Après des échanges de tirs à la frontière inter-coréenne, la commission militaire des Nations unies, en charge de la zone démilitarisée qui sépare les deux Corées, rapporte ce dimanche 24 août, une intrusion de soldats nord-coréens du côté Sud. Dans le même temps, le régime a testé de tout nouveaux missiles anti-aérien.
Trente soldats nord-coréens ont fait irruption au Sud avant d’être repoussés par des tirs de sommation de l’armée sud-coréenne. C’était ce samedi 23 août. D’après une enquête menée par la commission militaire des Nations unies, ces trente hommes ont franchi par erreur la ligne de démarcation alors qu’ils construisaient de nouvelles fortifications, rapporte notre correspondant à Séoul, Celio Fioretti. La Corée du Sud avait même averti en amont les Nations unies de tels travaux.
Dans le même temps, le régime nord-coréen montre une nouvelle fois les muscles en testant deux nouveaux missiles anti-aérien d’une « technologie unique » souligne les médias d’État nord-coréens, sans donner plus de précisions. Les tirs d’essai, qui ont eu lieu le 23 août, ont démontré que ces nouveaux systèmes antimissiles nord-coréens avaient une « capacité de combat supérieure », a rapporté l’agence nord-coréenne KCNA précisant que le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un les avait supervisés, sans préciser où ces tests avaient été menés.
Nouvelles menaces nord-coréennes
Cette annonce intervient peu après une mise en garde lancée par Pyongyang, doté de l’arme nucléaire, contre le risque d’une confrontation « incontrôlable » à la suite de tirs de sommation, le 19 août, de l’armée sud-coréenne en réponse à la brève incursion des troupes de Pyongyang.
L’incident frontalier a été révélé par la Corée du Nord au premier jour d’un déplacement à l’étranger, à Tokyo puis à Washington, du nouveau président sud-coréen Lee Jae-myung qui tente de renouer le dialogue entre son pays et son voisin, toujours techniquement en guerre.
Les États-Unis et la Corée du Sud sont actuellement en plein exercices militaires aériens pour se défendre en cas d’attaque du Nord. Entamés le 18 août, ces exercices militaires conjoints doivent s’achever le 28 août. Dans le même temps, le président sud-coréen a rencontré le Premier ministre japonais pour renforcer leur coopération face à la Corée du Nord.
Les deux Corées techniquement toujours en guerre
Les deux Corées restent techniquement en guerre depuis plus de sept décennies, le conflit qui les a opposées de 1950 à 1953 s’étant achevé par un armistice, et non par un traité de paix. Les relations entre Pyongyang et Séoul sont au plus bas depuis plusieurs années, après que le Nord a lancé une série de missiles balistiques en violation des sanctions de l’ONU l’an dernier.
Mais la tonalité a changé, côté sud-coréen, depuis l’élection début juin de Lee Jae-myung au terme de la longue période de chaos politique provoquée par son prédécesseur Yoon Suk Yeol, qui avait brièvement déclaré la loi martiale en décembre. Le nouveau dirigeant s’est dit prêt à un dialogue sans condition préalable avec Pyongyang, qui a rejeté pour l’instant ses appels au rapprochement.
Il sera reçu lundi 25 août à la Maison Blanche par Donald Trump qui lors de son premier mandat avait rencontré à trois reprises Kim Jong Un, sans avancée majeure. Pyongyang n’a jamais fléchi ses programmes nucléaire et balistique militaires. Environ 28 500 soldats américains sont déployés en Corée du Sud pour l’aider à se protéger de la Corée du Nord.