« Le silence est une complicité. Il faut dénoncer et stopper ces Humains si violents. Apprenons à nous contrôler et à rester zen. Mon ami le Professeur instructeur de judo, homme d’affaires, coach et écrivain, Guillaume ENG, pourra certainement canaliser vos énergies ailleurs, pour éviter toute violence. Je viens de connaître une dame expérimentée, qui pourrait aussi contribuer à l’estime de soi et au respect. Princesse Sabine et il y en a d’autres dans de ce grand pays qu’est le Cameroun si riche en traditions. Ce que je dis, n’est pas de la publicité. Une femme n’est pas un tam-tam, vive le dialogue, l’amour et la paix. Il faut laver son propre coeur et il y a des outils et stratégies pour. »PBC
« En ce 18 avril, selon le compte Twitter Féminicides 237, 18 femmes ont été assassinées au Cameroun depuis le début de cette année. Dans tout pays normal, il y aurait un tollé, des enquêtes spéciales et des commissions d’urgence seraient organisées.
18 femmes tuées au Cameroun en 2023 : Kah Wallah interpelle Paul Biya
La femme politique déplore la recrudescence des féminicides dans la société camerounaise. Edith Kah Wallah invite le régime de Yaoundé à s’employer pour juguler ce fléau social.
Le silence de l’Etat face aux assassinats répétés des femmes dans notre pays, trahit une forme de complicité du gouvernement Biya, estime Edith Kah Wallah. Dans une chronique parvenue à la rédaction de Lebledparle.com, elle dresse le tableau sombre non sans évoquer des pistes de solution.
Les femmes paient le prix ultime
« En ce 18 avril, selon le compte Twitter Feminicides 237, 18 femmes ont été assassinées au Cameroun depuis le début de cette année. Dans tout pays normal, il y aurait un tollé, des enquêtes spéciales et des commissions d’urgence seraient organisées. Au Cameroun, géré par le régime Biya, le silence est total. Pas tant qu’un communiqué pour reconnaître la vie de ces femmes !
C’est incontestable. Alors que notre pays s’enfonce dans la crise sur les plans économique, politique et social, les femmes en paient le prix ultime.
D’une part, le travail des féministes camerounaises est étonnant à observer. Ils se sont imposés, sont visibles, actifs et se font entendre dans le domaine public. Aujourd’hui, ils sont l’un des groupes importants qui façonnent l’avenir de notre pays. Ils sont le seul groupe à fournir des services minimaux aux victimes que de maigres ressources leur permettent.
Au cours des trois premiers mois de 2012, environ 50 femmes ont été violées dans la ville universitaire de Soa, suggérant qu’il y avait un ou plusieurs violeurs en série opérant dans la région. Les autorités n’ont jamais mené d’enquête sérieuse et personne n’a été inculpé de ces crimes.
Le 30 janvier 2013, une délégation de notre Parti du Peuple Camerounais – CPP, est descendue sur Mimboman, à environ 10 km de la Présidence de la République du Cameroun. Au cours de ce seul mois de janvier, 15 femmes ont été tuées et leurs corps mutilés dans ce seul quartier. Pas un seul fonctionnaire du gouvernement n’avait même rendu visite aux habitants du quartier.
Alors que nous nous asseyions et parlions avec les habitants de Mimboman, l’officier sous-divisionnaire a eu vent que nous étions là et est venu interrompre notre visite. Des dizaines de citoyens l’ont hué à son arrivée, soulignant que si son bureau n’était qu’à quelques centaines de mètres, il n’avait jamais pris la peine de venir voir ce qui se passait à Mimboman, malgré les multiples meurtres, jusqu’à ce qu’il entende qu’un chef de l’opposition était sur le champ.
Après cette visite plutôt tumultueuse à Mimboman, nous avons fait une déclaration en tant que CPP, dont les éléments clés restent malheureusement vrais, 10 ans plus tard. Notamment :
La lenteur et le manque de sérieux des autorités gouvernementales qui attendent des semaines, parfois des mois avant d’élaborer un plan d’action clair alors que les crimes continuent.
L’abandon des citoyens par l’État dans des conditions où même les besoins les plus élémentaires ne sont pas satisfaits, notamment une communication publique claire, des conditions de sécurité élémentaires telles que l’éclairage public, l’aménagement des routes, l’accès rapide aux services de police, etc.
L’attitude condescendante et méprisante de tous les hauts responsables publics, y compris le Président de la République, qui perpétuent des cérémonies et des fêtes (dont beaucoup sont complètement frivoles) alors que des citoyens sont assassinés, sans adresser un mot aux victimes et à leurs familles, ni aux Des Camerounais traumatisés par la montée de l’insécurité.
L’absence totale d’accompagnement psycho-social des victimes, des quartiers traumatisés, même pas pour les survivants de viols ou de tentatives de meurtre.
Aujourd’hui, alors que nous lisons des récits quotidiens de fémicides, nous sommes reconnaissants envers le réseau de féministes qui prononcent les noms des victimes et appellent à l’action. Nous sommes encore plus profondément consternés par le manque d’action du gouvernement, ce qui ne signifie qu’une chose. En tant que Camerounais, tous nos problèmes sont liés et trouvent leur origine dans un État dysfonctionnel, corrompu et violent. Pour trouver des solutions à nos problèmes, nous devons nous attaquer à leur cause profonde qui commence par la fin du régime actuel et l’entrée dans une transition politique. Il est temps que chacun de nous s’engage dans l’action pour réaliser la transition politique. Même si nous nous engageons pour la solution ultime à un large éventail de problèmes du Cameroun, nous devons continuer à exiger du régime de Biya tant qu’il est au pouvoir et tant que nos impôts paient leurs salaires.
Il y a des mesures immédiates à prendre par le Directeur Général de la Sûreté Nationale, le Ministre de la Justice, le Premier Ministre et le Président de la République :
1- MISE SUR LA PRÉVENTION
Développer une hotline permettant aux femmes qui se sentent en danger d’appeler et d’obtenir une assistance immédiate, en particulier lorsqu’il s’agit d’un conjoint ou d’un compagnon car c’est par lui que les femmes sont le plus susceptibles de se faire tuer. Déployer au moins un centre de lutte contre les violences faites aux femmes dans chacune de nos 360 communes. Les grandes villes devraient en avoir plusieurs. Ces centres devraient fournir des conseils, une protection, une aide juridique, un soutien médical, des services de santé mentale et plus encore. Ces départements existent déjà dans tout le pays. Trouver des espaces gouvernementaux inutilisés, réunir des fonctionnaires dotés de ces compétences, leur fournir un budget pour fonctionner et aider à sauver les femmes.
2- ASSURER LES POURSUITES
Former TOUS les policiers sur la violence contre les femmes et mettre en place des unités spéciales pour faire face à ce crime. Les unités spéciales devraient accélérer et améliorer les enquêtes tout en apportant un soutien aux victimes et à leurs familles. Le meurtre de femmes doit être puni.
Mettre en place des services spéciaux dans les tribunaux pour traiter et accélérer les crimes de violence contre les femmes. Partout dans le monde, les techniques et les systèmes de services juridiques aux victimes de violence à l’égard des femmes sont connus. Apprenez des autres pays et avancez rapidement.
3- CHANGER LA CULTURE
Il est aujourd’hui socialement acceptable au Cameroun de battre et de violer une femme. C’est le travail du gouvernement de le rendre socialement inacceptable avec de graves conséquences négatives. Le gouvernement doit mener des campagnes de communication depuis les écoles maternelles jusqu’à l’enseignement supérieur et dans tous les secteurs de la société, pour communiquer que la VCF n’est pas camerounaise et sera poursuivie. En tant que premier employeur au Cameroun, le gouvernement doit mettre en place des politiques et des procédures strictes pour lutter contre la violence à l’égard des femmes. Cela concerne les pratiques d’embauche et de promotion, le harcèlement sexuel sur le lieu de travail et les règles applicables aux sous-traitants gouvernementaux.
Ce ne sont là que quelques idées clés. Les féministes au Cameroun et les camerounais en général, en ont plus. Il est possible d’arrêter le massacre des femmes et d’endiguer la violence contre les femmes au Cameroun. Fais-le c’est tout. »
Féminicides: des jeunes exhortent les parents à revoir l’éducation des enfants-30 juillet 2022
Le Tous au grin de cette semaine parle des violences dans les couples. Un phénomène devenu récurrent dans notre pays précisément à Bamako. Deux jeunes femmes ont été assassinées la semaine dernière dans la capitale malienne. Le premier cas, Mme Sangaré Fatoumata Boiré dite Tata a été tuée par son conjoint, selon des sources proches de sa famille. Pour le deuxième cas, Aminata Yattassaye des soupçons portent sur son mari, mais difficile de confirmer à ce stade.
Pourquoi ces violences conjugales ? Que faut-il faire pour prévenir ces violences? Est-ce que les coupables sont poursuivis par la justice ? Qu’est ce que les parents et la société doivent faire pour lutter contre ces pratiques ?
Pour en parler, le grin s’est installé à Magnambou-FasoKanou avec les invités qui sont:
Alfousseini Guindo, sociologue, philosophe
Korotoumou Bagayogo, animatrice radio
Alachi Maiga, membre de l’association Solidaris 223
Nia Traoré membre de l’association Solidaris 223
Amina Dicko, présidente de Solidaris 223