DANS LES CHAÎNES DU SILENCE -Roman  Ndeye Fatou Ndiaye + ( La Concession)

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Le silence n’est pas toujours la meilleure arme dans la vie. Il peut nous mener vers les rives du désespoir, faute de ne pouvoir exprimer notre désarroi. Que devons-nous donc faire contre une société qui nous oblige à porter des oeillères, à enfiler une muselière, à nous taire et à nous conformer à ses règles sans piper mot ? Voici les histoires de Safieh, Nafissatou, Penda et Roky. Elles sont vous et moi. Elles sont nos soeurs, cousines, amies, voisines ou connaissances. Elles partagent toutes un destin commun, une tragédie. Le dard du silence vous plonge dans les récits dramatiques de ces jeunes femmes soumises au silence de peur d’être lynchées par la société.

Ndeye Fatou NDIAYE est née en 1988 au Sénégal. Elle est titulaire d’un Master 2 en Finance et actuellement chargée d’affaires professionnelles dans une banque.

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NDEYE FATOU NDIAYE : « D’OÙ QU’ON VIENNE, LES SOUCIS RESTENT LES MÊMES »

Jeune écrivaine, Ndeye Fatou Ndiaye vient de publier son tout premier roman. Rencontre sur le parcours de cette Sénégalaise talentueuse.

Revue-Afrique : Pouvez-nous vous résumer qui vous êtes ?

Ndeye Fatou Ndiaye : Je m’appelle Ndeye Fatou Ndiaye, j’ai 29 ans, je suis mariée et maman de deux garçons. Je suis chargée d’affaire professionnels à la BICIS, filiale du Groupe BNP Paribas. J’ai créé un blog intitulé « Ma plume, ma vie » en 2014 et je viens de publier mon premier roman « La Concession ».

Qu’est-ce qui vous a motivée à vous lancer dans l’écriture de romans ?

J’ai toujours aimé l’écriture et cela depuis toute petite. J’ai grandi dans un environnement très restreint avec mes parents et mes quatre frères et sœurs. Nous n’avions pratiquement pas de voisins et nos activités se limitaient aux études. Très calme, je ne bavardais pas beaucoup à la maison mais préférais plutôt rester dans mon coin. J’ai créé un monde imaginaire dans ma tête où je déroulais des scénarios à ma guise — ce que je fais encore d’ailleurs. Il m’arrivait donc de les relater dans un petit carnet secret. L’autre fait marquant qui a motivé mon envie d’écrire est arrivé en 2008. Après avoir parcouru la dernière page de « Murambi, le livre des ossements », un roman sur le génocide au Rwanda, je fus envahie par une grande colère. La première réaction fut de prendre un stylo et un cahier, afin de me défouler.

D’où vient votre inspiration ?

Je suis une personne qui aime beaucoup observer. En général, je me réfère à des sujets d’actualité et j’essaie de les développer en y apportant mon point de vue. Je peux donc être inspirée après avoir vu un téléfilm, suivi un débat sur un fait de société ou tout simplement avoir côtoyé des gens qui vivent des situations particulières. Je peux parler de la politique, de la société en général, de la culture, entre autres.

Parlez-nous de votre roman « La Concession »…

Il y a quatre ans, j’ai eu l’idée d’écrire un livre qui parlerait d’une jeune femme sénégalaise, le type de femme que la société idéalise, mais qui se retrouve happée dans cette même société remplie de contraintes, de problèmes entre les générations, les couples et dans la vie en général. L’idée était de montrer que, quel que soit le milieu social d’où l’on vient, la classe à laquelle on peut appartenir, l’ethnie, la caste, les soucis restent les mêmes. Le principal problème dans notre cité est qu’on n’affronte jamais les difficultés familiales et qu’on met toujours tout sur le compte du destin et de la volonté divine, alors qu’il suffirait de prendre des décisions pour voir sa vie être changée à jamais. « La Concession » s’adresse à toutes ces personnes qui s’oublient au nom de la société et qui sont prêtes à souffrir pour le regard des autres. Ce premier roman est un exutoire, qui me permet de conter les aléas de la culture sénégalaise et le quotidien de milliers de personnes

Quelle image avez-vous des œuvres sénégalaises ? Comment voyez-vous l’avenir de l’écriture au Sénégal ?

J’ai toujours cru que la littérature sénégalaise se limitait aux cercle des anciens : Ousmabe Sembène, Aminata Sow Fall, Cheikh Hamidou Kane, Mariama Ba. C’est en parcourant ce monde littéraire que j’ai découvert le talent de biens d’autres auteurs comme Sokhna Benga, Fatou Diome, Abass Ndione, Boubacar Boris Diop entre autres. Les œuvres sénégalaises sont toujours remplies de belles leçons et moralités, avec des fictions qui nous rappellent souvent notre vécu. L’avenir semble encore plus radieux lorsque je vois des écrivains comme Ndeye Fatou Kane, une des personnes qui m’a vraiment inspirée et qui m’inspire encore, Mohamed Mbougar Sarr, dont la plume est tout simplement remplie d’audace et de talent, et bien d’autres encore. Il faudrait juste que leurs œuvres puissent être partagées partout dans le Sénégal avec une meilleure promotion dans les écoles, universités, et tout autre cadre.

Quels sont vos projets ?

La publication d’un second livre et pourquoi pas d’un troisième. Je suis sur différents projets mais je laisse à « La Concession » le temps de faire son petit bout de chemin et de se faire connaître.

mars 2019

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