Crissent sous mes pas
Mes rêves en dormance
Seules les étoiles suivent
Le souffle de ma pagaie
L’horizon est gercè
Comme la signature du lait
Que verse ma douce mère
Au pas de la frêle porte
Pour déjouer le « mektoub »
Partir sans un regard
Ses yeux me fuient
J’ai longtemps erré
Dans les sillons l’espoir.
Mais cette voix me hante
Troublante et tenace,
Comme les ressacs
Qui bercent mon voyage.
Pourtant j’ai fait scruter
Les cauris éparpillés,
Ces méandres de paroles.
J’ai flirte avec la nuit,
Pour masquer ma peur.
Pour attendre l’aurore.
J’ai sondé les cimes
Pour cueillir les songes
Partir à contre vent,
A contre courant.
Dessiner des arabesques
Pour étancher la soif
Qui ravage les sourires.
Humer les effluves.
Au bout de la nuit, las
Je laisse donc ma griffe
Sur l’estran endormi
Des fragments d’errance
Un brin d’histoires
Des roses fanées
au bord de la route.
La saga des absents
Une empreinte
Partir sans jamais « arriver »
Rone, 5 Janvier 2021
NB. Cette photo a été prise à l’occasion du Nouvel An 2021 sur les côtes italiennes. Ces chaussures appartiennent à des jeunes qui voulaient atteindre les côtes, mais la mer les a « dévoré ». Chacune de ces chaussures représente une histoire, un rêve, un espoir, un avenir, une ambition, une liberté, un projet,…
Pape Bakary CISSOKO