder ?
Que faut-il bannir ?
Comme il est dit ici et là le Mandat est le papier qui va briser les murs sociaux et inciter les citoyens de tous les horizons à revoir les existences pour amorcer une dynamique comme dans l’aventure Ambiguë avec la Grande ROYALE.
L’avènement du papier est un acte de naissance une gésine qui va dans l’enfantement provoquer pour réveiller les natures de l’hommes
Le Mandat ou Ibrahima Dieng. Pour une lecture naturaliste d’une nouvelle de Ousmane. Les œuvres d’Ousmane Sembène ont souvent été comparées à celles d’Émile Zola.
LE MANDAT OU IBRAHIMA DIENG. POUR UNE LECTURE NATURALISTE
Le récit se penche principalement sur les problèmes affectant une société en pleine mutation qui tâtonne face aux nouvelles réalités qu’elle doit confronter.
En effet, l’histoire se situe à Dakar, capitale du Sénégal, pays récemment devenu indépendant et ancienne colonie française.
Après plusieurs décennies de colonisation brutale, les habitudes et coutumes des populations se trouvent bouleversées, non seulement par l’imposition de mœurs et habitudes étrangères et étranges, mais également par le rôle joué par la ville et le chômage, de même que par le manque d’instruction et de débouchés économiques.
C’est donc une nouvelle qui traite en grande partie de thèmes similaires à ceux qu’affectionnent les naturalistes, même si elle ne peut être comparée à un roman naturaliste donné.
Le romancier jette un regard attentif et sans complaisance sur les années d’indépendance des anciennes colonies françaises si bien que le mérite de cette nouvelle et l’intérêt qu’elle suscite ne résident pas tant dans les thèmes abordés, que dans la façon dont l’auteur choisit de les traiter. Cette analyse se propose d’étudier
Le Mandat sous un angle naturaliste car les thèmes abordés s’y prêtent. Il est important à ce propos de noter que pour Émile Zola, “le naturalisme n’est pas une école, au sens étroit du mot […] il laisse le champ libre à toutes les individualités. […] il est la littérature ouverte à tous les efforts personnels La réception d’un mandat venu de Paris est l’acte qui déclenche le récit et donc un prétexte qui permet d’exposer la pauvreté et l’exploitation du peuple.
Ce mandat dont l’encaissement sera le but de toutes les démarches de Dieng sera aussi à l’origine de tous ses déboires.
L’autre élément-clé est l’acte de naissance, un document que, dans le Sénégal postcolonial, seule une infime minorité possède et dont l’impact sur la vie des populations locales est capital, sa possession ouvrant les portes à maints services administratifs.
Dieng face à la réalité du dénuement
Dans cette nouvelle de Sembène Ousmane, l’“acteur-protagoniste,”
Ibrahima Dieng, est un homme d’âge mûr, pauvre et démuni, qui reçoit de son neveu Abdou de Paris, un mandat de 25 000 francs.
Ce mandat est une manne qui causera néanmoins toutes sortes d’ennuis inimaginables à Dieng, ce dernier n’ayant aucune pièce d’identification officielle pour le toucher.
Les autres personnages du Mandat peuvent se répartir en trois catégories distinctes, bien que liées directement tant à la personnalité qu’à l’histoire individuelle de Dieng.
La première catégorie comporte les membres de sa famille tels que ses épouses, Mety et Aram, sa sœur (la mère d’Abdou) etc;
La deuxième comprend ses voisins et connaissances;
La dernière catégorie est constituée uniquement par des inconnus qu’il rencontre pendant ses démarches administratives dans les services publics.
Ces personnages ont ainsi des caractéristiques physiques et morales qui rendent son monde fictionnel vivant.
C’est le cas de Mbaye Ndiaye qui était de la génération “Nouvelle Afrique” […]: le prototype, mariant à la logique cartésienne le cachet arabisant et l’élan atrophié du négro-africain.
C’était un homme d’affaire – courtier en tout genre – réclamant un tant pour cent sur chaque commission, selon la valeur de l’affaire.
On disait qu’il n’y avait aucun nœud qu’il ne pouvait défaire. Possédant une villa à l’angle du secteur Sud, il avait également deux femmes: l’une chrétienne, l’autre musulmane et une Il tenait le haut du sable… La villa de Mbaye “créchait” au milieu des bidonvilles et des vieilles baraques.
La colonisation est un moment-charnière qui joue, dans Le Mandat, on retrouve chez Sembène la même représentation de la dégradation de la vie, des mœurs, particulièrement des valeurs ancestrales, la période coloniale, comme le Second Empire, ayant apporté une grande misère physique et morale et exposé les sentiments les plus abjects de l’homme. /Zola
Ciné SCRED paris 19
Avec l’équipe du Ciné SCRED nous organisons des projections-débats intitulés tout simplement les « Ciné SCRED Club ».
Ces événements sont l’occasion de faire découvrir un pays au travers d’un film de référence de ce pays, puis en fin de projection nous avons un temps d’échanges avec deux invités et le public autour des thèmes soulevés par le film. Il y a 2 semaines nous avions vu le Niger au travers de « MARCHER SUR L’EAU » de Aissa Maiga autour de la problématique de l’accès à l’eau.
Cette fois-ci nous avons le plaisir de vous convier à notre événement le MARDI 28 JUIN autour d’un grand pays du cinéma : Le Sénégal. Cet événement nous l’avons appelé sobrement « Le Sénégal à l’écran X Ousmane Sembène ».
Nous considérons Ousmane Sembène comme le père du cinéma Sénégalais et son film « LE MANDAT » comme son étendard.
Synopsis
Le jour où le facteur apporte à Ibrahima Dieng un mandat de 25 000 francs CFA de la part de son neveu, immigré à Paris, Ibrahima se montre généreux. Dans le quartier la nouvelle se répand et il aide sa famille et ses voisins, mais sans carte d’identité la poste refuse de lui remettre l’argent, ce qui est l’origine d’un long parcours du combattant dans les méandres de l’administration sénégalaise…
📍Où ?
LE TLM
105 Rue Curial, 75019 Paris
Ligne 7 Corentin Cariou
RER E Rosa Parks
AU PROGRAMME
18h – Avant-propos de Samba Doucouré, Président de la revue Africultures
19h30 – La projection du Ciné SCRED : Le mandat de Ousmane Sembène
20h45 – Discussion autour du film et du Sénégal
2 invités exceptionnels
🌮🥙Vous pourrez vous restaurer sur place grâce à nos succulents empanadas 🍘 et vous rafraîchir au bissap et thé vert glacée
(5 euros un empanada + boisson)
➡️ Cash, lydia, paypal sur place
Qui sommes-nous ?
Soutenu par Les Couleurs de Pont de Flandre, le CinéScred’ est un club qui vise à utiliser le cinéma comme un vecteur de ré-appropriation de sa propre histoire. Notre but est de rendre les classiques du cinéma des 4 coins du monde plus accessibles.
Un spectateur est aussi un acteur, co-construisez avec nous ce cinéclub ! 💥👀
Alexandre Munoz-Cazieux Membre du Ciné SCRED 105 rue Curial 75019