L’antidote au chaos-Anicet Lajnef  (Petite » Leçon d’économie)

                                                                                                                                                   
25 mars 2020 par Anice LAJNEF. LE blog de Mediapart

Pour une économie en harmonie avec l’humain et la nature, il faut reprendre le pouvoir détenu par les plus cupides. Notre économie s’est bâtie au fil des siècles à la suite d’un compromis entre d’une part les cupides et de l’autre les avares. Il faut neutraliser les premiers par une loi interdisant le poison de l’usure, et pénaliser les seconds par une taxation de l’excédent de richesse accumulée.

« Boule de Suif » est une nouvelle de Guy de Maupassant réunissant des personnages issus de différents milieux sociaux de la société du XIXe siècle.

Au fil des événements, les masques tombent et le vrai caractère de chacun des personnages se révèle.

La nouvelle est pensée et écrite à la fin du XIXe siècle avec une vision de classe de la société.

Les personnages de la nouvelle sont deux commerçants, deux bourgeois, deux nobles, deux religieuses, un démocrate et une prostituée.

En réalité, derrière les apparences des personnages et l’espace clos de la diligence, se cache leur vrai caractère.

La prostituée se révèle être altruiste et généreuse, et les autres personnages de la société apparaissent comme étant cupides, avares et hypocrites.

La morale de cette histoire est que malgré toutes les apparences (politiques, religieuses, ou sociales) que se donnent les gens, seul compte leur vrai caractère.

Lire l’économie à travers le prisme du caractère profond des hommes est très éclairant non seulement pour schématiser les systèmes en place, mais aussi et avant tout afin d’en proposer un plus pertinent.

Supposons que chaque individu est originellement innocent quand il vient à la vie, et qu’au fil du temps, par l’expression de son libre arbitre et par rapport à l’environnement où il grandit, qu’il nourrit un des quatre traits de caractères suivant : l’altruisme, l’optimisme, l’avarice ou la cupidité.

Schématisons alors le caractère des agents économiques en créant quatre classes distinctes d’individus :

– les altruistes, qui ont tendance à s’occuper des autres et de se soucier du bien-être d’autrui d’une manière désintéressée ;

– les optimistes, qui ont confiance en une issue favorable du monde et espèrent un développement positif ;

– les avares, qui se complaisent à accumuler de l’argent quitte à se priver ;

– les cupides, qui ont un désir immodéré de l’argent et des richesses et cherchant, coûte que coûte, à en accumuler toujours plus.

Si la société était uniquement composée d’altruistes, aucune règle économique ne serait nécessaire. Car l’altruiste pense à l’intérêt commun : générosité envers les gens dans le besoin, respect de la nature, etc.

Notre économie actuelle repose depuis fort longtemps sur un curieux compromis : les cupides travaillent les richesses des avares, et ce, dans l’intérêt économique de tous.

Nous avons donné les rênes de l’économie aux « cupides » (finance, banques, usuriers, milliardaires sans morale…) pour gérer la richesse des « avares », la faire circuler et créer des profits pour tous. Tout cela avec l’espoir que cela génère assez de croissance pour satisfaire les optimistes, et assez de revenus fiscaux pour venir en aide aux segments les plus pauvres de la société.

Dans ce système, les altruistes pourront toujours penser au bien commun tant qu’ils ne s’attaquent pas de trop près au système (association type restos du cœurs, mouvements écologistes…).

Ce compromis entre le cupide et l’avare a été conclu au moment où l’interdiction de l’usure a été levée. Le caractère exponentiel de l’usure permet au cupide d’accumuler de l’argent à l’infini, pour espérer une puissance infinie, et pourquoi pas, une vie éternelle. L’usure n’est pas une fin en soi, mais simplement un outil puissant pour nourrir sans cesse une cupidité dévorante.

Le cupide partage une partie du fruit de l’usure avec l’avare, préservant ainsi la richesse de ce dernier qu’il accumule par peur de l’avenir ; par peur de devoir manquer de providence ; par peur de mourir.

Tous les systèmes économiques mis en place ces deux derniers siècles reposent sur le modèle décrit ci-dessus. Des variantes ont pu exister : les socialistes veulent rectifier les anomalies provoquées par l’alliance entre le cupide et l’avare en agissant en fin de cycle par des mesures fiscales ; les libéraux sont pour imposer un minimum de règles possibles tout en faisant croire à la fable du ruissellement ; les capitalistes y ajoutent une composante productive et consumériste voulant croire au partage des richesses par l’effort personnel ; et enfin les écologistes croient au compromis pour sensibiliser les cupides et les avares aux questions environnementales sans eux-mêmes être conscients que la dette écologique est la directe conséquence de la prolifération de la dette…

À quel moment a-t-on imaginé que laisser les rênes de notre économie aux cupides allait bien se passer ? Le cupide est prêt à tout pour atteindre la richesse infinie, quitte à profiter de la misère sociale et à créer des conflits partout dans le monde.

L’amour de l’argent infini est sans foi ni loi : c’est le règne du désordre et du chaos. Aujourd’hui, le cupide a trompé tout son monde et le système s’écroule : l’avare qui est obsédé par la crainte de devenir pauvre un jour risque de tout perdre, et l’optimiste n’a plus d’espoir de croissance.

Dans ce monde violent laissé entre les mains du cupide, le chaos est inévitable, quasi certain ; il sonne presque comme une annonce et une promesse. Le prix à payer par tous est cher : crises, violences, misères, guerres… et aujourd’hui de façon inédite une bulle écologique s’est formée et risque d’exploser à tout moment.

Pendant ce temps, les cupides iront se terrer patiemment dans leurs somptueuses villas. Ils laisseront passer l’orage en attendant une remise à zéro des compteurs suite à des conflits destructeurs. Voilà le fameux prix à payer par les peuples complices de ces règles du jeu économique, soit par confort, soit par ignorance.

Une fois le prix payé, les cupides referont surface, comme si de rien était, pour continuer à nouveau leur accumulation immodérée des richesses dans un nouveau cycle.

Pour éviter ces cycles destructeurs de l’humain et de la nature, il faut urgemment inventer un nouveau modèle économique. Il faut que les consciences se réveillent et agissent avec vérité et fermeté.

Il faut briser les ardeurs de richesse infinie des cupides, et encourager la circulation dans l’économie de l’excédant de richesse accumulée par les avares. Aussi, il faut redonner les rênes du monde aux altruistes et aux optimistes, pour que la paix, l’ordre, l’harmonie, et la justice prennent enfin la place qui leur est due.

L’antidote au désordre est simple. Elle demande de la conscience et du courage : neutraliser le cupide en interdisant le poison de l’usure, et pénaliser par un impôt la richesse superflue de l’avare. C’est une double action inédite qui est nécessaire pour sortir le monde de la voie du chaos, et le faire entrer dans un nouveau monde, où la monnaie reprend la place qui aurait toujours dû être la sienne : celle du réceptacle de nos confiances, où l’excès de richesse est considéré comme une responsabilité, et non comme un privilège.

Ce scénario n’est possible que si les altruistes et les optimistes reprennent le pouvoir !

Anice Lajnef, Mars 2020.

Quel modèle pour une économie au service du bien commun ?

(1) Au cœur de tout système social, politique et économique, on retrouve une certaine expression des traits de caractères. Le trait de caractère qui nous caractérise le plus conditionne tout le reste, du système économique que l’on préfère au modèle de société que l’on soutient. Cette modélisation des agents économiques qui s’appuie sur les quatre traits de caractères (altruiste, optimiste, avare, et cupide) est bien sûr une schématisation du réel. Dans la vraie vie, ces derniers sont tous présents en chacun de nous, d’une manière plus ou moins prononcée selon le trait de caractère et la personne.

(2) Pour comprendre le lien entre économie, monnaie et finance, l’analogie la plus palpable est celle avec l’anatomie humaine : l’économie est le corps humain, la monnaie le sang qui l’irrigue, et la finance un organe qui s’y est inséré à un moment donné de l’histoire.

Le désir ardent d’accumuler les richesses et la puissance des cupides se concrétise à travers les mécanismes des prêts et des intérêts. Le crédit a le pouvoir de ramener à aujourd’hui ce qui aurait dû être consommé demain. La finance accélère le temps par le pouvoir de l’usure, qui agit comme un poison engouffré dans la monnaie qui irrigue l’économie. Une circulation de plus en plus rapide s’opère jusqu’à ce que le corps lâche, et s’en suive le chaos. La finance est bien cet organe qui infuse le poison de l’usure dans le corps économique, faisant de ce dernier un corps malade et cancéreux.

L’avare, par son accumulation excessive des richesses, participe à la coagulation du sang de l’économie, c’est-à-dire la monnaie. Il faut l’inciter à investir son argent dans l’économie réelle, et s’il ne le fait pas, il faut le pénaliser par une taxe qui l’inciterait à se défaire de son excédent de richesse.

(3) Dans les économies modernes, la richesse superflue est considérée comme un privilège qui devrait être rémunéré par des intérêts. Il faudrait inverser la logique, et considérer le superflu de richesse comme une responsabilité qui doit être réintroduite dans le circuit économique par l’investissement. À défaut, il faut que cette richesse superflue soit sanctionnée d’une légère taxe.

(4) La monnaie est fascinante dans le sens où elle est l’outil qui concentre la somme de nos confiances et nous permet d’échanger des biens et des services. Mais en même temps, son pouvoir de création est entre les mains d’une finance cupide, qui y injecte le poison de l’usure au moment de l’octroi d’un prêt.

(5) Si les banquiers sont si puissants, c’est que leur pouvoir attire vers eux des individus manquant de patience pour assouvir leurs désirs. Le pouvoir quasi surnaturel des banquiers est celui de tirer vers le présent les revenus du futurs, et de profiter en échange de ce tour de magie, du fruit de l’usure (les intérêts bancaires). Si les banquiers peuvent inonder l’économie de prêts usuraires, c’est bien parce que des clients se hâtent à leurs agences pour accélérer le temps, et consommer aujourd’hui ce qu’ils auraient pu consommer demain. Les banquiers sont puissants de par leur pouvoir de créer de la monnaie, nous sommes faibles du fait de la dictature de nos désirs et de nos passions. En effet, le pouvoir des banquiers ne pourra être remis en question que si les hommes réduisent à néant leurs pulsions consuméristes.

(6) Certains justifient les intérêts des banquiers en prétendant qu’il s’agit d’un commerce comme un autre. Que pour son « service » rendu, il soit normal que le banquier touche sa part, c’est-à-dire qu’il encaisse une sorte de frais de fonctionnement pour gratifier son activité. En réalité, c’est méconnaître le caractère exponentiel des intérêts bancaires (effet boule de neige qui ne cesse de gagner en volume au fil du temps, jusqu’à finir par exploser à un moment donné). Plus la durée de l’emprunt est longue, plus les intérêts qui s’y rattachent sont juteux. De même que, plus la société est endettée, plus la dépendance envers les banques est grande. Grâce au pouvoir du crédit, les banquiers décident des orientations de l’économie. Peu importe le projet qui nécessite le prêt du banquier, le critère sociale et écologique ne rentre pas en compte. Seuls les profits et la rentabilité rentrent dans les critères du banquier. À l’issue de ce système, la société en ressort lourdement endettée, et les richesses sont concentrées sur une poignée d’individus. Cette richesse économique extravagante se mue même en puissance politique !

(7) La première chose à faire pour contenir cette folie des grandeurs propre aux cupides, consiste à organiser la prise en main progressive de ce pouvoir de création monétaire. De nos jours, le pouvoir de création monétaire se fait au niveau des banques commerciales lors de l’octroi d’un crédit (95% de la monnaie en circulation), mais ce pouvoir de création monétaire est aussi entre les mains des banques centrales via la monnaie centrale (appelée aussi monnaie de base). Le prix Nobel d’économie Maurice Allais disait :

« La création monétaire doit relever de l’État et de l’État seul. Toute création monétaire autre que la monnaie de base par la Banque centrale doit être rendue impossible, de manière que disparaissent les « faux droits » résultant actuellement de la création de monnaie bancaire. » Ainsi, la monnaie ne serait plus le fruit de l’emprunt, mais une monnaie centrale libre de toute dette. Maurice Allais continuait en disant :

« En fait, sans aucune exagération, le mécanisme actuel de la création de monnaie par le crédit est certainement le « cancer » qui ronge irrémédiablement les économies de marchés de propriété privée ». Maurice Allais a connu de près la crise des années 30 et la deuxième guerre mondiale qui en est la conséquence directe. Les schémas des fins de cycles d’une économie usuraire sont toujours les mêmes et se terminent dans le chaos : explosion des inégalités de richesse (cf les travaux de E. Saez), qui correspond aussi à l’apogée de la prolifération du crédit (1929, 2008), suivie d’une crise financière, économique et sociale, à laquelle les gens aux manettes répondent par la facilité de la planche à billets (Quantative Easing des Banques Centrales post 2008). Les frustrations populaires s’intensifient, jusqu’à ce qu’une guerre sanguinaire viennent sanctionner les errements du passé. Pendant le temps de l’orage, les cupides se terrent en attendant la réinitialisation du système pour repartir de plus belle dans un nouveau cycle économique usuraire (notion de « reset » qui a commencé avec les accords de Bretton Woods en 1944).

(8) Les banquiers ont fait de la monnaie la coquille de la dette usuraire en y insufflant le poison des intérêts bancaires qui leur permet d’extraire et d’accumuler des richesses infinies. On en vient donc à la deuxième chose à faire : voter une loi qui interdit toute forme d’usure. L’usure est tout commerce du temps, il commence au premier centime, et s’exprime grâce à un taux d’intérêt (court terme), mais c’est aussi la prédiction du futur incertain (taux long, CDS, primes de risque, produits dérivés…). Nous assimilons ici les termes « intérêt » et « usure » quand bien même l’utilisation de ces termes dans le langage courant fait apparaître des nuances sémantiques entre eux. L’intérêt est donc qualifié d’usuraire, quelque soit le taux (la prohibition de l’usure dans le système économique actuel ne concerne que l’intérêt pratiqué à des taux qualifiés d’élevés). Interdire les intérêts bancaires de nature exponentielle, et interdire toute vente de produits financiers qui s’apparentent à de la vente d’assurance pour toucher des primes que nous qualifierons d’usuraires. La ruse humaine est sans limite, surtout celle des cupides. Il faut fermer toutes les portes qui permettent de faire de l’argent à partir de l’argent, sans qu’aucune valeur tangible y soit adossée. L’usure est toute commercialisation du temps (taux court) et de la prédiction de l’incertain (taux long, prime de risque…). Une jurisprudence continue doit permettre de reconnaître et d’interdire toute ingéniosité qui ouvrirait la voie à la pratique de l’usure. Le philosophe grec Aristote disait : « Il est tout à fait normal de haïr le métier d’usurier du fait que son patrimoine lui vient de l’argent lui-même, et que celui-ci n’a pas été inventé pour cela. Car il a été fait pour l’échange, alors que l’intérêt ne fait que le multiplier (…). Si bien que cette façon d’acquérir est la plus contraire à la nature. » Dans le même ordre d’idée, Saint Thomas d’Aquin dira : « L’homme qui pratique la droiture et la justice ne prête pas à intérêt et ne tire point d’usure ; celui-là est juste, il vivra dit le Seigneur, l’Éternel. »

(9) Dans un monde sans usure et où la monnaie libre de dette est entièrement émise par la banque centrale, la rareté de la monnaie donnerait trop raison aux avares qui aiment accumuler plus de richesses que nécessaire de peur d’un avenir qui se veut incertain. Cette thésaurisation de l’argent serait un désastre pour le fonctionnement sain de l’économie réelle. Tout comme le sang doit circuler dans le corps humain, les richesses doivent circuler dans l’économie. Mais au lieu d’y instiller le poison de l’usure pour accélérer la circulation de la monnaie, il faut créer un mécanisme qui permette de fluidifier la monnaie, le sang de l’économie, et l’empêcher de coaguler sous l’effet de la thésaurisation des avares. Pour cela, il faut revenir à la pensée économique de Silvio Gesell et de son concept de « monnaie fondante». La monnaie, comme toute denrée, doit se consumer au cours du temps, et ainsi perdre de sa valeur.

Ainsi, chaque jour de la semaine ouverte (du lundi au vendredi), pour chaque 100 euros détenus sur un compte, un centime est prélevé, pour pousser les thésauriseurs à investir et dépenser leur argent. S’il ne le font pas, au bout d’un an, ils se retrouvent tout de même avec 97,4 euros restants. Les 2,60 euros prélevés doivent servir à l’action sociale en étant distribué aux individus dans le besoin. Par voie de conséquence, cette taxe prélevée sur l’argent thésaurisé se retrouverait entre les mains de consommateurs dont l’utilité de l’euro supérieur est vitale pour eux, mais aussi pour l’économie ! Cette taxe a pour effet d’accélérer la vitesse des échanges économiques.  En effet, plus la vitesse de circulation de la monnaie est grande (idée de vélocité de la monnaie), et plus l’économie est forte. L’idée sous-jacente est que le surplus d’argent accumulé doit être réinvesti dans l’économie réelle pour qu’il génère une activité nécessaire à la croissance soutenable de l’économie. Si cet argent reste passif, il doit alors être pénalisé pour la croissance qu’il n’a pas généré sciemment. De plus, cette pénalisation n’est pas détruite. Au contraire, elle est redistribuée aux agents économiques dans le besoin qui utiliseront cet argent pour vivifier l’économie. Il est possible d’introduire un seuil d’activation de cette taxe, pour ne pas pénaliser le solde du compte au premier centime. Ainsi, le but sera de permettre l’exonération d’un coussin de sécurité nécessaire. Si ce seuil est de 5000€, et que le compte présente un solde créditeur constant de 10000€, la taxe annualisée sera de 130€ et non 260€.

(10) L’interdiction de l’usure que je préconise, a même été évoquée par le célèbre économiste britannique J. M. Keynes : « Je ne vois donc rien qui nous empêche de revenir un jour à quelques-uns des principes les plus sûrs et les moins douteux de la religion et de la vertu traditionnelles – que l’avarice est un vice, la pratique de l’usure, un délit, et l’amour de l’argent, détestable… ». De même, concernant Silvio Gesell et son concept de « monnaie fondante », Keynes le décrit à la fin de la Théorie générale de « prophète étrange » dont « la postérité aura plus à tirer de sa pensée que celle de Marx. »

(11) L’intelligence humaine est habile quand il s’agit de contourner les lois, et il y aura toujours des cupides et des avares pour le faire en toute légalité et assouvir leur besoin d’accumuler des richesses. Pour le cupide, déguiser artificiellement un prêt en un contrat achat-vente en différé (c’est-à-dire pour y faire refléter des intérêts de crédits) est une chose aisée. Un avare peut accumuler en stockant de l’immobilier ou des matières premières sans que cela soit justifié par un besoin ou une activité. Ainsi, et à titre d’exemple, un logement non loué au-delà d’un certain temps doit être soumis au même régime, à savoir à la taxation des richesses accumulées et dormantes (cf taxe Gesell).

(12) Dans un monde où, comme je le préconise, la monnaie est émise à 100% par un organe central à un moment donné de l’histoire, il y a un risque de déflation en cas de croissance. Dans ce cas, les prix et les salaires baisseront, car il n’y aura pas assez de monnaie en circulation pour faire face à cette croissance (hypothèse où la vitesse de la monnaie est comparable). Les optimistes risquent d’être affligés par cette baisse des salaires, eux qui préfèrent vivre dans un monde en continuelle progression.

Il faut donc mettre en place l’idée d’une création monétaire linéaire et perpétuelle : 2,6% de la masse monétaire, celle qui correspond à l’origine des temps de l’instauration de ce modèle (à la fin d’une période transitoire). Cette manne, que nous nommerons le « dividende social », peut être distribuée à chaque individu, à part égale. Il serait aussi judicieux peut être d’en laisser la totalité ou une partie à l’État, pour des investissements stratégiques en tant de vaches maigres, ou à mettre en réserve en temps de vaches grasses, pour parer aux périodes difficiles dues à des événements aussi imprévisibles qu’un virus venu de Chine. Dans ce dernier cas, le dividende social pourrait servir de réserve, comme préconisé par le personnage biblique Joseph, qui en a prédit l’utilité. La distribution et l’utilisation du dividende social doit être l’objet de discussions collectives et dépendra sûrement de la configuration de la société à un moment donné.

(13) En outre, cette progression linéaire de la monnaie est une façon de répliquer les caractéristiques de rareté et de croissance limitée de l’or, et plus récemment, du Bitcoin. Cette linéarité est aussi plus en adéquation avec une économie soutenable écologiquement, et qui nous éviterait le caractère exponentiel de la monnaie créée par le crédit avec intérêts.

(14) Quelle est la place des altruistes dans ce système ? Idéalement, les altruistes et les optimistes devraient être aux commandes pour orienter et garantir une économie au service du bien commun. Pour ceux qui préfèrent continuer leurs œuvres hors du champ politique, il faut faire en sorte que les dons réalisés dans l’intérêt commun (aide aux plus fragiles, protection de l’environnement, etc.) soient exemptés à 100%. Aussi et dans l’intérêt commun, il faudra s’assurer que le don ne soit pas malintentionné (acte de corruption déguisé en vue d’influencer une décision politique).

(15) Pour pouvoir appliquer toutes les règles et lignes directrices citées plus haut et en garantir l’indépendance du pouvoir politique, il est nécessaire que le protocole de la monnaie soit protégé par la loi et inscrit dans le marbre de la constitution. Pour rappel : La pratique de l’usure est interdite ; la monnaie fondante est à hauteur de 2.6% et redistribuée aux plus nécessiteux ; enfin, la création monétaire est de 2.6% (de la masse monétaire initiale) et distribuée sous forme de dividende social (aux citoyens ou à l’État).

(16) Faut-il pour autant faire confiance à 100% à l’État dans la gestion de la monnaie ? Ne court-on pas le risque de voir des cupides reprendre le pouvoir et changer les règles de création monétaire ? Le pouvoir de création monétaire est puissant et les règles d’or citées plus haut doivent être appliquées de façon transparente et sécurisée. Le registre de la monnaie est un registre public qui appartient à tous. La meilleure façon de construire la monnaie du futur est d’utiliser un protocole technologique qui assure la transparence des règles de gestion de la monnaie, du prélèvement de la monnaie fondante et de sa redistribution, de la création monétaire du dividende social et de sa redistribution… Les protocoles des crypto-monnaies sont solides mais pour certains polluants, pour d’autres arrivant rapidement à saturation. La France peut être un pionner dans ce domaine, si l’État se donne les moyens d’investir dans la recherche du meilleur protocole possible.

(17) Le système préconisé nécessite une monnaie 100% digitale, mais aussi l’attribution à la naissance de chacun d’un compte unique logé dans le registre central des comptes. Bien évidemment, ce compte doit être déclaré caduc une fois la personne décédée. C’est pour cette raison qu’une monnaie régit par un État semble être un gage de sécurité nécessaire. Le registre de la monnaie, peut être lié au registre de l’Etat Civil, tous les deux utilisant un protocole technologique similaire et relié. De la même façon, le registre cadastral peut également être relié au registre de la monnaie pour s’assurer que les avares n’investissent pas dans la pierre sans mettre leurs biens en location, c’est-à-dire afin de passer entre les mailles du filet de la taxe sur la monnaie fondante. Enfin, dans un souci de transparence, tous les prêts/emprunts entre individus ou institutions privées doivent être enregistrés dans un registre des dettes. Ce registre de dette existe actuellement, et il est monopolisé par les banques commerciales.

(18) Revenons un instant sur la monnaie fondante et sa redistribution aux plus nécessiteux. Cette fiscalité monétaire se fait en début de cycle économique, avant même que la monnaie soit même dépensée. Personne ne peut y échapper puisque elle est inscrite dans le protocole même de la monnaie. Nulle évasion fiscale n’est de ce fait possible. Cette taxe s’inscrit en faux contre les intérêts bancaires perçus de nos jours par le capital épargné. Là où cette taxe réduit les inégalités de richesse, les intérêts du capital les exacerbe en faisant en sorte qu’une partie significative des richesses tombe entre les mains d’une minorité jusqu’à atteindre des limites dangereuses pour les équilibres en place : la richesse accumulée va de pair avec une misère sociale, et se mue petit à petit en pouvoir politique (ploutocratie), jusqu’à construire un monde fait sur mesure pour les cupides. À titre d’illustration, cette taxe vise plus les 300 milliards de dollars de cash accumulés par Apple dans les paradis fiscaux que le bas de laine de la veuve de Carpentras.

(19) Dans le même esprit, il serait bon de profiter de cette monnaie digitale pour y inscrire la fiscalité au moment des transactions, et non en fin de cycle économique. Elle prendra la forme d’une sorte de taxe appliquée à chaque transaction commerciale, en fonction de la nature de l’échange, de sa nocivité environnementale ou de son utilité pour l’intérêt commun. De nos jours, une multinationale ayant une activité polluante peut faire appel aux meilleurs avocats-fiscalistes pour essayer d’éviter le plus possible l’impôt sur les sociétés, et le réduire de manière significative, tandis qu’une PME locale ne peut échapper aux 28% réglementaires.

La taxation au moment de la transaction peut aussi être un moyen de favoriser les circuits courts, et de pénaliser la multitude d’intermédiaires qui se servent à différentes étapes du cycle (de la production jusqu’au consommateur final). Cette taxe sur les transactions constituera un facteur qui favorisera l’économie locale et sera un frein à la mondialisation néfaste. On peut y ajouter différents niveaux de taxation : 20% pour toutes matières premières extraites des sous-sols ; 10% pour les matières premières extraites du sol ; et 5% pour toutes activités humaines qui y ajoutent une valeur ajoutée (l’agriculture active rentre dans cette catégorie, ainsi que toutes les autres activités commerciales). Cette taxation unique et sur différents niveaux favorise les activités peu consommatrices des ressources naturelles, qui sont en adéquation avec une économie soutenable pour l’équilibre écologique.

(20) Quid de la taxation des revenus du travail ? Analysons cette question dans une perspective historique. Le travail a été taxé pour la première fois en 1913 aux États-Unis, quasi simultanément avec la création de la FED (banque centrale américaine). L’idée de départ consistait à créer une organisation privée et lui donner un nom officiel (Federal Reserve) pour financer un État défaillant sur la gestion des finances publiques. Pour rembourser les intérêts de la dette publique, il fallait introduire l’idée d’un impôt sur le revenu. C’est de la manière suivante qu’est né l’impôt sur le revenu (du travail et du capital). Dans un monde assaini de l’usure, le travail ne doit pas être taxé. Le travail est une valeur noble qui doit être protégée de l’impôt. Cela avantagera les optimistes qui souhaitent travailler plus pour gagner plus. Bien sûr, il faut des gardes fous pour ne pas autoriser les dérives sociales, grâce à une réglementation du travail adéquate.

(21) Toute la réflexion décrite dans ces notes est construite autour d’une monnaie opérant dans un circuit économique fermé. Il est important qu’une économie construite sur les idées exposées ci-dessus ne soit pas polluée par des économies qui reposent sur l’usure, ou des lois antisociales et non écologiques. C’est à l’État de contrôler les flux de monnaies pour protéger les règles économiques décrites ici, notamment en servant de tampon entre toutes les économies nocives (droits de douanes, ségrégation dans des comptes monétaires dédiés aux économies étrangères, etc.). Pour le cas contraire, il est aisé d’incorporer à ce système monétaire une autre économie qui en accepterait les règles. Les monnaies peuvent alors circuler d’une économie à l’autre, d’un compte monétaire à un autre. Seules les règles de solidarité (monnaie fondante) et de redistribution du dividende social (création monétaire annuelle) s’appliqueront au sous-groupe auquel chaque agent économique est associé (l’État français en ce qui nous concerne).

(22) Dans une telle économie où il n’est nullement besoin de créer un compte en banque étant donné que chaque citoyen reçoit un compte monétaire unique à la naissance, l’activité conventionnelle des banques reste à définir. La gestion pratique des comptes peut être proposée par des sociétés innovantes via des applications (fintechs). Les banques peuvent se convertir en créant des pôles d’investissements pour mettre en relation l’épargne passive et les États, les collectivités, ainsi que les sociétés et les individus en besoin de monnaie pour leurs activités. La participation peut se faire sous forme de prêt sans intérêt (seul la banque toucherait une commission pour la mise en relation entre l’épargnant et l’entité emprunteuse). D’aucuns peuvent se poser la question de l’intérêt de prêter à taux nul. Cela permettrait en réalité d’éviter de payer la taxe issue de la monnaie fondante (soit un gain de 2.6% annuellement). La participation à l’activité peut se faire aussi sous forme d’actionnariat, et rien n’empêche alors l’épargnant de toucher des dividendes qui résulteraient d’une activité florissante. Ainsi, le rôle des banques privées ou publiques est important. Elles seront alors les intermédiaires entre les épargnants et ceux qui prennent des risques économiques. La décision finale d’investissement revient à l’épargnant et non à la banque. En échange de leurs services, les banques touchent des frais fixes (frais de dossiers) et des frais en fonction de la durée du prêt (frais linéaires en fonction du temps, et non pas exponentiels comme c’est le cas aujourd’hui).

(23) Dans une économie telle que préconisée ici, tout reste à réinventer. C’est notamment le cas des sociétés d’investissements immobiliers qui pourraient soit aider les primo-accédants à accéder au logement par des contrats de location-vente, soit permettre aux plus prévoyants d’investir leur épargne dans un parc immobilier locatif et capitaliser en vue de leur retraite. Dans le système préconisé ici, l’épargne thésaurisée est pénalisée, sauf si elle est prêtée à des individus ayant des projets dans la vie. Le but est de croiser ces deux agents économiques, l’optimiste et l’épargnant, par un prêt à taux nul qui avantage les deux parties. Le premier profite d’un capital gratuit, le second évite la taxe de la monnaie fondante en transférant son capital.

(24) Le modèle de l’assurance conventionnelle rentre dans le cadre de l’usure car, par définition, parier sur un futur incertain est une des composantes de la pratique usuraire. Le modèle de l’assurance doit alors se tourner vers celui de la mutualisation des risques. Chaque cotisation ne doit servir que les mutualistes. Seuls des frais de fonctionnements sont ponctionnés, et non des profits dus à la chance que rien ne soit arrivé jusque là.

Comment passer de notre économie usuraire au modèle décrit ci-dessus ?  (phase transitoire)

(25) Reste à attaquer le point le plus important et le plus difficile : celui de la transition. Il faut pour cela commencer par l’aspect purement technique : créer le protocole de la monnaie et la mise en place des comptes monétaires dans un registre central. Il faut décider de la masse de monnaie centrale et libre de dette à mettre en circulation dans l’économie réelle, et qui aura un impact sur toute création de monnaie future (dividende social). Par ailleurs, il faut également aborder la question de la dette qui est actuellement insoutenable.

(26) Le jubilé de la dette est une suppression de toutes les dettes. Dans l’Ancien Testament, tous les 50 ans, le jubilé permettait la libération des serviteurs des riches, qui ayant contracté des dettes, n’ont pu s’en acquitter. La crise actuelle liée au coronavirus est l’occasion de sortir d’une économie du tout-crédit et de desserrer l’étau de la dette sur l’État et les ménages. Est-ce que la suppression de la dette est une bonne chose ? Bien sûr ! Mais la finance est un monstre mondialisé et les dettes se croisent dans tous les sens. Un pays (Chine), un groupe de personnes (retraités US), risquent d’y perdre énormément. La suppression de la dette peut même être source de guerres. Et pourtant la cocotte-minute de la dette est au bord de l’explosion : 250 000 milliards $ au niveau mondial. Cette situation est intenable tant au niveau des États que des ménages.

Il faudrait une dépressurisation progressive de la cocotte de la dette par des petits pas soutenables. La solution consiste à desserrer l’étau du tout-dette :
– sur les États, en remplaçant le déficit annuel de 3% du PIB par une subvention de la BCE de 3% de monnaie libre de toute dette
– sur les ménages, en procédant aussi à la distribution d’un « dividende social » de 3% du PIB par an, soit en se basant sur les chiffres actuels cela donnerait une allocation annuelle autour de 1000€ par citoyen Français (4000€ pour un couple avec 2 enfants).
Cette monnaie centrale libre de toute dette, permet d’introduire un euro qui ne dépend pas du crédit, sachant que 95% des euros en circulation sont créés par la SG, la BNP, etc, lors de l’octroi d’un crédit.

(27) Quand la création de crédit est à l’arrêt, notre économie actuelle montre ses limites comme c’est le cas durant ce confinement lié au coronavirus ! Cette introduction d’euros libres de dette peut être considérée comme une dialyse qui assainit notre système monétaire du 100% crédit. Une image pas si choquante si on considère comme le prix Nobel d’économie Maurice Allais que la création monétaire par le crédit est le cancer qui ronge notre économie : « En fait, sans aucune exagération, le mécanisme actuel de la création de monnaie par le crédit est certainement le cancer qui ronge irrémédiablement les économies de marchés de propriété privée ».

Pour éviter une inflation néfaste, il faut contrebalancer en réduisant la création monétaire par le crédit des banques commerciales. Or 60% de la création monétaire est le fait d’un crédit immobilier ! Dans cette période transitoire il suffit de limiter le crédit immobilier à la résidence principale. Il n’est pas choquant ni violent de prendre une telle décision qui permettrait en plus de faire atterrir en douceur les prix de l’immobilier. La solution que je préconise est douce, elle permet de desserrer l’étau de la dette sur l’État, et sur les ménages au bord de l’implosion sociale. Les montants sont raisonnables, le dividende social n’est pas un revenu universel, mais permet au moins aux familles de respirer. L’introduction d’une monnaie libre de dette va permettre de stabiliser un système économique en surchauffe qui reposait trop sur le crédit. Le rythme était infernal pour les hommes et la planète. Le virus a agi comme un fusible : une aubaine pour ceux qui veulent réfléchir à un modèle monétaire fiable.

(28) Dans la phase transitoire ces deux monnaies, monnaie-libre et monnaie-dette, doivent être acceptées indifféremment par l’État pour le paiement des impôts, ou par les commerçants, pour le paiement de leurs biens et services. Cependant, la monnaie émise par le crédit des banques doit être de plus en plus encadrée à mesure que la monnaie libre prend de la place dans la société. Cette régulation du crédit est la variable d’ajustement pour contrer l’inflation.

(29) Aussi, la création monétaire doit être ajustée, pour passer progressivement de 6% par an à 2.6% à la fin de la phase transitoire. Cette convergence de la création monétaire vers le taux de 2.6% préconisé dans le modèle, peut aussi être une variable d’ajustement de l’inflation, mais aussi des frustrations sociales. Tant que les ménages ne sont pas libérés du fardeau de la dette, il faut concentrer la majorité du dividende social sur eux. Une fois la phase de transition achevée, libre à la société de décider comment répartir ce dividende social entre l’État ou les individus.

(30) Une fois la phase de transition finie, les deux registres de monnaies doivent devenir indépendants. L’État ne doit plus accepter le paiement des impôts par la monnaie dette. Les acteurs privés (ménages et entreprises) doivent prendre leurs responsabilités par rapport aux dettes émises. Ainsi la responsabilité de défaut n’est supportée que par ceux qui contractent ensemble des dettes, et non par toute la société comme c’est le cas aujourd’hui. C’est au secteur privé d’être inventif pour encadrer et fluidifier ce livre de dettes privées en permettant par exemple la compensation de dettes entre groupes de gens ou d’entreprises qui se font totalement confiance, ou en conseillant sur la qualité de la parole donnée de l’émetteur d’une dette (l’équivalent du screening d’aujourd’hui). L’idée est que ces acteurs privés, dans une certaine mesure pourrait conseiller des commerçants ou des prêteurs sur la qualité de parole du client ou de l’emprunteur. Cela peut prendre la forme de lignes de crédits conseillées et purement informatives. Il n’est pas question d’avoir un marché de la dette ou une sorte de marché de l’escompte car cela reviendrait à réintroduire l’usure. L’idée est que des sociétés privées mettent en place des outils pour fluidifier le registre de dettes privées en organisant les réseaux de confiance et de parole.

(31) Ce chantier d’encadrement du registre de la dette privée est indispensable pour mettre en confiance les épargnants qui ne veulent pas thésauriser leur épargne de monnaie libre (et qui ne veulent pas payer la taxe de la monnaie fondante). Rien n’est pire pour une économie qu’une monnaie qui dort. Plus la mesure de la confiance et de la parole sera de qualité, et plus les gens se feront confiance dans le commerce et les prêts, et plus l’économie s’en portera bien !

(32) En cas de crise grave, comme celle que nous vivons avec le coronavirus, l’État pourrait soit instaurer un impôt de solidarité, soit augmenter ponctuellement le taux de fonte de la monnaie. Cette augmentation du taux de fonte de la monnaie doit être motivée par le caractère exceptionnel de la situation, et il doit être raisonnable, le but étant de répondre à l’urgence et permettre d’organiser la solidarité dans l’épreuve.

(33) Au final, un système monétaire peut se définir ainsi : c’est un système qui permet la juste mesure de tout bien et service, et où les acteurs économiques peuvent organiser leur commerce grâce à une confiance et une parole instaurée et solide. Un système où nul n’est lésé par les excès des autres agents économiques, que ce soit par l’usure et ses conséquences (perte injuste de pouvoir d’achat ou de richesse), ou que ce soit par la perte de valeur de l’épargne de quelques manières que ce soit (en dehors d’une taxe sur la thésaurisation).

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L’AUTEUR
ANICE LAJNEF
Citoyen libre.
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