Au lieu d’apaiser les tensions, la main tendue de Félix Tshisekedi à son homologue rwandais Paul Kagame a suscité une vague de réactions négatives à Kigali. Le gouvernement rwandais a dénoncé des « paroles creuses », des « mensonges » et la « perpétuation d’un discours de bouc émissaire ». Reste une question : quel avenir maintenant pour les processus de paix, celui de Luanda et celui de Doha ?
« Nous sommes les deux seuls capables d’arrêter cette escalade », a déclaré Félix Tshisekedi, s’adressant à son homologue rwandais Paul Kagame. La réponse de Kigali ne s’est pas fait attendre. Le gouvernement rwandais n’y est pas allé par le « dos de la cuillère » : « Cette opportunité est désormais passée », a asséné Kigali. « Seul Tshisekedi est en mesure de mettre fin à cette escalade en se concentrant sur la mise en œuvre effective des mécanismes de paix existants ».
Des fenêtres d’opportunité peuvent se refermer
Et Kigali va plus loin et prévient : le président congolais ne doit pas tenir pour acquis le soutien des partenaires régionaux et internationaux impliqués dans les processus de paix. En clair, les fenêtres d’opportunité peuvent se refermer. Autant dire que l’ambiance est lourde, alors que les deux parties doivent se retrouver à la fin du mois pour évaluer les premiers pas dans la lutte contre les FDLR.
Sur le processus de Doha, entre le gouvernement et l’AFC/M23, aucun changement majeur. Les invitations ont été envoyées. L’AFC/M23 annonce trois délégués, contre deux lors de la séance précédente. En théorie, ils doivent discuter du mécanisme de cessez-le-feu et de l’échange des prisonniers. Mais la méfiance s’est renforcée.
« Ils ne sont jamais constants »
« On ne sait jamais sur quel propos s’en tenir ! Ils ne sont jamais constants. La versatilité est leur seconde nature, et cela nous complique la vie », déplore Benjamin Mbonimpa, secrétaire exécutif de l’AFC/M23. Les médiateurs restent confiants, pour leur part, et espèrent que la semaine prochaine sera fructueuse.