Je signale que l’auteur est le père de ATD Amadou Thierno DIALLO, auteur de « Un Fils du Terroir » l’Harmattan 2024
Ce livre trace l’histoire des Peulhs du Fouta Dajallon, en République de Guinée, qui entre le 18è et le 19è siècle ont crée un Etat théocratique d’une grande prépondérance politique, sociale et linguistique. Fortement islamisé, ce peuple pasteur et nomade, originaire de la vallée du Nil, conquit le Fouta Djallon foncièrement animiste ; puis le colonisateur sapera l’unité de l’Etat et viendra à bout de Bocar Biro, le plus grand des Almany. L’annexion pure et simple du Fouta Djallon dans le système colonial français mit fin à cet Etat.
Préface et notes de Djibril Tamsir Niane.
Sommaire. Préface Avant-propos. Introduction — Origine du peuple foula. De l’origine du peuple foula ou peul; L’origine du nom Peul ; Première Partie — De l’origine à la première invasion du Fouta–Djallon
L’auteur est né en 1931 ( comme mon père Mady Dabo CISSOKHO) à Bamikouré dans la sous préfécture de Timbi-/Madina Pref de Pita
Enseignant de profession parti à la retraite en 1987 après 38 ans de service Il était chercheur
Merci à Oummou boubacar DIALLO de la famille de ATD de m’avoir ouvert les yeux sur des livres et personnages ou figures guinéennes comme son défunt père le Pr BOUBACAR Doumba DIALLO un mathématicien. J’y reviendrai.
Pour aller plus lire Documents historiques écrits en arabe et en peul au Fouta‑Djalon (Guinée)
Historical Documents Written in Arabic and Fulfude in Futa Jallon (Guinea)
Les manuscrits du Fouta‑Djalon (en Guinée) rédigés en arabe et en peul sont représentatifs, au-delà des spécificités locales, de la littérature écrite dans les zones d’islamisation ancienne de l’Afrique subsaharienne. L’historien y trouve des chroniques de grande ampleur, mais aussi des récits plus ponctuels, rédigés tantôt en arabe tantôt en peul, entretenant des liens étroits avec la tradition orale, et écrits au service du projet politique et religieux du groupe dont fait partie l’auteur. Il peut également s’appuyer sur toute une gamme de documents non destinés à transmettre un message historique aux générations futures, mais d’où il tire de nombreuses informations : lettres, textes théoriques, poèmes sur les relations avec le colonisateur, et même, documents purement religieux. Ces sources écrites internes encore peu exploitées constituent une nouvelle frontière de l’histoire africaine et sont le complément indispensable des sources externes jusqu’à présent privilégiées par la recherche.
Introduction
Les manuscrits du Fouta‑Djalon (Guinée) rédigés en arabe et en peul sont représentatifs, au‑delà des spécificités locales, des documents rédigés dans les zones d’islamisation ancienne de l’Afrique subsaharienne.
L’historien y trouve des chroniques de grande ampleur, mais aussi des récits plus ponctuels, rédigés tantôt en arabe tantôt en peul, entretenant des liens étroits avec la tradition orale et écrits au service du projet politique et religieux du groupe dont fait partie l’auteur. Il peut également s’appuyer sur toute une gamme de documents non destinés à transmettre un message historique aux générations futures, mais d’où il tire de nombreuses informations : lettres, textes théoriques, poèmes sur les relations avec le colonisateur, pour la période concernée, et documents purement religieux.
L’État théocratique musulman du Fouta‑Djalon se développa dans la partie centrale de la Guinée à partir de 1727 et dura jusqu’à la conquête française de la fin du xixe siècle. Il était organisé sous la forme d’une Confédération de neuf provinces, dirigées chacune par un chef qualifié en général d’alfâ1. À la tête de la Confédération se trouvait l’almâmi (de l’arabe al‑imâm, l’imam), également chef de la province de Timbo, capitale de la Confédération.
L’apparition de cet État est tardive, si l’on considère l’ancienneté de l’islam dans d’autres zones de l’Afrique de l’Ouest, dont l’islamisation se poursuivit sur une très longue durée à l’époque des grands empires soudanais du Moyen Âge. Celle‑ci, ponctuée par le djihad des Almoravides au xie siècle, se fit essentiellement par une lente progression le long des axes du commerce transsaharien et s’accompagna du développement de grands centres culturels religieux situés à la lisière du Sahara, dont le plus célèbre est Tombouctou.
Une deuxième phase de poussée musulmane s’effectua plus au sud aux xviiie et xixe siècles et conduisit à la naissance d’États islamiques soudano‑sahéliens (Fouta‑Toro au Sénégal, Fouta‑Djalon en Guinée, Macina au Mali, empire de Sokoto centré sur le Nord‑Nigéria), à la suite d’une succession de djihads dont le premier se déroula à partir de 1727 au Fouta‑Djalon.
On assista ainsi à une nouvelle diffusion de l’écriture et à la production d’une abondante littérature en arabe, qui s’ajouta à celle qui continuait de s’écrire dans les centres plus anciens mentionnés précédemment. L’étude de cette masse documentaire encore largement inexploitée constitue aujourd’hui une véritable nouvelle frontière pour la recherche (Salvaing 2016).