Edgar Morin–Penser global L’homme et son univers-Préface : Michel Wieviorka
- Le 08/ juillet notre géant aura 100 ans et aura siégé dans ce temps monde sans en être un spectateur stérile mais bien un acteur fécond. P B CISSOKO
Nos connaissances sur l’humain, sur la vie, sur l’univers, sont en pleine expansion.
Elles sont aussi séparées et dispersées. Comment les relier ? Comment affronter des problèmes qui sont tout à la fois complexes, fondamentaux, intellectuels et vitaux ?
Comment nous situer dans l’aventure de la vie et dans celle de l’univers ? La réponse d’Edgar Morin, avec ce livre, est lumineuse d’intelligence et accessible à tous.
L’auteur nous invite, à sa façon, à penser global, c’est-à-dire à considérer l’humanité dans sa nature « trinitaire », puisque chacun est à la fois un individu, un être social et une partie de l’espèce humaine.
L’humanité est emportée dans la course effrénée de la mondialisation : la réflexion d’Edgar Morin nous propose de scruter son avenir sans céder aux facilités de l’air du temps ni aux injonctions de l’actualité.
in halldulivre
« La définition de l’humain est trinitaire : elle comporte à la fois l’individu, la société humaine et l’espèce biologique. Pas un tiers de chaque : l’humain est 100 % individu, 100 % social, 100 % biologique. Or dans l’enseignement et la recherche, ces trois notions fondamentales sont dramatiquement disjointes. Nulle discipline n’enseigne la complexité humaine.
Il est urgent de penser l’humain dans sa globalité.
Ce livre constitue une tentative passionnante de pensée globale. Edgar Morin considère l’humain dans sa globalité sous l’angle de l’univers physique, puis sous celui de l’évolution biologique, enfin dans l’histoire, la mondialisation et l’avenir de l’humanité.
Il en ressort que nous avons le plus grand mal à penser global, à penser complexe. Notre pensée est binaire, nous pensons « ou bien » quand il faudrait penser « et ».
Par exemple, le modèle économique mondialisé conduit à l’épuisement des ressources de la planète. La question n’est pas croissance « ou bien » décroissance, mais croissance « et » décroissance pour faire la synthèse entre les bonnes pratiques à travers le globe.
Enfin, penser global, c’est penser complexe, c’est toujours considérer le tout et la partie, c’est penser l’incertitude, c’est éviter la rationalité fermée, la dogmatisation, la croyance en une vérité totale.
Envisager l’humanité à travers le prisme de cette pensée complexe, c’est comprendre que nous vivons dans un âge de fer planétaire, une préhistoire de l’esprit humain. Nous en sommes au commencement ».
Né en 1921, Edgar Morin est un sociologue et philosophe français. De 1977 à 2004, au Seuil, il publie en six volumes son œuvre majeure, La Méthode, dans laquelle il argumente et dévoile sa pensée. Récompensé de nombreux prix, il est l’un de nos plus grands penseurs.